Le Zinli : Identité culturelle du Danxomè

La rédaction 26 décembre 2013

Autrefois appelé Avi-zinli, le Zinli est un rythme traditionnel du Bénin qui est joué lors des funérailles. Mais aujourd’hui, il a évolué et présente un caractère festif, sans pour autant perdre son authenticité.
Joué avec les instruments de musique que sont : zin, gankpanvi, Kpézin, Kpézin vou, gankéli, li, assan et gansou, le Zinli est un rythme funéraire royal qui se danse avec beaucoup de légèreté et de flexibilité par les fils et filles du Danxomè. Selon la légende, « le Zinli se jouait dans le royaume du danxomè depuis fort longtemps et il ne retentissait que lors des cérémonies funèbres ». « Gbagoé-Zinli, Kouhoun, Tchogotogolie, Avivigolihoun ». Tels sont les termes pour désigner le Zinli. En effet, « A l’ origine, le zinli se jouait avec deux calebasses renversées dans deux seaux d’eau et le « Li » comme le Tchincounmin. Ce sont ces calebasses qui sont devenues le zin », a laissé entendre le dignitaire Dah Aligbonon. Il continue en expliquant : « dans chaque royaume, il y a quelqu’un qui est spécialisé pour jouer le zinli. On l’appelle donkpègan-aguounon. Personne ne prenait d’argent pour inviter le zinli, si tu perds un parent, tu informes le roi qui envoie le donkpègan-aguounon pour la prestation du zinli ». Dans certains royaumes, il existe des groupes de personnes spécialisés pour pleurer au cours des obsèques. On les appelle ‘’Aviyato’’ qui signifie pleureurs. Mais à Abomey, en lieu et place de ces pleureurs, on joue le avi-zinli pour les obsèques. « En mon temps, dans le royaume du Danxomè, lorsqu’on entend le zinli dans une maison, on sait en même temps que c’est le deuil. Aujourd’hui, tout est transformé ; c’est pourquoi on dit zinli modernisé. Même jusqu’à ce jour, pour les obsèques à Abomey, on invite toujours le avi-zinli avant tout autre rythme car c’est essentiel pour les cérémonies funéraires », a confirmé Gilbert Lokonon, natif d’Abomey. Le avi-zinli a subi une transformation dans les années 1850 quand le prince ‘’Zin man djè gbin gniin’’, fils du roi Guézo retrancha les deux calebasses et les fit remplacer par deux tam-tams pour la célébration des obsèques du meilleur ami de son père. Dès lors, les calebasses ne retentissent plus dans le zinli. De nos jours, plusieurs formes de Zinli sont jouées parmi lesquelles, nous avons le Zinli dodo exécuté par Pierre Djèmè, Emile Aligbè, Tokannou Agbéhounkpan, Thomas Tougan Amassè,... mais avec la modernisation du Zinli, le roi Alèkpéhanhou a traversé les frontières du Bénin. Plusieurs artistes tels que Kessè, Sètonmè et Adizé sont sur ce même chemin de rénovation du rythme zinli. Aujourd’hui, le zinli est joué pour toutes sortes de cérémonies, que ce soit les mariages, les anniversaires et autres.

Félicienne HOUESSOU (Coll)



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