Mon coin bouquin : Le ‘’Guide de l’éducateur sur la gestion des apprenants’’

La rédaction 10 décembre 2013

Le ‘’Guide de l’éducateur sur la gestion des apprenants’’, d’Alain Aimé Agbomahenan, est un document au volume très modeste, mais à mille lieues plus intéressant et plus important en termes de secrets pour une psychopédagogie efficace et efficiente. Avec les apprenants, notamment du secondaire, dont la tranche d’âge varie entre les 9 ans (pour les plus précoces) et les 25 ans (pour les plus vieux), les normes valeureuses de l’enseignant doivent aller au-delà de sa bonne maîtrise de la matière à enseigner. C’est ce que nous apprend en gros l’auteur de cet ouvrage pédagogique, qui est professeur certifié des Sciences de la vie et de la terre. Dans son livre, il y est abordé, une bonne vingtaine de sujets liés à la pédagogie dans les salles de classe.

Créer la communion avec les apprenants
En premier, le professeur de Svt souligne les qualités utiles et nécessaires à l’enseignant, quelle que soit sa matière. Il en existe plusieurs, mais les plus fondamentales se résument en ceci : l’amour de l’enseignant pour l’apprenant. Il ne s’agit point ici d’amour entre un homme et une femme, tel qu’on peut malheureusement le déplorer de plus en plus entre personnel enseignant et apprenants. Il s’agit ici d’une affection naturelle échangeable entre n’importe quels individus, quel qu’en soit le sexe. Alain Agbomahena affirme qu’il est très important pour l’enseignant d’éprouver un sentiment d’intérêt pour celui à qui il doit passer son message : les connaissances. Le sentiment d’être aimé et suivi particulièrement met l’apprenant en assurance, et donc psychologiquement et spirituellement disponible, à échanger avec son professeur. Cette question d’amour est impérative, aux yeux de l’auteur de ce bouquin. Combien de professeurs n’avions-nous pas connus, totalement indifférents face à certains de ses apprenants, ou carrément trop portés vers le ressentiment vis-à-vis de certains de leurs élèves ? C’est d’autant plus curieux que certains de ces professeurs ne font rien pour créer cette communion entre eux et leurs élèves. Mais s’il faut reconnaître ici le peu d’effort fourni par le prof pour aimer ses apprenants, il convient de souligner que de telles conditions ne sont toujours pas favorables pour les encadreurs dans les salles de cours. Face à un effectif pléthorique de 120 élèves parfois, le professeur qui est déjà engagé dans une course contre la montre à cause de l’étendue du programme à accomplir, peine bien à s’attarder sur l’état d’âme de tel ou tel autre élève.

La maîtrise du regard
L’autre qualité que l’auteur attend de tout enseignant, c’est sa maîtrise de son propre regard, qui doit être plein de significations et surtout de sous-entendus. Ceci définit d’ailleurs, la personnalité du professeur, qui peut se faire obéir au simple regard. Il ne s’agit point ici d’adopter une attitude de ‘’chien méchant’’ à travers un regard tout le temps sévère et intimidant. Alain Agbomahena parle de ce regard qui balaie la salle de classe pour réclamer le silence, de cet autre regard qui encourage l’élève hésitant à prendre la parole, de cet autre encore qui peut dissuader l’élève dans un élan donné. Il faut reconnaître qu’ici, l’auteur met l’accent sur la nécessaire expressivité de tout le corps du professeur : les gestes, le regard, la démarche et la façon de parler. Chez l’éducateur qu’il est, l’acte vaut tout autant que la parole. C’est pourquoi, la gestion des faits et gestes a une valeur capitale ici. Une autre gestion non moins négligeable, c’est l’outil indispensable qu’est le tableau.

La gestion du tableau
L’ouvrage nous apprend qu’une gestion efficiente du tableau reflète une belle image du professeur. Un tableau sur lequel il est écrit à l’emporte pièce et de façon désinvolte présente une impression brouillonne de l’enseignant. L’ordre et la discipline à inculquer aux élèves, doivent déjà se noter au tableau, notamment dans son exploitation. Le livre propose une scission en deux zones du tableau : la zone mouvante (on n’est nullement en sismologie) et la zone stable. La première est destinée à accueillir des inscriptions spontanées comme par exemple, les explications, ou l’orthographe d’un mot difficile pour les apprenants. La dernière elle, est consacrée pour y inscrire les parties essentielles du cours qui se déroule. En s’y référant, n’importe qui peut valablement et dans l’ordre chronologique, reconnaître les différentes étapes et les grandes lignes des connaissances enseigné aux apprenants dans cette partie de la leçon du jour. Cette gestion du tableau est à la charge entière, intégrale et exclusive, précise le livre, du prof. Son écriture doit y être dominante. C’est ici qu’il faut souligner ce grand regret de l’auteur de savoir qu’il existe des enseignants qui ont en horreur d’écrire au tableau, pour une raison ou pour une autre. S’il (l’auteur) reconnaît qu’envoyer les élèves au tableau est recommandé, cela ne doit pas être un alibi pour se soustraire d’écrire.

Les types d’apprenants
D’autres notions liées aux comportements de l’enseignant et aux meilleures manières de bien faire passer les connaissances sont à découvrir dans ce livre. Il y a par exemple des indices pour une connaissance et une bonne maîtrise des types d’apprenants que chaque enseignant a dans sa classe. Le livre en apprend sur les deux types d’apprenants qui existent, des mesures et attitudes possibles pour l’enseignant face à des cas d’indiscipline, la rigueur dans les notations et observations après les évaluations…beaucoup de choses à apprendre en somme, même s’il faut reconnaître ici, qu’avec toutes les recommandations et obligations inscrites, l’enseignant devient un modèle, une référence parfaite et immaculée, chose qui existe rarement, quand on sait qu’en chaque homme existent le bien et le mal qui se disputent.
Par Thanguy AGOÏ



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