Restitution de Kanxoxonou à Cotonou : L’exposition des œuvres du projet épate la galerie

Dénommées Kanxoxonou, les œuvres d’art issues de la résidence de réflexion entreprise, sous la coupe du maître Ludovic Fadaïro à Grand-Popo, par le collectif constitué de Eric Medeba, Eliane Aïsso et Achille Adonon, arrivent à l’étape de restitution. Le public présent à l’exposition organisée à cet effet le week-end écoulé à l’Institut français du Bénin est impressionné par les œuvres révélées.

Le public s’en met plein les yeux ici à la salle d’exposition de l’Institut français du Bénin. Sur les murs, 16 œuvres d’art dont une commune, sont mises en lumière. Il y en a de diverses dimensions et de représentations différentes. Les produits de restitution des trois artistes d’art sont les résultats des thématiques abordées et des nouvelles touches apportées dans la dynamique de nouvelles créations dans les arts contemporains. Trois œuvres appartenant à Eliane Aïsso sont titrées chacune : ‘’Progres Dualité’’ (126 cm x 120 cm), ‘’Amazone’’ de 116 cm² et ‘’Ascendance’’ (126 cm x 101 cm). Quatre des œuvres à savoir : deux nommées ’’Les sentinelles de la lumière’’ de dimensions (130 cm x 195 cm) et (130 cm x 210 cm), ’’Les Fantômes de la nuit’’(130 cm x 265 cm) et ’’La nuit bleue’’ (130 cm x 225 cm) sont produites par Achille Adonon et huit autres sont aussi réalisées par Eric Medeba. Il s’agit de : ’’Corps mouvement’’, ’’Dialogue’’, ’’Miroir’’, ’’Transe’’ et ’’Dis moi donc’’ qui ont les mêmes dimensions de 72 cm x 92 cm. ’’Ecoute’’ et ‘’Transmission’’ sont de 122 cm² et ’’Le Progrès’’ (106 cm x 86 cm). Ce sont des peintures de différentes couleurs sur différents supports qu’on découvre. Les images qui apparaissent semblent illustrer les divinités et les traditions du pays. Ces créations n’ont pas manqué de forcer l’admiration du public. La salle déjà pleine de monde, les expressions lues sur les visages, les vue prises devant les œuvres d’art et les longs moments de contemplation à chaque niveau traduisent l’impression et l’admiration du public. Les félicitations adressées aux artistes à travers des accolades ou de chaudes poignées de mains ne manquent pas d’attirer l’attention.
Le public ne cache pas son admiration
La même admiration se traduit aussi par la prise des vues d’ensemble avec les artistes. « Félicitations ! C’est magnifique ! C’est révolutionnaire ! Plein succès à vous ! », peut-on entendre dans la foule. « C’est un bon boulot abattu. A travers les œuvres d’art, on fait systématiquement référence à notre tradition, à nos divinités y compris d’autres réalités de chez nous. C’est impressionnant de réaliser que de telles créations sont inspirées par nos frères et sœurs béninois », lâche un admirateur. « Kanxoxonou, c’est le nom du projet de résidence du collectif ‘’Sac O Dos’’ qui vise à réaliser de nouvelles créations au bout de l’ancienne corde pour pouvoir, à notre tour, les transmettre à d’autres générations. Le Bénin n’ayant pas encore d’école d’art, nous, en tant que jeunes autodictates, nous nous sommes dit qu’il faut aller à l’école de l’aîné et faire atelier école. C’est ainsi que nous avons abordé Ludovic Fadaïro qui est un maître et comme lui aussi a déjà en projet de transmettre son savoir à la jeune génération, cela ne lui a pas été difficile de nous accueillir », fait comprendre l’artiste Eric Medeba. Pendant un mois du côté de Grand-Popo, selon l’artiste, il y a eu partage d’expériences entre le maître et les apprenants où de nombreuses thématiques telles que : ’’Création et Vodoun au Bénin, quelle adéquation ?’’, ’’Arts contemporains d’Afrique, réalité ou utopie ?’’ et plein d’autres thèmes ont portés sur la culture et le Fâ. « C’est une occasion qui nous a permis d’avoir de la matière. Quel que soit le médium que nous allons aborder, nous nous rendons compte que nous avons la consistance et le discours qu’il faut. Comme une graine jetée en terre qui a germé, cela a abouti à ce jour de restitution. Sur ces œuvres exposées, on a vraiment déchargé nos énergies, que ce soit le maître ou les apprenants », laisse-t-il entendre. A l’en croire, eux, les artistes sont aussi comblés de joie et d’encouragement de voir un public pas connaisseur de l’art exprimer sa satisfaction et contempler les œuvres de restitution. La suite sera de continuer à travailler dans la même lancée sur d’autres projets comme ’’Au clair de lune’’.

Fidégnon HOUEDOHOUN