Royauté au Bénin : Oba Adétutu Onitchabè, roi de Savè rend visite à l’empereur de Nikki

Le vendredi 24 février 2023, accompagné de sa Majesté Roi Monkolé d’Alfakoura, des Agani Basolo et Oga-Isèsé d’Onishabè, du Chef Supérieur de Kilibo et de celui désigné de Kaboua, d’Oga-Isèsé d’Onikilibo, une douzaine de membres de l’Association des Shabè résidents à Nikki et environs présidée par El Hadj Abou Soumanou, le roi Oba Adétutu Onitchabè a rendu visite au nouvel empereur Sina Boco Séro Tourou Touco Sari de Nikki, entouré des membres de sa Cour Impériale. L’objectif de cette visite est de féliciter le nouveau Monarque et de lui souhaiter un long règne en bonne santé dans la prospérité et la paix d’une part et de solliciter le concours de l’ensemble de la Cour Impériale de Nikki pour la restauration de l’héritage commun que constitue le royaume de Parakou. « Nous avons les relations séculaires qui ont existé entre les Shabè, les Bariba et Bô caractérisées par les deux faits historiques importants ci-après :

La relation à plaisanterie entre Shabè et Bariba
Le groupe de Baba-Guidaï (père de Ola Obè 1er Roi de la dynastie royale de Shabè actuelle) dans sa migration d’Oyo à Shabè lors de la prise d’Oyo-Ilé par les Nupe au 16è siècle a transité par Boko pays Bariba où il a séjourné pendant près d’un siècle et demi. De ce long séjour à Boko, les Shabè ont pris des habitudes propres aux Bariba. Ainsi entre autres, la plupart des noms qu’ils portent sont communs aux Bariba comme par exemple Worou, Tchabi, Biaou, Boni, etc… qui désignent respectivement le 1er, le 2ème, le 3ème, et le 4ème garçon d’une famille ou encore Yèba, Tchacou, Bonè, et Gnon qui désignent les filles dans le même ordre. Cette manière de conférer les noms est inconnue des Yoruba où l’on a plutôt coutume de donner les noms selon la manière dont les enfants sont nés (Oruko, a mu t’orun wa), selon les divinités de la famille ou les fonctions occupées par les ancêtres... Par ailleurs, c’est probablement pendant cette période que s’est établi le "gonesi", la relation à plaisanterie entre Shabè (Kao pour les Bariba) et Bariba. Le but du gonesi est d’amuser, jamais de se faire mal. On s’insulte très amicalement. Le gonesi se termine toujours par un "compromis", par le rire qui traduit la joie d’être ensemble pour comprendre le monde et le bâtir la main dans la main.

Le trône de Parakou est Shabè.
Selon la tradition, l’ancêtre "AKPAKI" prince du royaume de Shabè avait été captif de guerre, autant que sa mère qui l’allaitait. Elle devient l’une des épouses du Souverain de Nikki. Le futur Akpaki fut élevé en tant que prince de Nikki. Face à la bravoure de l’homme devenu adulte, la jalousie des fils légitimes du Souverain de Nikki, ce dernier décida de le rapatrier vers Shabè escorté par quelques cavaliers pour être nommé Chef en langue Bô " to a ka Akpaki" d’où le nom AKPAKI que portent les Rois de Parakou. Mais il n’y avait plus de place pour lui à Shabè. Sur le chemin de retour, le prince décida de s’installer à Parakou avec l’accord des chefs coutumiers des environs, notamment sous l’autorité religieuse du chef de Kpébié, un chasseur baatonu. Il dit alors "Koburu" qui signifie "ce n’est pas grave" en langue Shabè. Ainsi naquit le royaume de Parakou.