Vernissage d’exposition à la Gallery When art meets food : Eric Mededa plonge le public dans son concept ‘‘Anonymous’’

Le vernissage d’exposition ‘‘Anonymous’’ de Eric Mededa, artiste plasticien, a eu lieu le vendredi 15 septembre 2023 à La Gallery When art meets food à Cotonou. Ce rendez-vous a permis au public de saisir le concept que développe l’artiste à travers ses œuvres.

‘’Anonymous’’ est le titre de l’exposition de l’artiste plasticien Eric Mededa. L’exposition met en exergue 15 œuvres. Il s’agit en plus de ‘’Anonymous’’, d’une série de 3 œuvres titrées ‘’Mes rêves’’. 2 titrées ‘’Héritages-legs’’. Par ailleurs, il a été exposé ‘’Voyage des ombres’’. ‘’Seul ou feux’’, ‘’Messagers communs’’, ‘’Transe’’, ‘’Visites’’, ‘’Dialogue’’, ‘’Je suis’’, ‘’Présence’’ et ‘’Souvenir’’. Pour l’artiste, ‘’Anonymous’’ fait référence à tout ce que l’homme non initié peut se demander à propos des réalités vécues dans des couvents où seuls les initiés sont dépositaires de ces savoirs. « Je relate toute l’histoire du couvent auquel je n’ai pas accès en tant que natif de deux familles purement Egoungoun. Mais ayant choisi ne pas aller à l’initiation, je pose mon regard en tant que non initié et je relate tout ce qui se passe dans le couvent avant le spectacle que nous voyons des Egoungouns et d’autres divinités. Nous sommes invités à suivre ce spectacle en tant qu’étranger de la chose », a fait savoir Éric Mededa.
Il a également levé un coin du voile sur ses techniques. « Dans mes créations, à travers des démarches arithmétiques, j’aborde tout ce qui a rapport à l’humain. Spécialement sur cette technique, je me prête la technique des clichés surtout aujourd’hui avec l’avènement du numérique, les clichés disparaissent et laissent place au numérique. Alors en tant que peintre, je me pose la question de savoir comment réapproprier notre histoire à travers les clichés qui disparaissent », a-t-il confié. Eric entend redonner vie aux clichés photographiques pour tuer les clichés automatiques entre les humains. « Parce que tel est avec lui, je ne suis pas avec lui. Parce que tel a telle couleur de peau, je ne suis pas avec lui. Alors, j’essaie de tuer ces photos pour redonner vie aux clichés photographiques dont l’histoire disparait au jour d’aujourd’hui », a fait remarquer l’artiste.
Ayant honoré le vernissage de sa présence, Jean Michel Abimbola, ministre de la culture, du tourisme et des arts, a réitéré sa volonté et celle du gouvernement de soutenir l’artiste dans son art. « Il est d’abord important pour le ministre de la culture et le gouvernement d’être aux côtés de Eric Mededa que nous commençons à bien connaître au Bénin. Même ceux qui ne le connaissent pas, commencent à bien le connaître parce qu’il fait partie des artistes émergents qui sont en train de se confirmer. Il fait partie de ces artistes talentueux qui avaient également exposé lors du retour des 26 œuvres. C’est un artiste en qui nous croyons, qui a déjà fait ses preuves, qui est d’une génération montante et qui surtout a une signature et un style reconnaissable », a souligné le ministre. Ludovic Fadaïro, un doyen de l’art béninois n’a pas caché son admiration. « Eric est un artiste que je suis depuis un moment. Et mes impressions ne peuvent qu’être bonnes. Il est une fierté pour moi. A voir la manière dont il saute les étapes sans difficulté, cela veut dire qu’il a déjà la maîtrise de son travail et il faut le presser pour qu’il sorte le meilleur de lui-même », a-t-il révélé.
Quant à Mazoclet Toninfo, plasticien, c’est un aîné qui l’impressionne de par son concept. « Eric est un aîné que je suis depuis. Son travail évolue déjà et cela se remarque. Cette nouvelle technique sur laquelle il travaille depuis peu me rappelle ce qu’il a dit : ‘’les clichés ou les vieilles photos qui ont rencontré la chaleur sur leur chemin et qui ont perdu une partie d’eux.’’ Il a beaucoup réfléchi sur l’immatériel et je crois que c’est ce qui est important à laisser. C’est très important de laisser de bonnes traces », a-t-il laissé entendre. Cette exposition de l’artiste n’est qu’une parmi tant d’autres et il ne compte pas s’en arrêter là.
Fidégnon HOUEDOHOUN