Le Ministre de la Santé était, dimanche dernier, l’invitée de l’émission " Dossiers en mains " de la télévision nationale. Dorothée Akoko KINDE-GAZARD a planché pendant plus d’une heure sur les réalisations du gouvernement de Boni Yayi 2 à l’occasion de l’an 2 du second quinquennat du Président de la République. Au-delà de la maîtrise qu’elle avait de ses dossiers, le Ministre de la Santé a surtout montré, quelques chiffres à l’appui, que le secteur sanitaire est en bonne marche au Bénin. Nous vous proposons ici le condensé du secteur de la santé ces deux dernières années, sous la direction du Prof GAZARD et l’impulsion du Président Boni Yayi.
En rappelant les efforts de dialogue qu’elle a entrepris, avec l’appui de tous les autres acteurs (personnel de santé, autorités politiques et partenaires sociaux), le Ministre de la Santé a confirmé le respect des engagements du gouvernement vis-à-vis des travailleurs. Ceci s’est notamment traduit par l’apurement des arriérés et le paiement régulier de primes et diverses indemnités au personnel de santé, environ 4 milliards de francs CFA pour l’année 2012 seulement.
Mais pour y arriver, l’instauration du cadre de concertation pour le dialogue social a été d’un appui capital dans la mesure où il a permis, et permet encore au Ministre et à son Cabinet d’échanger avec les partenaires sociaux, indépendamment des rencontres mensuelles qu’elle tient avec certaines catégories ayant des préoccupations particulières.
La mise sur pied d’une commission spéciale multipartite (secteurs de la santé, de l’économie, de la fonction publique et partenaires sociaux) a permis de prendre en compte le problème du reversement de nombreux agents en personnel contractuel de l’Etat.
Dorothée Akoko KINDE-GAZARD a également affirmé qu’elle est très fière de la remobilisation du personnel du secteur de la santé qui n’a pas oublié son serment et qui comprend que sa place auprès des malades est vitale.
Pour valoriser ses cadres, le Ministre de la Santé a instauré le principe des lettres de mission annuelle à ceux-ci, à qui elle a ainsi fixé des objectifs précis à atteindre. Ceci a l’avantage de les responsabiliser et de leur permettre de s’auto-évaluer, d’observer leurs progrès, de corriger au besoin les écarts avant l’échéance.
Alors que le secteur de la santé ne s’est plus doté d’un plan de formation depuis environ 20 ans, le Ministre de la Santé a remis au goût du jour cet outil qui lui permettra d’avoir une boussole en matière de formation et de recyclage de son personnel afin de le rendre performant.
L’édition des guides des normes sur les bonnes pratiques à l’intention du personnel de santé, le guide du patient qui vise à faire connaître à celui-ci ses droits en matière de santé et à le responsabiliser, le Ministre de la Santé l’a rappelé, s’inscrivait aussi en droite ligne de la valorisation des ressources humaines.
Le redéploiement du personnel dans tous les départements est d’une grande nécessité pour le secteur qui s’inscrit dans la démarche qualité et qui doit rendre disponible son personnel qualifié à tous les niveaux. C’est un chantier en cours, qui va se poursuivre, selon les propos du Ministre de la Santé.
Le Financement basé sur les Résultats (FbR), nouveau concept reposant sur une contractualisation des prestations de soins par le personnel de santé permet au secteur de ne financer les hôpitaux et centres de santé que sur la base de leur production, et de motiver le personnel, au regard des prestations réalisées et évaluées, conformément à des critères préétablis. Ce concept financé par la Banque Mondiale sur huit zones sanitaires sera étendu aux trente-quatre zones sanitaires, grâce à l’appui d’autres partenaires (Coopération Technique Belge, Alliance mondiale pour la vaccination GAVI et le Fonds Mondial).
Le Ministre de la Santé a également parlé de l’évaluation des zones sanitaires par les pairs,. Elle contribuera à faire émerger la réalité des statistiques au niveau des zones sanitaires qui s’auto-évaluaient auparavant.
Enfin, le recrutement d’environ 1 200 agents de santé autorisés par le gouvernement du Dr Boni YAYI, pour contribuer à la valorisation du personnel de santé et continuer de garantir des soins de qualité aux populations.
Le Ministre de la Santé a rappelé à ce niveau, la signature du COMPACT qui est un document de politique globale entre le gouvernement et les Partenaires Techniques et Financiers. En ce qui concerne le secteur de la santé, ledit document a été signé conformément à la vision du Plan National de Développement Sanitaire.
L’instauration des rencontres trimestrielles entre le Ministère de la Santé et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) est déterminant pour le suivi des actions menées conjointement ; c’est pourquoi le Prof GAZARD a instauré un tel cadre qui permet aujourd’hui aux PTF intervenant sur la même thématique d’avoir des actions mieux coordonnées.
Le Ministre de la Santé a également mentionné les rencontres hebdomadaires avec quelques partenaires incontournables parmi lesquels l’Organisation Mondiale de la Santé, la présence régulière dans les grandes instances internationales de décision comme l’Assemblée Mondiale de l’OMS, alors que le Bénin y avait été absent cinq ans durant.
Les apports des différents PTF n’ont pas été occultés : l’UNFPA et son appui constant à la santé de la reproduction et la Campagne pour la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA), l’UNICEF et l’Agence Française de Développement toujours engagés aux côtés du Bénin en ce qui concerne la santé des enfants, l’ambassade de France, à travers son appui pour le déblocage des fonds MUSKOKA dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, l’ONUSIDA, également présent aux côtés du Bénin dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida et le financement du Fonds Mondial de lutte contre le Paludisme, le Sida et la Tuberculose.
Le Ministre de la Santé a mentionné, à ce sujet, l’implication personnelle du Président de la République qui a fait un plaidoyer, non seulement sur le continent mais également au niveau mondial à Washington, avec le concours de Michel SIDIBE, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA et Sous-secrétaire Général des Nations Unies qui a d’ailleurs effectué plusieurs visites de travail au Bénin. Les 130 millions de dollars, soit environ 65 milliards de francs CFA, récemment octroyés au Bénin par le Fonds Mondial constituent, s’il en était encore besoin, le signe de la vitalité du partenariat dans le secteur de la santé.
Dans ce partenariat que salue le Ministre de la Santé, l’USAID occupe également une place de choix, à travers son appui à la lutte contre le paludisme dans le cadre des stratégies de lutte anti vectorielle (distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et pulvérisation intra domiciliaire).
La Coopération Technique Belge et la Coopération Suisse ne sont pas non plus du reste dans ce partenariat où le premier apporte un appui considérable au Bénin dans la mise en œuvre du FbR au niveau des hôpitaux, et le second, son appui à la mise en œuvre efficiente du Régime d’Assurance Maladie Universelle au Bénin, entre autres.
Cette émission a été également l’occasion de rappeler les différentes démarches du Président Boni YAYI auprès de partenaires sud-africains, en vue de la construction d’un hôpital de référence et de standing international pour réduire considérablement les évacuations sanitaires.
Le Prof GAZARD a noté le soutien de plusieurs partenaires à la vaccination. C’est le cas de la fondation Bill et Melinda Gates, de GAVI qui vient d’ailleurs de mettre à la disposition du Bénin environ 886 000 dollars, soit près de 443 millions de francs CFA pour le renouvellement de la chaîne de froid.
Prévention et lutte contre les grandes maladies et les progrès réalisés
– Le paludisme : le Ministre de la Santé a dit au sujet de cette maladie que le Bénin est en très bonne voie, et pas loin de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Le Ministère de la Santé et les PTF ont distribué en 2011, 4 674 800 Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide de Longue Durée (MIILD), à raison 1 MILD pour 2 personnes, ce qui permet au Bénin de couvrir aujourd’hui 80 % des ménages disposant d’au moins une moustiquaire imprégnée, et de parvenir à une couverture de 71% d’enfants dormant sous moustiquaire imprégnée en 2011 contre 46,5% en 2006 d’une part, 75,5% de femmes enceintes dormant sous moustiquaire imprégnée contre 40 % en 2006 d’autre part.
– La tuberculose : le Bénin a déjà atteint et dépassé largement les OMD en matière de prise en charge des cas de tuberculose. En effet, 4 320 malades à bacilloscopie positive, c’est-à-dire les malades ayant de BK dans les crachats ont été dépistés en 2011 et 4 075 cas en 2012. Alors que les OMD prescrivent de prendre en charge correctement 80% des cas à l’horizon 2015, le Bénin est déjà à un taux de 91%. Dans le cadre de la co-infection VIH/Tuberculose, 74 % des tuberculeux co-infectés sont sous Anti Rétro Viraux (ARV) contre 20% il y a 4 ans.
– Le VIH/Sida : le Bénin était à un taux de prévalence d’environ 4% en 2001, il n’est plus qu’à 1,1% en 2013. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a plus des cas au Bénin, cela signifie plutôt que les stratégies mises en œuvre pour le contrôle de la maladie fonctionnent, que 9 Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) sur 10 bénéficient de la prise en charge par les ARV. D’ailleurs le financement apporté par le Fonds Mondial au Bénin pour la période 2013-2016 est en droite ligne de la réduction de l’incidence de la maladie avec une subvention de 37 millions d’euros, soit plus de 24 milliards de francs CFA.
– La dracunculose : depuis deux ans, le Bénin n’a pas enregistré de cas de ver de Guinée, et le Ministre de la Santé espère ne plus en avoir du tout, afin d’aller vers la certification de l’éradication de cette maladie par l’OMS.
– La santé maternelle et infantile : au Bénin, la mortalité maternelle est en baisse, même si elle reste élevée : 474 décès maternel pour 100 000 naissances vivantes en 2001 contre 397 en 2006.
Quant au taux de décès infanto-juvénile, il est passé de 125‰ en 2006 et 70‰ en 2012, selon le rapport provisoire de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 4ème génération.
Toujours selon l’EDS 4, la mortalité néonatale est passée de 32 pour mille en 2006 à 23 pour mille en 2012, et plus de huit sur dix naissances (84%) ont eu lieu dans une formation sanitaire en 2012 contre 76% en 2006.
– La promotion de l’hygiène et de l’assainissement : c’est une préoccupation du secteur parce que de nombreuses maladies peuvent être évitées dans notre pays, rien que par l’observance de l’hygiène. C’est pourquoi, dans les jours à venir, le Ministre de la Santé envisage de lancer des ouvrages didactiques auprès des écoliers, élèves et étudiants pour leur rappeler quelques gestes simples d’hygiène, et leur faire connaître des maladies courantes au Bénin, ainsi que les moyens de les prévenir. Le Ministre de la Santé compte bien poursuivre et renforcer tout ce qui a été fait jusqu’ici en matière d’hygiène, notamment la construction de nouvelles latrines, avec le concours de PTF.
– Paludisme : au Bénin, environ 130 000 cas de paludisme sont enregistrés chaque année dont 40% d’enfants de moins de 5 ans, 1 300 décès dont 80% d’enfants. L’initiative présidentielle était donc la bienvenue pour nous permettre de prendre en compte ces cas, et aujourd’hui, toutes les zones sanitaires et tous les hôpitaux ayant pris en charge des cas sont remboursés sur la période d’octobre 2011 à août 2012, excepté la zone sanitaire de Bembèrèkè dont le paiement est en cours.
– Césarienne : le Ministre de la Santé a salué cette initiative du Président de la République que des pays voisins ont déjà copié, sachant que 4% des cas de mortalité maternelle peuvent être évités grâce à la césarienne. Selon le point fait par le Prof GAZARD, 44 hôpitaux auxquels s’ajoutent 4 nouveaux au titre de 2013 sont agréés dans le cadre de la prise en charge gratuite de la césarienne. Leurs activités ont permis de prendre en charge environ 76 130 femmes entre 2009 et 2012 pour un montant de plus de quatre milliards de francs CFA entièrement payés par l’Etat béninois. Et au titre de 2013, le gouvernement du Dr Boni Yayi a prévu presque 2 milliards 910 millions de francs CFA déjà mis à la disposition de l’Agence Nationale de la Gratuité de la Césarienne (ANGC).
Le Ministre de la Santé a rappelé les instructions du Chef de l’Etat concernant de nouveaux chantiers dont aucun ne doit être ouvert, sans que les anciens aient été entièrement achevés et mis en service.
C’est pourquoi, le Ministre de la Santé a mis un point d’honneur à suivre les chantiers de l’hôpital de zone de Djougou, de Covè, de Djidja financés ou co-financés avec le budget national par la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique du Développement et le Fonds saoudien pour un montant de plus de 18 milliards de francs CFA. L’hôpital de Djidja réalisé à 96% sera réceptionné très prochainement, tandis que les études architecturales de l’hôpital de zone de Savè sont en cours.
Le bloc d’hospitalisation de l’hôpital de zone de Papané, la construction et/ou la réhabilitation des hôpitaux de zone de Pobè et de Kouandé, de certains services des Centres Hospitaliers et Départementaux du Borgou, de l’Atacora et du Mono par le budget national, sans compter les centres de santé communaux, sont autant de réalisations en infrastructures au cours de ces deux dernières années.
Dans la droite ligne du renforcement du plateau technique des hôpitaux, le Ministre de la Santé a initié l’opération " 120 jours pour équiper les hôpitaux et centres de santé du Bénin ", une initiative qui a connu un large succès, et qui est d’ailleurs dupliqué par son collègue de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. L’opération a permis au Ministre de la Santé de collecter environ trois milliards de dons en équipements utiles à diverses spécialités (biologie, chirurgie, pédiatrie, gynécologie, médecine générale, traumatologie et rééducation fonctionnelle) auprès d’une centaine de donateurs.
Le Ministre de la Santé a précisé en outre que de nombreux dons sont encore attendus dans le secteur pour le bonheur des populations.
Sur le plateau de " Dossiers en mains ", le Ministre de la Santé a rappelé aux populations ce que c’est que le Régime d’Assurance Maladie Universelle lancé par le Bénin en décembre 2011. Elle a également souligné que dans un premier temps, les indigents seront pris en charge, avant que l’initiative ne soit étendue progressivement à toute la population.
Le Prof GAZARD a fait par ailleurs remarquer que les différentes missions instruites par le Président de la République ont été bénéfiques au processus, et que la Cour Suprême auditionnera le Ministère de la Santé dès le mardi 09 avril 2013 au sujet de la loi portant Régime d’Assurance Maladie Universelle, avant son étude et son envoi à l’Assemblée Nationale.
Le Ministre de la Santé a déjà le regard tourné vers l’après 2015, année prescrite aux pays pour atteindre les OMD. Car, pour elle, le Bénin est en bonne voie, et peut atteindre les OMD fixés au secteur de la santé, si les efforts sont soutenus, avec le même engagement.
Le Prof GAZARD envisage de travailler particulièrement avec les communes sur les questions d’hygiène et d’assainissement, mais également de faire de la sensibilisation dans les structures scolaires, en collaboration avec ses collègues de l’éducation, à travers des ouvrages didactiques et ludiques.
Le Ministre de la Santé promet de ne pas délaisser les grands chantiers qu’elle a prévus pour 2013 et qui ont pour noms :
– lutte contre les cabinets médicaux illégaux à travers la pause de signes distinctifs sur tous les hôpitaux reconnus par l’Etat béninois ;
– la télémédecine ;
– la ligne SOS SANTE au profit des populations ;
– la mise en œuvre de l’espace hospitalo-universitaire.
La Ministre de la Santé s’est montrée particulièrement reconnaissante des efforts du personnel de son secteur. Elle a décerné un satisfecit aux professionnels, médecins, sages-femmes, infirmiers, aides-soignants et personnel de soutien de toutes catégories, tout au long de l’émission. Elle a rappelé combien leur charge de travail est énorme. Elle a incité les rares agents qui ont encore des progrès à faire à se mettre davantage au service des malades.
- 28 avril 2022