Candidature à la présidentielle : Qui reste ? Qui se retire ?

Arnaud DOUMANHOUN 19 novembre 2015

Joseph Djogbénou a quitté la liste des présidentiables

Les pèlerins à l’élection présidentielle et autres candidatures de plaisanterie peuvent s’offrir une sortie honorable de la course à la Marina. Ils peuvent comme les députés Joseph Djogbénou, du parti Alternative citoyenne qui s’est désisté en faveur de l’homme d’affaires Patrice Talon et Janvier Yahouédéhou, président du parti Réveil patriotique, qui a jeté l’éponge avant même le combat, renoncer car le prestige qu’incarne la fonction présidentielle ne tolère aucune comédie. Ces candidats qui sont d’ores et déjà convaincus de ce qu’ils n’iront pas jusqu’au bout de leur ambition doivent, au plus tôt, y renoncer. Il ne faut surtout pas faire de la candidature aux élections un fonds de commerce, pour ne se désister qu’à l’ouverture du dépôt des dossiers en janvier 2016. Les candidats qui ont pris conscience de leur statut de ‘‘menus fretins’’ ont intérêt à abandonner la course pour ne pas surcharger le bulletin unique. En tout cas, Yahouédéhou et Djogbénou ont le mérite d’avoir inauguré cette liste de renoncement qui risque fort de grossir dans les tout prochains jours. Du moins, au regard de certains profils de candidats, l’on peut avoir des certitudes. L’exercice du pouvoir d’Etat est un luxe auquel ne peut prétendre tout individu, juste parce que l’envie lui en prend. Il faut en avoir les moyens humains et financiers. Même si la loi fondamentale n’a pas régi de façon objective les critères auxquels doivent répondre les postulants à cette haute fonction de la République, il y a un minimum pour ne pas sortir ridiculisé de ce scrutin. Il est une évidence que la sanction du peuple a été toujours implacable à l’endroit de ces candidatures qui ont pour dessein d’amuser la galerie. Elles sont très rapidement étiquetées et sortent des urnes, avec des scores en dessous de zéro. Pour ces criquets pèlerins, le titre de candidat ‘’malheureux’’ devient un trophée. C’est pourquoi, il est à reconnaître que Yahouédéhou et Djogbénou ont opéré un choix raisonnable. Après 25 années de pratique démocratique, le Bénin mérite mieux que la flopée de candidatures qui assombrissent le ciel de l’élection présidentielle de 2016 et qui sèment la confusion dans les esprits. Il faut s’auto exclure pour l’image du scrutin, surtout si l’on est conscient de son statut. Les jeux des alliances sont encore en vogue, et ces candidatures en ‘’aluminium’’ peuvent toujours tirer profit de ces marchés politiques. Attendre Janvier peut être un pari risqué.



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