Coup d’Etat au Burkina-Faso : Récurrence inquiétante !

4 octobre 2022

Le Mali, la Guinée Conakry, le Burkina-Faso et encore le Burkina-Faso. En Afrique de l’ouest, les bruits de botte et le règne des corps kaki sont plus que jamais de retour et les régimes démocratiquement élus sont dans une spirale inquiétante. Un peu comme dans les années qui ont suivi les indépendances, les militaires ont décidé de sortir des casernes pour s’impliquer davantage dans la gouvernance des Etats. Dans un contexte de lutte contre le terrorisme et de multiples échecs essuyés par les forces de défense et de sécurité sur le front, il reste à voir si c’est avec ces changements répétitifs que la solution à la sécurité des populations victimes du djihadisme sera finalement trouvée.
Mais avant, une chose est sûre : l’absence de stabilité et l’éternel recommencement peuvent s’avérer être de véritables freins au développement. Du moins, de Rock Chrisitan Kaboré à Ibrahim Traoré en passant par Paul Henri Damiba, sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, pour l’instant, le Burkina-Faso est loin de l’objectif espéré. Peut-être que dans les prochaines semaines, le putschiste et nouvel homme fort au pays des hommes intègres nous démentira sur les capacités offensives de l’armée burkinabé face aux agissements des terroristes. Mais, il n’empêche de remarquer qu’à l’analyse, la solution au mal dont souffrent actuellement certains pays en Afrique de l’ouest à l’instar du Mali, du Burkina, du Bénin, du Niger ne se retrouve pas uniquement sur le plan militaire.
Ainsi, et c’est un secret de Polichinelle, sans la mutualisation des renseignements entre les forces de défense des pays de la sous-région d’une part, l’investissement dans les infrastructures communautaires dans certaines localités frontalières, la résorption du chômage des jeunes pour ne citer que ceux-là, le risque est grand que les victoires sur le terrain militaire soient éphémères. De toute façon, la thérapie contre le terrorisme qui serait pour la plupart des cas, à l’origine des coups d’Etat, doit être mieux pensée. Autrement, ces remises en cause de plus en plus fréquents des régimes notamment ceux démocratiquement élus sont des virus pour la démocratie et le développement. Alors, attention à un autre printemps en Afrique de l’ouest qui peut se propager et ralentir l’Afrique dans la recherche de l’émergence et d’une totale indépendance vis-à-vis des pays développés.



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