Covid-19 et crise économique : La position du Bénin sur l’annulation de la dette africaine

Arnaud DOUMANHOUN 24 avril 2020

Riposte à la hauteur du drame. Le Bénin ne réclame pas mieux. Dans une tribune publiée dans Jeune Afrique, le ministre de l’économie et des finances, président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Romuald Wadagni a démontré l’inefficacité mieux les conséquences de l’annulation de la dette ou des moratoires sur le service de la dette publique bilatérale.
Selon Romuald Wadagni, ces mesures, malgré la marge budgétaire immédiate qu’elles offrent, ne répondent pas aux enjeux liés notamment aux impacts économiques de la crise sanitaire et présentent d’importants inconvénients à court et moyen termes. « Un allègement de la dette ou un moratoire pour le paiement des échéances ternira davantage l’image des États et compromettra leur accès aux financements futurs. Nos pays subiront un effet induit sur la perception de leur qualité de crédit, ce qui les exposerait à des sanctions ultérieures inévitables de la part du marché », a-t-il soutenu.
Il fait le constat de ce que les politiques et instruments mis en œuvre pour soutenir les économies des pays développés sont orientés vers la mobilisation et la mise à disposition immédiate de nouveaux financements visant à contenir les impacts économiques de la crise.

Le président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) plaide donc pour un endettement responsable.
Ces réflexions du ministre de l’économie et des finances sont partagées par le président Patrice Talon dont il a rapporté un extrait de son courrier à ce sujet au FMI. Dans sa correspondance, Patrice Talon invite l’institution à : relancer les économies africaines via des financements concessionnels et aider à la mobilisation urgente de liquidité nouvelle en lieu et place des annulations ou moratoires de dette (Cette solution n’est pas nouvelle et fut mise en œuvre avec succès lors de la précédente crise financière mondiale de 2008 où 250 milliards de dollars furent débloqués rapidement).
C’est dire que contrairement à certains Etats le Bénin ne s’inscrit pas dans cette vision d’annulation de la dette.



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