« L’équipe gagnante » a encore connu un départ de taille. Depuis hier, Aurélien Agbénonci n’est plus membre du gouvernement. Ainsi en a décidé Patrice Talon qui a retiré sa confiance à son ministre des affaires étrangères en poste depuis avril 2016, comme il l’a fait récemment avec Sévérin Quenum, Hervé Hehomey et Jean-Claude Houssou, considérés comme ses proches. Avec cette nouvelle donne, c’est un autre ministère de souveraineté qui change de visage. Dans le même temps, le cercle des proches du chef de l’Etat encore au poste au sein du gouvernement se rétrécit comme une peau de chagrin.
Le 13 mars 2023, lorsqu’il déclarait à la face du monde avec son homologue Mohamed Bazoum comme témoin privilégié qu’on ne change pas une équipe qui gagne, Patrice Talon était loin de se douter que dans les semaines à venir, son gouvernement connaîtrait des bouleversements aussi importants. Connaissant son attachement aux membres de son cercle rapproché, on peut comprendre que si Patrice Talon s’est résolu à se séparer de certains de ses collaborateurs de premier plan avec qui il a passé un bout de temps ensemble, c’est qu’il doit avoir une bonne raison. A travers ces limogeages qui sont loin d’être anodins, il faut comprendre que le chef de l’Etat essaie de rappeler à sa troupe qu’il demeure le seul maître du jeu.
Il est et sera la seule constante. Tout le reste est fait de variables interchangeables à volonté. Aurélien Agbénonci et les autres super ministres récemment débarqués du gouvernement l’apprennent à leurs dépens. Il demeure le coq de la basse-cour et jusqu’à la fin de son mandat, il aura toujours le curseur. Ne voulant pas se laisser fragiliser, il montre aux siens que c’est lui l’autorité et que le dernier mot lui revient. Le point positif de cette actualité, c’est qu’il essaie de remettre de l’ordre dans son équipe. A coup sûr, ceux qui souhaitent continuer à travailler avec lui, se remettront dans les rangs, si entre temps, ils souhaitaient prendre quelques libertés. A contrario, Talon court le risque, en se séparant de certains de ses hommes-clés, d’élargir la base de la pyramide de ses adversaires. A trois ans de la fin de son mandat, s’il fait ce choix, il ne sera plus en mesure de manœuvrer avec sa famille politique pour la continuité de son œuvre par un dauphin après 2026. Dans tous les cas, il fait bien de signifier à tous que son autorité reste entière tant qu’il est aux commandes du pays. Mais il lui revient d’allier souplesse et fermeté pour garder ses proches autour de lui dans la cohésion jusqu’à la passation de charges au terme de la présidentielle de 2026.
- 4 octobre 2024
- 4 octobre 2024