Femmes bien positionnées sur les listes de candidatures aux élections : L’autre enjeu des législatives de 2015…

Angelo DOSSOUMOU 27 février 2015

Après un quart de siècle de démocratie et dix ans de mise en œuvre de la décentralisation, le nombre de femmes à l’Assemblée nationale et à la tête des mairies est aussi mince qu’une peau de chagrin. Tenez ! Depuis 25 ans, malgré le combat de certaines Ong et ensuite de l’Institut national pour la promotion de la femme (Inpf), jamais le nombre de femmes au parlement n’a atteint la dizaine sur les 83 députés. Pis, des 77 communes que compte le Bénin, il n’y a qu’une seule femme maire et les femmes candidates aux élections présidentielles n’ont jusqu’ici pas réussi à franchir la barre des 1%. Ainsi, les femmes qui font 52% de la population sont très peu représentées dans les instances de prise de décision aussi bien au niveau local qu’au niveau national. Une situation qui d’ailleurs a amené, la semaine dernière lors d’une séance de travail avec les partis politique, la présidente de l’Inpf, Vicentia Bocco à poser le débat avec des anecdotes bien choisies. « Peut-on choisir de ne marcher que sur une seule jambe alors qu’on en a deux ? Peut-on envisager le développement de notre pays en occultant une de ses composantes ? », s’était-elle interrogée. Une vérité à la veille des élections qui donne à réfléchir. Car, à quelques heures de la clôture de dépôts des listes de candidatures aux élections législatives, la grande inconnue est le nombre de femmes qui seront bien positionnées sur les listes des partis politiques et combien seront-elles à pouvoir se faire élire. Bien malin qui pourra le dire.

Réduire le grand écart
En effet, si plusieurs acteurs de la société civile et surtout l’Inpf travaillent depuis fort longtemps pour la conscientisation des uns et des autres sur la thématique du bon positionnement des femmes aux fonctions électives et déploient de réels efforts pour que la situation change, rien ne dit que les fruits tiendront la promesse des fleurs. Les législatives de 2015 sont donc un test pour constater si les efforts déployés ne sont pas vains et si le grand écart entre le nombre de femmes et celui des hommes au parlement sera réduit. « Je rêve que la prochaine législature enregistre 15 femmes de qualité », avait récemment annoncé la présidente de l’Inpf. Du rêve à la réalité, il a un fossé surtout qu’il s’agit de convaincre l’électorat de faire à travers les urnes, la promotion de la femme. Tout compte fait, les prochaines élections permettront à certaines Ong et à l’Inpf de faire le bilan de leurs actions sur le terrain et si nécessaire de corriger les imperfections pour permettre aux femmes d’être mieux représentées dans les instances de décision.



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