Gestion des Chefs d’Arrondissements : Bonnes initiatives en amont, des faits de corruption au finish

Arnaud DOUMANHOUN 11 août 2020

L’argent, d’aucuns diront que c’est un diable. Ils ont certainement raison avec les désagréments qu’il crée dès qu’il tombe entre les mains de personnes non avisées et à l’esprit pas assez élevé pour rejeter des envies malsaines. Tout ceci, pour dire que si jusqu’ici, c’est principalement la gestion des maires qui est mise à l’index, depuis les derniers déballages en provenance de la brigade économique et financière et des institutions judiciaires, on se rend compte que le mal est plus profond. En effet, dans presque les mêmes conditions d’une collecte de fonds publics pour soutenir des initiatives à la base, du pont de Womey au cours de la mandature communale précédente, on en arrive à des résultats identiques au premier arrondissement de Cotonou avec la mandature en cours.
Pour être plus précis, les soupçons de détournement se sont confirmés au grand dam des populations qui avaient cru à la bonne foi de leurs élus notamment du Chef d’arrondissement. Hélas ! A nouveau le piège du non-respect de l’orthodoxie financière surtout qu’il s’agit de fonds collecté dans un but donné se referme sur un CA qui a certainement confondu sa poche à la caisse de son arrondissement voire de la commune. Finalement et si ça continue à ce rythme, la décentralisation deviendra la vache à lait des élus corrompus. Dans cette veine, il faut imaginer le résultat auquel il faut s’attendre avec le transfert de toutes les compétences réclamées. D’ailleurs, la gestion des fonds Fadec malgré tout le dispositif financier autour avec un ordonnateur du budget et un régisseur aura révélé que la confiance aux maires notamment dans certaines communes n’exclut pas le contrôle à plus forte raison à des CA.
Tirant donc leçon de ces pratiques de collecte de fonds sur l’initiative des CA ou autres chefs quartiers et qui finissent par des détournements et des jugements, il ne serait pas exagéré de trouver des mécanismes coercitifs pour empêcher que de tels actes se répètent. Car, le constat est désormais là. La malversation autour du pont de Womey n’est pas un épiphénomène et en dépit du règne de la Criet, rien ne dit que d’autres tentatives de détournements n’emboîteront le pas au cas du premier arrondissement de Cotonou. Ce qui est sûr, l’argent ne fait pas bon ménage avec ceux qui ont des mauvaises intentions ou qui n’ont aucune notion de sa bonne gestion. Alors, autant prévenir que guérir et deux tristes exemples de détournement qui ont fini devant les tribunaux suffisent largement, pour tirer la sonnette d’alarme.



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