Guéguerre Cos-Lépi/Ministère des finances : L’arbitrage de Yayi pour sauver la démocratie

Arnaud DOUMANHOUN 10 avril 2015

Komi Koutché, ministre de l’économie et des finances

L’heure est critique et l’enjeu grand. Il y a comme un gros nuage qui menace de déverser une pluie noire sur le processus électoral en cours. A la base de ce brusque changement atmosphérique, le nouvel appel de fonds exprimé par le Cos-Lépi. Une pierre jetée dans la mare du ministère des finances. Les tiraillements entre les deux institutions au sujet de l’opportunité de cette nouvelle demande de ressources financières complémentaires pourraient bien être préjudiciables aux échéances électorales fixées au 26 avril pour le compte des législatives et au 31 mai pour celui des communales.

Sacca Lafia, président du Cos-Lépi

L’indisponibilité des cartes d’électeurs rend la menace plus perceptible, et des voix s’élèvent depuis hier pour en appeler à l’arbitrage du Chef de l’Etat. ‘’Nous en appelons au leadership du Chef de l’Etat à travers le ministère des finances, à la convocation d’une séance urgente de travail avec le Cos-Lépi pour définir et libérer les ressources financières complémentaires nécessaires…’’, a déclaré Martin Assogba et ses pairs, qui ont tenté sans succès une médiation entre ces différentes institutions engagées dans le processus électoral. Une proposition sans doute judicieuse pour éviter le blocage du processus électoral en cours, dans un contexte de dialogue de sourds entre le Cos-Lépi et le ministère des finances. D’ailleurs, la menace du président du Cos-Lépi hier sur Golfe Tv d’abandonner l’opération de distribution des cartes d’électeurs pour s’occuper de sa campagne électorale doit être prise au sérieux. Car, il a besoin de finir à temps la mission républicaine à lui confiée pour s’occuper de sa réélection. Le Chef de l’Etat en sa qualité de père de la Nation gagnerait donc à arbitrer, dans l’intérêt de la République, cette dispute qui met en danger le processus électoral et par ricochet la démocratie. Les élections législatives sont constitutionnelles et en tant que garant de la loi fondamentale, Boni Yayi ne peut être en phase avec la théorie du report. Une chose est sûre, les Béninois sont très jaloux de leur démocratie et nul n’est assez fort pour défier tout un peuple. La paix n’a pas de prix et la société civile vient d’indiquer la voie à suivre au Cos-Lépi, au Chef de l’Etat et à son gouvernement. Il faut dégager les ressources financières réclamées par le Cos-Lépi pour l’opération de distribution des cartes d’électeurs, afin de continuer à témoigner de la bonne foi du gouvernement à conduire à terme le processus électoral. Qu’à cela ne tienne, le code électoral a prévu un audit technique et financier et en son temps, ceux qui ont aujourd’hui à charge la gestion des ressources financières au Cos-Lépi devront rendre compte. Qui pourrait présager de ce qui pourrait advenir si jamais l’on en arrivait à reporter les élections législatives ? A qui profiterait un tel vide juridique ? En tout cas, pas au régime en place qui serait traité de tous les noms. Boni yayi a aujourd’hui le pouvoir de la décision et encore l’occasion de prouver à son peuple son attachement à la démocratie.



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