Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la communication : Edouard Loko : l’homme qu’il faut à la place qu’il faut

4 juillet 2024

Pour une bonne gestion de l’instance de régulation des médias au Bénin, l’on ne peut trouver mieux. Edouard Loko, c’est bien le choix du Président de la République Patrice Talon. Ce pionnier de la presse béninoise sera accompagné de Roukiatou Bio Fai et Mohamed Bare, en plus des représentants de l’Assemblée Nationale et des élus des médias. En clair, Patrice Talon vient de faire un choix éclairé car, il a opté pour le profil d’un professionnel de la profession pour redorer l’image de la presse béninoise. Autrefois vitrine qui reflétait l’image positive de la liberté de presse et d’expression en Afrique et dans la sous-région, la presse béninoise est aujourd’hui, au bas de l’échelle. La preuve, certains pays tels que le Sénégal, le Burkina-Faso, le Cameroun qui n’avaient pas la notoriété de la presse béninoise font à présent mieux en vue de garantir la liberté de presse et le professionnalisme. Aussi, faut-il noter que ces médias sont marqués par une forte concentration autour des groupes de presse. Face à ce tableau sombre, la 7è mandature de la Haac aura à définir les grandes lignes qui permettront à la presse béninoise de retrouver ses lettres de noblesse.
Et si avec son parcours, Edouard Loko n’y arrive pas, ce serait vraiment peine perdue. Il est à signaler qu’avant sa nomination, Edouard Loko était le Chargé de mission à la communication du Président Patrice Talon depuis 2016. Ancien président de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem), il a présidé le Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel du Bénin (Cnpa-Bénin). Directeur Général du quotidien le Progrès, il a également été vice-président de la 4ème mandature de la Haac. Connu pour son professionnalisme et son engagement pour une presse béninoise acquise à la consolidation de la démocratie, il a été élevé en 2021 au grade de Grand officier de l’Ordre national du Bénin. Du haut de ses expériences, il est tout à fait logique que sa nomination n’étonne guère et apporte du baume au cœur des journalistes. Faut-il le rappeler, ce pionnier de la presse béninoise, maîtrise au bout des doigts les goulots d’étranglement qui pèsent sur ce secteur. Depuis quelques années, l’univers médiatique au Bénin est en nette régression. Même si, selon Reporter sans Frontières, le Bénin a occupé une bonne place en 2024 (89è) par rapport à 2023 (112è), il faut reconnaitre que ces 10 dernières années ne sont pas assez reluisantes. Cela est dû au manque de professionnalisme de plus en plus remarquable, à un faible intérêt à la formation, à la défense de la liberté d’expression et surtout à la précarité du métier. Pour contourner les restrictions et contraintes de la Haac, plusieurs médias choisissent de s’exporter en ligne puisqu’ils ont plus de chances de toucher plus de monde et même les confins du pays. C’est ce paramètre parmi tant d’autres qui explique l’explosion des médias en ligne au Bénin. Ce boom confronte les médias au problème de la « désinformation », des « infox » et des « fake news ». Ce qui remet sur la table la question de la liberté de presse.



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