Nouveau départ du gouvernement : Talon se sépare de 4 ministres en l’espace d’un mois

Rien ne présageait d’un quelconque changement dans l’équipe gouvernementale. Le chef lui-même l’avait martelé au lendemain des législatives. « On ne change pas une équipe qui gagne », disait-il lors d’une entrevue. C’est clair qu’aucun remaniement n’était prévu du moins de si tôt. Même le réajustement du gouvernement opéré par la suite avec le portefeuille de coopération ôté au Ministère des Affaires Etrangères pour celui de l’Economie et des Finances n’était encore rien grave puisque l’équipe restait toujours en place. Mais une bombe s’est répandue quelques jours plus tard au sujet d’une rumeur, celle d’un limogeage. Nul n’y croyait mais l’on s’adonnait à des commentaires. Au fil des jours, malgré des démentis, la folle rumeur s’est confirmée. Sévérin Quenum, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice est débarqué du gouvernement. Et il n’était pas seul. Hervé Hêhomey, Ministre des Transports et Dona Jean-Claude Houssou, Ministre de l’Energie sortent également du gouvernement. Patrice Talon faisait ainsi son remaniement. Il s’est séparé de trois de ses collaborateurs. A contre cœur ou non, le chef du gouvernement revenait sur ses propos et procédait ainsi à un changement d’équipe avec 3 nouvelles entrées.
Passé cette tempête, le gouvernement avait retrouvé son accalmie et vaquait normalement à ses activités pour le bien-être des populations. Mais patatras, une autre nouvelle enflamme la toile. Il s’agit d’un nouveau limogeage. Il n’y a pas d’acte officiel mais le départ du ministre des Affaires Etrangères se précise avec la convocation des ambassadeurs en poste à l’étranger pour une réunion diplomatique avec le chef de l’Etat. La convocation des ambassadeurs porte la signature non pas du ministre mais du Secrétaire Général du ministère. Ce document officiel marque la probable confirmation du limogeage d’Aurelien Agbenonci. Patrice Talon se sépare ainsi d’un quatrième ministre en l’espace d’un mois. Il s’agit pour la plupart, de personnes très proches de lui avant même son accession au pouvoir.
L’on est en droit de se demander ce qui se passe au sein du gouvernement. Le président de la République n’a pas l’habitude de ces séparations brusques d’avec ses collaborateurs. La plupart sont en poste depuis le début de l’aventure. Il n’y a pas de fumée sans feu dit-on populairement. Si la situation se présente telle qu’elle, c’est qu’il peut y avoir une cause. Y a-t-il un malaise au sein du gouvernement ? Ce n’est pas la première fois qu’un régime tangue en début de son deuxième mandat. On a connu, il y a exactement 10 ans une situation similaire avec le président Boni Yayi qui bouclait 2 ans après sa réélection. C’était la cassure avec son fidèle ami, le premier ministre d’alors, Pascal Irenée Koupaki qui quittait le gouvernement avec plusieurs autres ministres. Tout avait alors basculé et avait présagé de l’avènement du régime de la rupture. Sommes-nous donc dans un nouveau basculement politique ? Les prochains jours édifieront les uns et les autres.
Ange M’poli M’TOAMA