Présidentielle de 2016 : Un report de l’élection en vue

Moïse DOSSOUMOU 5 février 2016

Première à jeter un pavé dans la mare de Augustin Ahouanvoèbla, président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi), Hélène Aholou Kèkè se veut alarmiste. Le rythme d’impression des nouvelles cartes d’électeurs, beaucoup trop lent à son avis, n’est pas de nature à rassurer. Au même moment où elle faisait ces dénonciations, le Cos-Lépi animait une séance d’explication sur le sujet avec les candidats ou leurs représentants. Il ressort donc que les dernières cartes ne seront imprimées que le 10 février, soit 18 jours avant le premier tour du scrutin présidentiel.
Comme on peut s’y attendre, les candidats présents ou représentés ont exprimé des craintes relatives à la distribution à temps desdites cartes une fois l’impression achevée. Les délais étant jugés un peu trop courts, Sacca Lafia, représentant du candidat Patrice Talon milite pour le report du 1er tour de l’élection présidentielle initialement fixé au 28 février prochain. Le candidat Gabriel Ajavon a aussi saisi la balle au bond pour exprimer ses appréhensions. Mais à en croire Augustin Ahouanvoèbla, son organe n’est pas compétent pour prendre une telle décision. Seule la Cour constitutionnelle est habilitée à donner suite à une telle requête. Il n’en fallait pas plus pour que Gabriel Ajavon annonce à l’assistance qu’il compte formuler un recours à cet effet.

Ahouanvoèbla en difficulté ?
Depuis son élection à la tête de cet organe, Augustin Ahouanvoèbla s’est très vite mis à la tâche avec son équipe. Les travaux annoncés pour perdurer eu égard aux difficultés rencontrées par le précédent Cos ont plutôt évolué avec entrain. Très peu croyaient à la publication de la version actualisée dans les délais légaux. Mais les membres du Cos-Lépi ont réussi à relever le défi à ce niveau. La Lépi et les documents électoraux ont même déjà été transmis à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Il ne restait plus que l’impression et la distribution des cartes d’électeurs pour que la mission dévolue au Cos soit exécutée sans anicroche. Mais apparemment, la plus grosse difficulté résidait à ce niveau.
Une fois de plus après l’épisode de la présidence de Sacca Lafia, le Cos-Lépi est en difficulté. Qu’est-ce qui n’a pas marché pour que l’impression de nouvelles cartes d’électeurs, décidée de commun accord avec le gouvernement, connaisse ce retard au point de susciter des craintes de la part de certains candidats ? Tout compte fait, la machine est déjà mise en branle et vivement que le délai d’achèvement des travaux d’impression des cartes fixé au 10 février soit respecté. Alors, seule la Cour constitutionnelle que certains candidats ont promis saisir décidera, compte tenu des événements, du report ou non de la date du 1er tour du scrutin.



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