Réforme du système partisan : La tendance des grands regroupements se poursuit

Moïse DOSSOUMOU 8 août 2022

C’est le mot d’ordre. Au Bénin, depuis 2018, du fait des exigences de la réforme du système partisan, la tendance est au regroupement des forces politiques. Les micro partis, vidés de leur substance, disparaissent les uns après les autres. Les législatives d’avril 2019 et notamment les municipales et communales de juin 2020 ont corsé l’addition. Désormais, pour prétendre à des sièges au terme des scrutins, il faut avoir réuni au moins 10% des suffrages exprimés au plan national. Et ça, ce n’est pas une mince affaire. S’il est facile d’obtenir la majorité des voix dans une circonscription électorale, ce n’est pas évident de réaliser une telle prouesse à l’échelle nationale. Raison pour laquelle, seuls de grands regroupements ont pignon sur rue sur la scène politique. Du fait de cette réalité, l’Union progressiste et le Bloc républicain s’offrent la part du lion. En embuscade, le parti Force cauri pour un Bénin émergent s’est invité in extremis dans la danse. Du coup, tous les autres, à savoir le Parti du renouveau démocratique (le plus vieux de la scène politique actuelle), les Démocrates, le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), la Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dud)... veulent aussi avoir voix au chapitre. Pour ce faire, il faut non seulement participer aux scrutins à venir, mais aussi et surtout passer avec succès le cap des 10%. Dans cette bataille pour l’hégémonie, toutes les initiatives sont bonnes.
Fraîchement désigné pour présider aux destinées de l’Union progressiste, Joseph Djogbénou ne dort pas sur ses lauriers. Bien que son parti soit la première force politique du pays en termes d’élus à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux et communaux, il veut, pour conserver et renforcer cette position, relever de nouveaux défis. L’élargissement de la base du parti, une de ses priorités, est en passe d’être une réalité. Ce week-end, l’Union progressiste (Up) et le Parti du renouveau démocratique (Prd) ont évolué dans les discussions dont la finalité est la création d’une nouvelle force politique. Il faut croire que dans quelques jours, ces deux partis vont disparaître pour donner naissance à un autre. Cette donne vient tout bouleverser dans le landerneau politique, car habituellement, on assiste à des adhésions, des ralliements et des fusions. Mais là, il s’agit carrément d’un nouveau grand ensemble qui naîtra. C’est un signal qui est donné aux autres creusets politiques qui feront désormais face à une machine à broyer. C’est dire que le penchant des animateurs de la scène politique pour les grands blocs se renforce et tend à devenir la norme. Cette dynamique enclenchée depuis 2018 suit son cours et s’impose à grands pas. Reste la caution des électeurs. Pour ça, il faudra attendre le dimanche 08 janvier prochain au terme des législatives.



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