Rejet du premier rapport d’activités de Louis Vlavonou par les députés de l’opposition : Posture risquée pour les Démocrates

Moïse DOSSOUMOU 2 mai 2023

On les attendait sur ce coup. Ils ont réagi sans surprise. Au palais des gouverneurs le jeudi 27 avril dernier, dans l’ordre du jour de la séance plénière, figurait le point lié à la présentation et à l’adoption du rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale. Prise en compte dans cet exercice, la période comprise entre le 12 février et le 26 avril de cette année. A y voir de près, excepté les activités inaugurales de la 9ème législature, peu de choses se sont déroulées dans ce laps de temps. Ce rapport, pas très fourni, porte sur les activités menées à l’interne et à l’externe, les activités du cabinet du président et les projections pour la suite de la législature. A priori, on pouvait estimer que ce rapport recevrait l’onction de tous les élus du peuple, y compris ceux de l’opposition. Dans les faits, ce ne fut pas le cas. Si comme à l’accoutumée, les députés de la majorité présidentielle ont donné carte blanche à Louis Vlavonou, ceux de la minorité ont émis des réserves sur le document qu’ils ont refusé de valider. 81 pour, 27 contre 00 abstention. Tel est le verdict qui a sanctionné les appréciations des élus du peuple.
Malgré tout, le rapport a été adopté. Le président de l’Assemblée nationale peut pousser un ouf de soulagement, même si cette fois, il n’a pas obtenu l’unanimité des voix. La posture du groupe des députés du parti les Démocrates est sujette à interrogations. Quel intérêt avaient-ils à rejeter un document qui ne retrace qu’une poignée d’activités. S’il faut croire que cette législature ne sera pas apaisée car des clivages seront de mise entre mouvanciers et opposants, il faut néanmoins espérer que par moments, les opposants accompagnent les initiatives de leurs pairs qui soutiennent le gouvernement et vice-versa. Les députés du parti les Démocrates auraient pu, après avoir exprimé leurs griefs et réserves, tendre la main à leurs collègues de la mouvance présidentielle en validant ce rapport qui n’est que le tout premier de cette législature qui ne fait que commencer. Si à l’avenir leurs observations ne sont pas prises en compte, ils seraient dans leurs droits de ne pas donner le quitus aux rapports à venir. Tel que ça a été fait jeudi dernier, on a comme l’impression qu’il fallait machinalement rejeter le rapport.
A ce jeu, les députés de l’opposition seront les grands perdants. Numériquement, ils sont en position de faiblesse et ont besoin de l’appui de leurs collègues de la mouvance présidentielle pour faire prospérer leurs initiatives, aussi bien en commission qu’en plénière. Plusieurs questions ont été adressées par leurs soins au gouvernement. Encore faudrait-il que ces interpellations suivent la procédure et soient programmées. Pour ce faire, ils ont besoin d’être souples à des moments donnés pour espérer la pareille au moment opportun. La rigidIté à tout vent est une option suicidaire. En continuant à agir tel qu’ils le font, ils ne réussiront qu’à braquer davantage leurs collègues de la mouvance. D’ailleurs, deux dossiers de premier plan qui concernent les intérêts directs des Démocrates attendent d’être vidés avec le précieux concours de leurs pairs qui soutiennent les actions de Patrice Talon. La reprise des élections des membres des bureaux des commissions permanentes et l’aboutissement de la loi d’amnistie au profit des prisonniers dits politiques seront l’œuvre du parlement largement acquis à la cause de Patrice Talon. Comment les Démocrates comptent-ils faire plier leurs collègues de la mouvance présidentielle s’ils ne sont pas capables de fermer les yeux sur un rapport qui, du reste, ne couvre qu’une courte période ?



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