Supposée introduction de l’homosexualité dans le système éducatif : La réponse du gouvernement qui met fin à la polémique

30 novembre 2023

Le gouvernement a répondu ce jeudi 30 novembre 2023 à la question d’actualité transformée en question orale avec débat posée par le député du groupe parlementaire Les Démocrates sur une supposée introduction de l’homosexualité dans le système éducatif en République. Il était représenté par le Ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou avec à ses côtés son collègue des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Yves Kouaro Chabi et le Garde des sceaux, Ministre de la justice et de la législation, Yvon Détchénou. Le moins qu’on puisse retenir de la réponse du gouvernement, est qu’il n’y a pas d’enseignement de l’homosexualité dans le système éducatif au Bénin. Après ladite réponse donnée par le Ministre Salimane Karimou, l’auteur de la question, le député Nourénou Atchadé, s’est dit satisfait.
(Lire ci-dessous les éléments de réponse du gouvernement sur la supposée introduction de l’homosexualité dans le système éducatif)

L’homosexualité dans le système éducatif béninois
Introduction
Le système éducatif béninois, tirant profit de la stabilité politique et sociale du pays, a enregistré des avancées considérables avec l’engagement soutenu des Gouvernements successifs et l’appui des partenaires au développement. Mais, des défis majeurs restent à relever dans le secteur en vue d’accompagner efficacement le développement du pays.
C’est ce qui justifie les réformes continuellement engagées dans le secteur à l’effet de doter notre pays d’un capital humain de qualité. Le cas de l’infusion des concepts de l’éducation à la santé sexuelle opérée dans les sous-secteurs des enseignements maternel, primaire et secondaire ces dernières années, en est une illustration.
La représentation nationale, également préoccupée par la qualité de l’éducation et prenant appui sur ses prérogatives constitutionnelles a formulé, à l’endroit du gouvernement, les questions ci-après :
* Question n°1 : L’enseignement sur l’homosexualité est-il introduit dans le programme scolaire dans notre pays ?
* Question n°2 : Si oui, que cache le choix porté sur la classe de cinquième de nos collèges pour connaître de cet enseignement si l’on sait que généralement à cette étape, les apprenants sont à l’entame de leur adolescence ?
* Question n° 3 : Le Gouvernement est prié de mettre à la disposition de la représentation nationale, le guide pédagogique de l’enseignant sur l’éducation à la santé sexuelle, de la classe de cinquième.
* Question n°4 : Les relations amoureuses entre les individus de même sexe sont-elles autorisées en République du Bénin ?
* Question n°5 : Que fait le Gouvernement pour empêcher la propagation de ce fléau au Bénin ?
* Question n°6 : Cette dépravation que l’Occident tente d’imposer aux pays d’Afrique n’est-elle pas de nature à réorienter sexuellement les générations futures et les contraindre de surcroît au contrôle des naissances dont le débat est d’actualité ?
Avant de fournir des réponses spécifiques à chaque préoccupation, il nous parait important de rappeler le contexte dans lequel l’Éducation à la Santé Sexuelle (et non l’homosexualité) a été infusée dans les programmes d’étude à la maternelle, au primaire, au secondaire général et à la formation technique et professionnelle.
En effet, la réforme du système éducatif béninois impulsée depuis les états généraux de l’éducation de 1990 a, entre autres induit la nécessité de la scolarisation pour tous, notamment pour les filles. A cette nécessité s’ajoute l’exigence du maintien à l’école qui devient un défi important face à la recrudescence des grossesses précoces, mariages forcés, violences sexuelles et des IST/VIH/SIDA en milieu scolaire.
Cet état de choses a conduit à une réflexion profonde ayant abouti à une décision conjointe du Gouvernement du Bénin et du Royaume des Pays Bas qui consiste à mettre à la disposition des jeunes et adolescents, des informations scientifiques pour faire reculer le mal.
Ainsi, selon la lettre de cadrage n°1544/MESFTPRIJ/CAB/SGM/DPS/SA du 12 novembre 2015, le Gouvernement d’alors, Présidé par Monsieur YAYI Boni, a fait le choix d’introduire l’Éducation à la Santé Sexuelle dans les curricula sans modifier l’existant ; d’où l’infusion pédagogique comme stratégie de développement curriculaire. Les activités ont été menées avec l’appui technique de l’Association Pour l’Éducation, la Sexualité et la Santé en Afrique (APESSA). L’appui financier du Royaume des Pays-Bas a transité par le Fond des Nations Unies pour la Population
(UNFPA).
Dès lors, les outils pédagogiques ont été élaborés par l’Institut National pour la Formation et la Recherche en Éducation (INFRE) et l’Institut National d’Ingénierie de Formation et de Renforcement de Capacités des Formateurs (INIFRCF) puis certifiés par la Direction de l’Inspection et de l’Innovation Pédagogiques (DIIP/MEMP) et la Direction de l’Inspection Pédagogique, de l’Innovation et de la Qualité (DIPIQ/MESTFP) suite à l’identification des disciplines d’accueil avec des ancrages validés comme suit
• les deux sections à la maternelle ;
• le français et l’éducation sociale au primaire ;
• le français, les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et l’Économie Familiale et Sociale (EFS) à l’Enseignement Secondaire Général ;
• le français, le droit, l’hygiène et l’Éducation Familiale et Sociale à l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle.
A la suite de la production des divers documents pédagogiques, la phase expérimentale a été lancée en 2018 dans quelques établissements pilotes ciblés par département après la formation des divers acteurs concernés (Enseignants, Conseillers Pédagogiques, Inspecteurs). La phase expérimentale a connu une extension jusqu’en 2023. Il est prévu une évaluation du processus à l’effet de stabiliser les documents produits et envisager la généralisation progressive de leur utilisation dans le pays.
Question n°1 : L’enseignement sur l’homosexualité est-il introduit dans le programme scolaire dans notre pays ?
Réponse n°1 : L’expérience en cours au Bénin n’a rien à voir avec l’enseignement sur l’homosexualité. Il s’agit de l’infusion pédagogique des concepts de l’Éducation à la Santé Sexuelle dans les curricula. C’est l’apprentissage d’un comportement responsable dont la démarche éducative vise à apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques pour les sortir de l’ignorance. L’éducation à la santé sexuelle est essentielle pour garantir que les élèves reçoivent des informations précises, complètes et non stigmatisantes concernant leur corps, leurs relations et leurs droits.
Question n°2 : Si oui, que cache le choix porté sur la classe de cinquième de nos collèges pour connaître de cet enseignement si l’on sait que généralement à cette étape, les apprenants sont à l’entame de leur adolescence ?
Réponse n°2 : A la page 5 du guide de l’enseignant de SVT infusé, où la situation d’apprentissage porte sur « reproduction et développement chez les animaux... », il est plutôt recommandé : « l’adoption de relations interpersonnelles hétérosexuelles saines ».
Dans le même guide, l’homosexualité est désignée comme : « non conforme à la référence sociale ».
Globalement, la gouvernance de l’initiative « Éducation à la Santé Sexuelle », n’autorise pas que les enseignants s’écartent de ce qui fait partie de notre culture. Cette initiative dispose d’ailleurs d’un Comité de Pilotage et d’un Comité Technique mis en place par arrêté. Le Comité de Pilotage a, entre autres, pour rôle, d’approuver la démarche méthodologique ainsi que les outils élaborés sous la guidance du Comité Technique.
Question n° 3 : Le Gouvernement est prié de mettre à la disposition de la représentation nationale, le guide pédagogique de l’enseignant sur l’éducation à la santé sexuelle, de la classe de cinquième.
Réponse n° 3 : Cf. guide en annexe.
Question n°4 : Les relations amoureuses entre les individus de même sexe sont-elles autorisées en République du Bénin ?
Réponse n°4 : Les relations amoureuses entre individus du même sexe ne sont pas spécifiquement criminalisées en République du Bénin. Cependant, le pays n’offre pas non plus de protections juridiques spécifiques auxdits individus. Ce qui est très clair, c’est qu’une telle pratique est à l’antipode de nos valeurs culturelles.
Question n°5 : Que fait le Gouvernement pour empêcher la propagation de ce fléau au Bénin ?
Réponse n°5 : Chaque culture a sa propre richesse et sa propre histoire. Le Gouvernement du Bénin prend au quotidien des mesures actives pour promouvoir et célébrer ses valeurs notamment à travers l’éducation.
Question n°6 : Cette dépravation que l’Occident tente d’imposer aux pays d’Afrique n’est-elle pas de nature à réorienter sexuellement les générations futures et les contraindre de surcroît au contrôle des naissances dont le débat est d’actualité ?
Réponse n°6 : La réflexion en cours sur la gestion de la croissance démographique au Bénin. Cela n’a rien à voir avec une quelconque orientation sexuelle. Le Bénin est un pays souverain qui fait des choix en fonction de la vision de développement clairement et librement définie dans divers documents de planification pour guider sa croissance économique, sociale et environnementale.



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