" Touche pas à ma Constitution " : Reckya Madougou fait des émules… Une levée de boucliers égotiste

Angelo DOSSOUMOU 18 juin 2013

Le ministre Madougou s’est battue contre une révision opportuniste

Depuis quelques mois, un nombre de plus en plus important de Béninois se sont découvert des talents d’analystes politiques. L’actualité autour du toilettage de la loi fondamentale oblige, certains se sont mués en prophètes du cataclysme démocratique qui serait d’après eux, la conséquence de la volonté du président Yayi de se pérenniser au pouvoir en revisitant la Constitution du 11 Décembre 1990. Le projet de la nouvelle Constitution n’était même pas encore sur la table des députés que ces citoyens qui se veulent devins des temps nouveaux ont embouché la trompette du désormais célébrissime slogan " Touche pas à ma Constitution " de l’Ong Elan emmené à l’époque par la ministre Reckya Madougou.

Sauf qu’ici, le plagiat, s’il n’est pas intéressé ne vient pas à point nommé. D’abord, pour ceux qui envient le destin de Reckya Madougou génitrice de " Touche pas à ma Constitution " et qui en est sortie célèbre et membre du gouvernement, le contexte de 2006 est loin d’être celui d’aujourd’hui et de 2016 qui focalise les attentions. En effet, avant de chercher à emboîter le pas à Madougou, il faut au préalable s’informer et être sûr d’être en phase avec les idéaux qu’elle défendait. Cet exercice amène à reconnaître qu’ici, il s’agit d’une révision révolutionnaire qui veut corriger les tares du pays, et non opportuniste comme le chantent déjà certains compatriotes. La preuve est que dans la nouvelle mouture de la Constitution déposée sur la table des députés, il n’y a pas de révision de l’âge et surtout du nombre de mandat.

Alors, le débat doit être normalement tout autre et la donne toute simple : les hérauts actuels, si tant est qu’ils tiennent à exploiter le terrain de " Touche pas à ma Constitution " pour gravir les échelles de la hiérarchie politico-administrative, devront attendre d’autres moments pour se mettre en valeur. Car, il y a une certitude et une évidence : Yayi partira en 2016. Il est donc inutile de prêcher le contraire et d’appeler la foudre du cataclysme sur la Nation pour se faire passer pour des hérauts. Il est vrai qu’il est indispensable voire impératif de rester vigilant. Mais à cette étape et tel que le projet est conduit, il urge de combattre Yayi sur son bilan ou sur autre chose et non sur une révision dont le pays a besoin. Sinon, à quoi servirait notre démocratie si au finish, il n’y a pas la Cour des comptes, une Cena institutionnalisée et pérenne et autres pour lui donner une bonne dose d’éthique, de rigueur et d’organisation ? Faisons notre examen de conscience et reconnaissons que là au moins, Yayi tient le bon bout et qu’au delà de sa personne, ce sont ses successeurs et tout le peuple qui en profiteront. Ainsi soit-il.



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