Vacances des ministres hors du territoire national : Mauvaise publicité au tourisme béninois

Angelo DOSSOUMOU 22 août 2019

Pour recharger les batteries et revenir plus aguerris au service de la nation, ils bénéficient depuis quelques jours des vacances. Libres de choisir où et comment profiter de ce break, la plupart, et comme à leurs habitudes, ont préféré voyager. Mais le constat est là. Pour retrouver leur trace, il faut chercher loin de leur pays natal. Généralement, les destinations privilégiées, c’est l’Europe, l’Asie, les Caraïbes ou l’Amérique. Jamais ou presque, nos contrées touristiques n’ont eu grâce à leurs yeux. Une fois encore, les vacances gouvernementales tirent vers leur fin sans que nos différents ministres aient choisi de donner le bon exemple qui peut booster le tourisme au plan national. Car, rien ne sert de communiquer abondamment sur nos atouts touristiques sans pouvoir nous-mêmes les consommer.
Justement, l’image d’un ou plusieurs de nos ministres en vacances avec leur petite famille à Porga, sur les chutes de Taneka, les musées d’Abomey et de Ouidah, la cité lacustre de Ganvié, la route des esclaves, la cité de Guêlêdê à Kétou… ne peut que plaider pour le dynamisme imprimé dans ce secteur clé du Pag. Malheureusement, au plus haut niveau, certains n’arrivent toujours pas encore à mesurer la portée de leurs actes. Sinon, par exemple un tour ne serait-ce que d’un ministre et de sa famille dans le parc de la Pendjari aurait été une belle occasion de démontrer qu’au-delà de la mauvaise publicité qui lui a été faite il n’y a pas si longtemps par des médias étrangers, ce lieu touristique est fréquentable et reste une priorité nationale.

Images indispensables pour la Pendjari

De toute façon, avec le déplacement de nos ministres pour d’autres destinations exotiques pour passer leurs vacances au détriment de celles de leur pays, il n’est pas exagéré qu’il leur soit fait un reproche qui vise à corriger le péché mignon. D’ailleurs, non seulement la charité bien ordonnée commence par soi-même mais aussi, il est inadmissible qu’à ce niveau de responsabilité, certains en arrivent à être incapables de parler, de long en large, des atouts touristiques de leur pays. C’est dire que cette perpétuelle mauvaise habitude, doublée d’un dédain qui ne dit pas son nom d’aller à la connaissance de ce qui nous identifie le plus doit prendre fin. Bien évidemment, fût-il ministre ou pas, chaque Béninois est libre d’aller où il veut mais, la promotion d’un secteur touristique porteur voulue par le pouvoir en place a besoin de bonnes volontés. A coup sûr, en premier, ce sont les membres du gouvernement qui doivent montrer la voie à suivre. Aujourd’hui, il est certainement tard. Mais demain, le peuple ne leur pardonnera pas une méprise de plus. Un homme averti en vaut deux.



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