20 avril 1965-20 avril 2015 : Le barreau du Bénin a 50 ans et de nombreux défis

Angelo DOSSOUMOU 11 mars 2015

Cyrille Djikui, Bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin

Plus que quelques jours et le barreau du Bénin va commémorer ses 50 ans d’existence. Mais avant le 20 avril prochain, soit la date anniversaire de la naissance du barreau du Bénin, le comité d’organisation des festivités avec à sa tête le bâtonnier Cyrille Djikui a levé un coin de voile sur les préparatifs et le programme prévu en vue de la commémoration de l’âge d’or du barreau. Hier donc à la Cour d’appel de Cotonou, il a été annoncé par le bâtonnier Djikui que si fêter 50 ans, c’est fêter l’âge de la maturité certaine, un programme bien fourni est prévu pour que l’événement ne passe pas inaperçu. Ainsi, les populations, notamment les étudiants et les juristes auront droit à l’occasion du cinquantenaire de la création du barreau du Bénin, à des caravanes, des sensibilisations sur l’actualité politique, des formations et à une journée récréative.
Mais déjà pour le bâtonnier Djikui, les populations doivent adopter la formule : « Jamais un pas sans mon avocat ». Et d’après ses explications, les conseils d’un avocat sont très précieux. « L’avocat, c’est comme un médecin, celui qui sait porter secours. Les populations ne doivent plus avoir la phobie de l’avocat. Dans les cabinets d’avocat, il y a plus d’œuvres sociales que lucratives », a-t-il conseillé. De même, il a fait comprendre que le barreau est l’interface entre les justiciables et la justice et non un syndicat des quelque 200 avocats que compte aujourd’hui le barreau et qui, a-t-il dit, sont à l’avant-garde du combat pour les droits humains.

Des chantiers en attente
Toujours au cours de la conférence de presse d’hier, le comité d’organisation du cinquantenaire du barreau a noté que s’il est bien beau de se réjouir de l’atteinte de l’âge de maturité, il y a néanmoins sur le chemin, beaucoup d’écueils à surmonter et des tonnes de défis à relever. Au nombre de ces défis, le bâtonnier Djikui a surtout insisté sur la maison de l’avocat pour laquelle il a révélé que le barreau est à court de moyens. « Il est important que les autorités se penchent sur cette nécessité et la contribution des bonnes volontés est vivement attendue », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a plaidé, entre autres, pour une meilleure visibilité de la profession, la réorganisation ou la réforme du Capa et déploré le fait qu’après cinquante ans, le barreau soit sans une aide juridique et juridictionnelle. Pourtant, a rappelé le conférencier, le barreau a été le pionnier de la chute du Marxisme-léninisme au Bénin car, il a toujours pris position pour les libertés individuelles et les droits de l’homme. Alors, a-t-il conclu, sans avoir partagé avec les hommes des médias les moments épiques passés où la révolution leur imposait des toges de couleurs rouge et verte, le cinquantenaire est une nouvelle naissance du barreau.



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