Alphonse da Silva à propos du baccalauréat 2014 : « Les dispositions pour traquer les fraudeurs…les résultats illustrés par des photos »

Géraud AGOÏ, Patrice SOKEGBE 29 janvier 2014

Les 16, 17, 18 et 19 juin prochains se tiendra l’examen du baccalauréat. Dans cette perspective, le Directeur de l’Office du Bac, Alphonse da Silva, à travers un entretien, a levé un coin de voile sur les dispositions prises et les innovations.

Vous êtes allé constater le lundi 20 janvier dernier au Ceg Gbégamey de Cotonou, le déroulement des inscriptions au bac 2014. Faites nous un point de votre descente
Je dois rappeler que les inscriptions ont démarré le 16 décembre 2013 et prennent fin le 29 janvier 2014. C’est un délai de rigueur. Il tient compte des jours fériés et non ouvrables et s’étale sur 45 jours complets soit 30 jours francs. Il ne serait y avoir de prolongation parce que l’Office du bac travaille d’après un chronogramme qui se décompte en demi-journée. Et si nous voulons prolonger les inscriptions, nous serons en retard. Et vous savez bien que le retard est le complice de l’échec. Donc, je le rappelle une fois encore, les inscriptions prennent rigoureusement fin le 29 janvier prochain.

Mais pourquoi clôturer un mercredi en pleine semaine et non un vendredi ?
C’est le délai qui est donné chaque année à savoir : 30 jours francs. Même si c’est un lundi, nous allons clôturer.

Après votre descente au Ceg Gbégamey, qu’est-ce qui a retenu votre attention ?
J’ai pu constater que les inscriptions se déroulent bien. Mais en fait, au Ceg Gbégamey, ce sont les candidats libres qui s’inscrivent là. Les candidats officiels des collèges publics et privés s’inscrivent dans leurs établissements. L’inscription se fait en 2 phases : l’inscription en ligne avec les noms et prénoms qui tombent sur nos serveurs. Vous pouvez tirer ensuite votre fiche de pré inscription pour corriger les éventuelles erreurs et réintroduire définitivement les informations justes avec les photos, la quittance etc. Mais pour les candidats libres, les inscriptions se font dans toutes les Directions départementales de l’enseignement professionnel et secondaire (Ddeps) à Natitingou, à Parakou, à Abomey, à Abomey-Calavi, à Cotonou et à Porto-Novo. Mais le plus gros du lot des candidats libres se trouve à Cotonou. Il y a donc en plus, le Ceg Gbégamey qui est ouvert aux inscriptions des candidats libres. Et je profite de l’occasion pour lancer un appel aux candidats et leur demander de ne pas attendre le dernier jour. La tradition a montré que ce sont les deux derniers jours qui connaissent l’affluence. Une fois encore, les inscriptions prennent fin rigoureusement le 29 janvier à 18h 30. Néanmoins, tous ceux qui seront dans l’enceinte du Ceg Gbégamey ce jour là seront servis, même s’il faut aller à minuit. Mais il n’y aura pas de prolongation.

Que faites vous pour décourager les responsables d’établissements qui gardent sur eux et ne font pas parvenir à la Dob les dossiers de candidatures de leurs élèves ? Quelles sont les mesures prises pour éviter cette fâcheuse situation qui chaque année, fait couler des larmes à certains candidats ?
C’est une question de sensibilisation et l’Office du baccalauréat entretient de bonnes relations avec les responsables d’établissements. Ensemble avec le patronat et les autres associations, nous avons décidé qu’il n’est pas juste de pénaliser les candidats qui n’ont pas payé les frais d’écolages. Désormais, c’est la police qui va s’occuper des parents qui n’auraient pas rempli leurs obligations. L’office du baccalauréat n’admettra pas qu’on retienne les dossiers de candidatures des élèves. C’est aussi l’occasion d’inviter les parents à solder parce que le privé doit vivre et compte beaucoup sur les contributions et souscriptions. Donc une fois encore, l’Office du bac ne cautionnera pas la rétention des dossiers dans les établissements et j’invite mes collègues à ne pas poser un tel acte.

Quelles sont les dispositions prises cette année pour éviter les ratés des années antérieures tels que : erreurs constatées sur certaines épreuves, noms de candidats introuvables dans les centres indiqués sur les convocations, inadéquation entre les photos et les noms figurants sur les convocations etc ?
Il faut toujours chercher à mieux faire et nous avons pris en compte les critiques. Mais vous savez, dans les examens, il arrive que l’on constate quelques errata, que ça soit ici au Bénin ou ailleurs. Mais ce qui est souhaitable, c’est qu’il n’y ait pas des erreurs. Nous renforçons nos dispositions pour éviter tout cela et pour que le baccalauréat béninois soit toujours prisé dans la sous région.

Les candidats faussaires seront certainement au rendez vous cette année encore. Quelles dispositions prenez-vous pour les empêcher d’exécuter leur plan ?
Ah oui ! vous voulez parler des ‘‘mercenaires’’, vous savez, l’année dernière et l’année sur dernière, nous avons mis des photos sur les convocations. L’année dernière, on a même scanné les photos sur les convocations, sur les listes d’émargement et d’affichages dans les établissements. Ceci a dissuadé beaucoup de ‘‘mercenaires’’, ceux qui viennent composer à la place d’autres, de ne pas venir. C’est pour cela que nous avons constaté par ci, par là qu’il y a 100 absents, qu’il y a 90 absents etc. Mais ils ne démordent pas. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication profitent à tout le monde et à eux aussi. Nous avons pris des dispositions pour rendre beaucoup plus efficace notre système. Je ne peux pas vous en parler, confidentialité oblige. Mais des dispositions sont mises en place pour traquer justement ces fraudeurs, parce que le baccalauréat doit être détenu par celui qui le mérite vraiment.

Quelles sont les innovations du bac 2014 ?
Les innovations ! C’est peut-être un gros mot. C’est plutôt des aménagements pour faciliter la tâche aux candidats et aux enseignants. En série G1 notamment, le grand changement, c’est que les machines à taper traditionnelles seront remplacées par l’ordinateur. C’est tout à fait normal. Nous sommes à l’ère des nouvelles technologies et cette étude de cas de la G1 ; cette matière de prise de note sténographique sera évaluée comme les matières de la série F, deux semaines avant. C’est la phase pratique. Nous avons pris des dispositions pour que cela se passe bien. Cela peut permettre aux candidats qui vont réussir d’être versés sur le marché du travail et d’utiliser les outils performants des nouvelles technologies. Pour les séries F, comme l’année passée, des logiciels modernes sont progressivement introduits. Autre chose, il n’y a plus de tirage au sort depuis 2011 ceci, pour permettre aux candidats et aux enseignants d’être conscients que toutes les matières sont évaluées. Il y a des innovations concernant la sécurisation des diplômes. Cette année, nous allons changer le format des diplômes pour dérouter un peu plus les faussaires. Voilà globalement ce que nous avons fait concernant les aménagements du Bac 2014 qui se déroulera les 16, 17, 18 et 19 juin prochains.

L’innovation relative à la consultation des résultats le jour même de leur sortie sur Internet ou par messagerie sur les réseaux mobiles n’a souvent pas bien fonctionné.
Je dois vous dire que cette année, dès qu’on aura fini de proclamer les résultats, vous pouvez avoir le vôtre sur le site de l’office du Bac, si possible avec votre photo. Et grâce à nos partenaires opérateurs Gsm, les candidats peuvent consulter par message téléphonique leurs résultats. Le problème de l’affluence fait qu’il y a sur engorgement des sites. Mais les résultats sont proclamés d’abord dans les centres de correction. Nous en aurons dix cette année, à savoir : Natitingou, Parakou, Lokossa, Bohicon, Abomey-Calavi, Ceg Nokoue, Gbégamey, lycée technique Coulibaly et le lycée Béhanzin. Nous aurons certainement un nouveau centre de correction au lycée Toffa. Les résultats seront donc proclamés dans ces centres qui les dupliqueront ensuite. Ceci, pour permettre à une grande masse de candidats d’avoir leur résultat. Et sur le site de l’office du baccalauréat, une fois que les résultats sont proclamés, dès 22h ou 23h, vous pouvez avoir votre résultat.

Un dernier mot à l’endroit des candidats et des chefs d’établissements.
Les chefs d’établissements sont des collègues. Ils savent ce qu’il faut faire et déjà à l’heure d’aujourd’hui, je crois que nous avons déjà les ¾ des chefs d’établissements qui ont déjà finalisé leurs listes. Je leur souhaite bon travail et leur demande de prendre des dispositions pour que les candidats soient très tôt informés de leur centre de composition, pour qu’ils ne puissent pas arriver en retard.

Propos recueillis par Patrice SOKEGBE & Géraud AGOÏ



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