Après les graves accidents de circulation survenus hier : Peut-on dédouaner les hommes en uniforme ?

Moïse DOSSOUMOU 1er juillet 2013

C’est un fait. Le code de la route est très peu respecté au Bénin. Au jour le jour, ce recueil de normes et d’interdictions dont le respect est censé faciliter la circulation sur nos routes est allègrement violé par les populations. Ceci à ciel ouvert, au nez et à la barbe des forces de l’ordre et des autorités, qui très souvent s’accommodent de ces travers. Malheureusement, les accidents meurtriers du week end écoulé rappellent à la conscience de tous l’utilité de l’observation des règles liées à la circulation routière. A Gouti dans la commune d’Adjohoun, comme sur le pont de Porto-Novo, des citoyens ont péri par dizaines du fait du laxisme qui caractérise conducteurs et forces de l’ordre. Deux bus bondés de passagers ont achevé leur course sur les bas-côtés de la route avant même d’arriver à destination. 06 morts et une quarantaine de blessés pour le premier bus. Le second n’a pas encore livré son bilan macabre puisque le véhicule a achevé sa course dans la lagune. La marine et les forces de l’ordre sont à pied d’œuvre pour repêcher les corps.

Voilà ce qu’engendre la fuite de responsabilité. Si les usagers de la route sont réputés pour leur manquement aux normes, que font les forces de l’ordre pour les ramener sur le bon chemin ? Formés et payés pour assurer le respect de l’ordre public, les hommes en uniforme ont tôt fait de croiser les bras face à leur responsabilité. S’ils avaient à cœur la répression, la population aurait suivi le mouvement de la raison. Dans un pays où tout est sens dessus dessous parce que la morale a foutu le camp, peut-on exiger des comportements vertueux des administrés ? Ne dit-on pas que la peur du gendarme est le commencement de la sagesse ?

D’un autre côté, l’accident le plus meurtrier, celui survenu sur le pont de Porto-Novo, met quelque peu à nu les légèretés qui pourraient être imputables à l’entreprise ayant réalisé les travaux. La rambarde est-elle véritablement en acier ? Si elle a pu céder aussi facilement, il faudrait que des enquêtes soient diligemment menées afin d’éclairer l’opinion publique. Pour une fois, il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure de leur responsabilité pour que plus jamais, de tels drames ne se reproduisent.

Les prières n’ont pu sauver la nation !

Au Bénin, des flots de prières sont adressés au quotidien au Très-Haut. De jour comme de nuit, les spécialistes des suppliques ne manquent pas de solliciter de façon intempestive, l’intervention divine. C’est à croire que ces complaintes, à la limite larmoyantes peuvent créer les conditions de l’épanouissement de la population. Erreur ! Comme chacun peut le constater, les prières n’ont pu empêcher ces accidents, du reste, tragiques. Il ne sert à rien de camoufler le sombre quotidien de la grande masse par d’hypothétiques prières dénuées de toute sincérité.

Les pays développés ont atteint leur niveau uniquement par le biais du travail et rien d’autre. Ne pas faire ce choix, serait se mentir à soi-même.



Dans la même rubrique