Bénin : retour sur les lieux du drame de Tori-Avamé

Il y a environ 7 ans de cela, un incident s’est produit à Avamè commune de Tori-Bossito à plus de 20 km de Cotonou. Plusieurs personnes sont décédées et de nombreux autres blessées à la course aux produits avariés sur un site d’incinération. Entre-temps, la vie a repris à Avamè mais, les souvenirs sont restés intacts.

Une hutte et un champ occupent désormais le lieu de l’incinération des produits avariés à Tori Avamè. Le périmètre est clôturé avec un portail rouge mais laissé à la charge d’un gardien qui le gère à sa guise. Delphin ABO ne laisse personne lui disputer les lieux. Issu du milieu, il est exigeant et autoritaire. « J’étais gardien sur ces lieux avant l’avènement de cet incident et depuis lors, aucun produit avarié n’y a plus été incinéré. En réalité, je suis au chômage. C’est pourquoi j’utilise le terrain pour en faire un champ pour survivre », explique-t-il. A l’intérieur de la clôture, il faut quelques mètres à parcourir pour atteindre la fosse où sont déversés les produits. Mais le chemin à emprunter pour s’y rendre est rempli d’herbes. Cette fosse autrefois profonde se referme progressivement. Le terrain étant délaissé, le maitre des lieux y fait de l’agriculture. « Je cultive la terre. Je sème le maïs, le haricot, le gombo etc. Telle est ma récompense », précise-t-il. Selon ses dires, il n’est pas salarié. Il profite de cette terre pour satisfaire ses besoins. Midédji, un résident de la localité a perdu deux membres de sa famille lors de l’incident. Ce qui l’a vraiment affaibli. « J’ai perdu deux frères dans cet incendie. C’était vraiment difficile pour moi. L’Etat nous a aidé pour l’enterrement des corps, il s’est occupé aussi de ceux qui étaient blessés », déclare-t-il. Néanmoins, d’autres mesures étaient prises par le gouvernement pour aider les familles éplorées. « Après cet incendie, nous avons reçu différents aliments de la part de l’Etat. Chaque mois, nous recevons ces aliments jusqu’à un certain temps », laisse entendre Marie, une victime du drame.
Ce lieu d’incinération des produits avariés se situe dans une zone reculée sur une voie déserte. Une plaque portant l’inscription ‘‘Accès interdit’’ est placée non loin du lieu pour interdire à tout être humain d’y pénétrer. Le gouvernement soucieux du bien-être de sa population, a mis en œuvre plusieurs méthodes pour éviter ce genre d’incidents à l’avenir. Le 08 septembre 2016, une journée triste pour les populations de Tori-Avamè. Lentement mais sûrement, le souvenir du drame à Avamè est en train d’être conjugué au passé.
Gloria Fangbedji et Laurencia Hossou (Stags)