Commercialisation des bouteilles : Une contribution à l’assainissement de l’environnement

La rédaction 18 août 2015

Depuis quelques années au Bénin, la commercialisation des bouteilles en plastique ou en verre se révèle être un procédé d’assainissement de l’environnement. Ce faisant, les collectionneurs de ces bouteilles usagées arrivent à faire des bénéfices tout en protégeant l’écosystème.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », a dit Lavoisier.
A Cotonou, les bouteilles usagées, loin d’être jetées, retrouvent une autre vie. Ainsi, grâce aux bonnes dames qui les qui les collectent depuis quelque temps, le recyclage de ces bouteilles se révèle un moyen non seulement pour créer une activité génératrice de revenu, mais aussi et surtout pour lutter contre la pollution de l’environnement. Les collectionneurs de ces bouteilles, même sans le savoir, contribuent à la protection de l’écosystème.

Une activité commerciale
Certaines personnes, pour la plupart des femmes, font de la collecte de ces bouteilles leur activité principale. Elles sillonnent les maisons pour acheter les bouteilles vides qui peuvent être encore utilisées. A cet effet, Solange une commerçante de bouteilles déclare : « Je ne fais que le commerce des bouteilles et pour cela, je passe de maison en maison pour les acheter ». Ainsi, déjà tôt le matin, Marie, tout comme les autres commerçantes, circule dans les quartiers pour collecter les bouteilles. « Je commence ma randonnée à partir de 8h pour pouvoir parcourir au moins 5 quartiers avant de retourner à mon étalage où d’autres viendront les vendre » a-t-elle expliqué. A en croire Adanhoun, une ancienne commerçante de bouteilles, au début, ces bouteilles se ramassaient gratuitement, mais avec l’ampleur de l’activité, cela a pris une autre tournure. « Au début, je n’achetais pas les bouteilles. Je les recueillais un peu partout. Mais, avec le développement de ce commerce, j’ai commencé à les acheter. Aujourd’hui, j’ai un étalage et je ne me déplace plus. Je les achète ici et je les revends sur place », a-t-elle indiqué.
La plupart des bouteilles collectées sont vendues aux sociétés de brasserie pour leur recyclage. Ces sociétés acquièrent puis trient les bouteilles qui ne sont pas encore contaminées.

Une utilisation à d’autres fins

A en croire certaines commerçantes, les bouteilles collectées sont destinées à d’autres fins. Pour Angèle Boton qui exerce ce commerce depuis plus d’une dizaine d’années, « ce sont des artistes plasticiens et marionnettistes qui sont ses gros clients. Ils achètent des bouteilles pour réaliser des œuvres d’art ». Pour sa part, Sidonie Abalo affirme que ceux qui viennent acheter chez elle sont d’une autre catégorie socio-professionnelle. « C’est surtout les bonnes dames qui concoctent des épices en poudre, les guérisseurs traditionnels et les producteurs de jus de fruits qui viennent souvent acheter les bouteilles chez moi pour conserver leurs produits », a-t-elle précisé. Sandrine, quant à elle, livre les bouteilles aux « vendeurs d’essence frelatée qui viennent s’en procurer pour leurs commerce ».
Ces bouteilles achetées et revendues font donc l’objet d’une nouvelle utilisation.Cependant, les prix de vente et d’achat diffèrent selon la vendeuse, de la capacité de la bouteille mais aussi la période de la vente. Par conséquent, cette commercialisation permet d’éviter des "montagnes" de bouteilles sur des tas d’ordures.
Cyrille Sèmako LIGAN (Stag)



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