Echange sur la protection des mineurs : La mobilité des enfants au cœur des débats

Isac A. YAÏ 1er février 2016

Le Bénin dispose des textes pour la protection des enfants. Pourtant, ils sont nombreux ces mineurs qui se déplacent à la recherche du mieux-être. Réfléchir pour remédier à ce phénomène qui expose les enfants à divers dangers, tel est l’objectif du dîner d’échange initié par Terre des hommes le vendredi dernier à Novotel hôtel. « Les enfants en mobilité voient leur vulnérabilité s’accroître au regard des risques de la maltraitance et d’abus encourus dans leur nouveau milieu de vie qui ne dispose généralement pas de balises de protection fiables. Si apprendre un métier ou travailler peut constituer une opportunité de réussite pour un enfant, il y a bien à s’inquiéter du fait de la faible capacité d’autoprotection des enfants, de la faible maîtrise de leurs droits et de l’inexistence des mesures permanentes et pérennes de protection à leur profit », a indiqué Lucresse Houédjissin, représentant le ministre de la famille à cette soirée. Pour Anne Vincent, représentant résident de l’Unicef et Norbert Fanou-Ako, président de l’Ong Esam, la mobilité des enfants est considérée comme un échec de la société. « Si un enfant doit aller chercher ailleurs ce qu’il n’a pas trouvé sur place, la société a alors échoué », a ajouté Anne Vincent. « Il faut sécuriser le parcours des enfants si tant est qu’ils doivent partir », a préconisé Norbert Fanou-Ako. Selon Boubacal Bani Yéro, communicateur de la soirée, la mobilité des enfants est un phénomène généralisé qui peut générer des situations dangereuses et nuisibles pour les enfants, car elle n’entre pas dans le cadre conventionnel de la protection des enfants.
Pour certains, la mobilité des enfants est due au fait que l’Etat ne joue pas correctement son rôle. Car, selon eux, tous les enfants en âge d’aller à l’école devraient y être et y être maintenu. « Nous arrivons à un tournant décisif qui nous impose la conciliation d’approches centrées sur l’intérêt supérieur de l’enfant et qui prône un accompagnement protecteur de l’enfant suivant des normes et des méthodes plus cohérentes adaptées au contexte personnalisé de chaque enfant migrant non accompagné », a conclu Lucresse Houédjissin.



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