Echec des négociations entre gouvernement et l’intersyndicale des ressources humaines en santé : Le corps médical durcit son mouvement de grève dès ce jour

Angelo DOSSOUMOU, Eustache f. AMOULE 14 octobre 2014

Le service minimum ne serait plus de mise à compter de ce jour dans les centre public de santé

L’intersyndicale des ressources humaines en santé durcit le ton. C’est la conséquence de l’échec des négociations, à la rencontre tenue hier entre le gouvernement et l’intersyndicale des ressources humaines en santé. En effet, après la rencontre du 06 octobre dernier à l’issue de laquelle les représentants du gouvernement ont décidé d’aller rendre compte au chef de l’Etat, celle d’hier était donc l’occasion de faire le point. Mais hélas ! « La rencontre de ce matin a été un échec total. Ils nous ont dit exactement ce à quoi on devrait s’attendre de leur rencontre avec le chef de l’Etat », a déclaré Houssou Adolphe, coordonnateur de l’intersyndicale des ressources humaines en santé. Et, lors de la rencontre d’hier une dizaine de minutes a suffi pour faire monter la tension. « …Le gouvernement maintient sa position. Il ne se prononce pas sur les indemnités de logement, ne se prononce pas sur les trop perçus et plus encore, il a refusé de signer le protocole d’accord avec nous. Ça veut dire qu’en fin de compte, nous n’avons rien eu de ce mouvement », a déploré Adolphe Hossou. Aux revendications listées par le Coordonnateur de l’Intersyndicale, s’ajoutent le payement des primes de motivation et des arriérés de salaire dus à certains de leurs collègues. Et par rapport à tout cela, l’intersyndicale des ressources humaines en santé entend durcir son mouvement et aller plus loin. « La conduite est claire. Nous avons déjà déclenché une grève sans service minimum. Le mouvement démarre ce jour et de façon répétée. Et nous passerons à cinq jours de grève sans service minimum, dans les jours à venir s’ils ne réagissent pas », affirme-t-il. Et pourtant, le gouvernement aurait proposé d’effectuer les payements de ses dettes sur une durée de dix ans à en croire le coordonnateur de l’intersyndicale. Ce qui n’est pas du goût de ce dernier. Il se fait clair : « La dernière fois, ils sont venus nous dire que la dette qu’ils ont envers nous sera payée sur 10 ans. C’est une insulte ». Selon lui, le gouvernement ne veut pas satisfaire aux revendications des praticiens hospitaliers et jouerait à l’hypocrisie. « On parle d’indemnité de logement, on nous dit qu’on ne va pas payer et le gouvernement ne réagit pas et ne dit rien. Les agents à qui on a prélevé des sous, on refuse de les leur rétrocéder. Ils font semblant de négocier », a-t-il martelé avant de prendre alors pour responsable le gouvernement des déconvenues de cet mouvement qui à coup sur de nombreuses victimes dans le rang des populations.

Une sale grève
Ce n’est pas normal. Le doit des citoyens béninois à la santé est bafoué. La faute à une grève ‘‘sans service minimum’’ déclenchée à partir de ce jour par l’intersyndicale des ressources humaines en santé. Les Béninois auront tout vu et tout entendu avec ces praticiens hospitaliers. Pour une fois encore, ils ont décidé, au grand dam des patients, de reprendre avec leur sport favori qui consiste à, pour un oui ou pour un non, abandonner bistouri, tensiomètre, seringue etc pour pactiser avec le diable afin d’envoyer à la mort tous ceux qui auront le malheur de tomber malade au moment où, ce qui importe pour eux, ce sont leur prime de logement.
Trop, c’est trop. Ce que nos chers praticiens hospitaliers réclament pour en arriver à violer leur serment d’Hippocrate, ce n’est pas leur salaire. Ce n’est que des primes de logement. Juste des primes ! C’est dire que l’acte qu’ils posent est carrément en inadéquation par rapport à la responsabilité qui est la leur dans la société. Ne nous hasardons pas à faire le parallélisme, primes de logement des praticiens hospitaliers et la vie de milliers de patients. C’est tout simplement comprendre que nos praticiens hospitaliers versent dans l’exagération et que personne ne saurait expliquer que des gens qui sont dans l’illégalité réclament une certaine légitimé.

Criminaliser la grève sans service minimum
Et face à ce désordre qui devient récurrent dans le secteur de la santé, la représentation nationale doit prendre ses responsabilités. Une loi pour criminaliser la grève sans service minimum dans le secteur de la santé. Pas plus, ni moins. Tant pis pour les quelques illuminés qui évoqueront le droit à la grève. Ici, contrairement à la grève des magistrats, le danger de mort est là, direct. Pas de recours possible. Les praticiens hospitaliers iront-ils jusqu’à nous faire avaler que leur prime de logement est plus important que le droit à la santé et à la vie ? Quand il y a lieu de se battre pour ses droits, le meilleur moyen de les obtenir, ce n’est pas en sacrifiant les pauvres populations sur l’autel de ses intérêts. Soigner l’orphelin, la veuve, l’indigent, c’est d’abord et avant tout une vocation et cela n’a pas de prix. Et si marchandage il devait y avoir pour cette mission noble et républicaine, les députés ne doivent aucunement se gêner pour dire aux praticiens hospitaliers : stop, ça suffit !



Dans la même rubrique