Les confrères Olivier Allochémè et Alexis Mèton ont tenu hier à la maison des medias à Cotonou une séance de restitution des enquêtes menées respectivement sur le financement public de l’autonomie énergétique au Bénin et sur le retard dans la construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale du Bénin. « J’ai constaté comment la politisation de la gestion des deux sociétés publiques du sous-secteur (Sbee et Ceb), a plombé leur rentabilité », a révélé Olivier Allochémè, un des journalistes d’investigation impliqués dans le projet ’’ Pour des médias plus professionnels au Bénin’’. L’homme, dans ses recherches, a trouvé que les Chefs d’Etat ne se réfèrent pas généralement au plan de développement de la Société béninoise d’énergie électrique mais forcent bien souvent ses finances à faire face à des dépenses pour satisfaire aux promesses d’électrification de certaines localités. Aussi, le problème de location ou d’achat de groupes thermiques pompe les finances publiques. « En juillet et en septembre 2014, des contrats de gré à gré ont été conclus par l’Etat avec les Sociétés Mri et Agrekko en vue de la fourniture d’un total de 80 mégawatt pour un montant annuel total de 12 milliards 367 millions de fcfa, soit environ 154 millions de Fcfa par mégawatt », a-t-il précisé. Il a également abordé le problème de la centrale de Maria-Gléta pour laquelle il n’y a pas eu d’étude technique préalable à la construction de l’infrastructure. De plus, l’entreprise Cai n’a jamais mené des travaux d’une telle envergure. Il met l’accent sur le coût exorbitant de l’exploitation et apporte la lumière sur plusieurs faits y afférents tout en souhaitant que les erreurs du passé servent de leçon pour aujourd’hui et pour demain.
41 milliards pour finaliser la construction du siège de l’Assemblée Nationale…
Quant à Alexis Mèton, il a enquêté sur le retard dans la construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale. Et dans ces travaux, une somme de 14.054.000.000 de francs cfa a été injectée en septembre 2012. Néanmoins, des irrégularités notoires ont été observées. « Des gens ont pris près de 80 % de ce que l’Etat leur doit sans exécuter les travaux », a-t-il indiqué. Cependant, sur la solidité du bâtiment, il n’y a pas d’inquiétudes car « les études du Bureau Veritas Bénin commanditées par le gouvernement pour contre-expertise des travaux de construction du siège de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo et celles du Cabinet Sympro commanditées par l’entreprise Gee chargée du ‘’gros œuvre’’ ont révélé la solidité du bâtiment mettant en relief quelques défaillances de malfaçons’’. Pour finaliser les travaux, l’Etat doit encore investir près de 41 milliards de francs cfa y compris les 28 milliards de francs cfa pour dédommager l’entrepreneur marocain, le principal qui entre temps a été assigné en justice et qui, à son tour, à assigné l’Etat béninois et a gagné le procès.
Prévert DJOSSOU (Stag)
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