Entretien avec Camille Azomahou sur la promotion de l’aviculture au Bénin / L’aviculture est une niche d’opportunités d’emplois

Isac A. YAÏ 26 août 2014

L’aviculture, l’une des filières vitales de l’agriculture, peine à attirer convenablement l’attention des décideurs. Les acteurs quant à eux, armés de courage, évoluent selon leur rythme. A travers cet entretien, Camille Azomahou, secrétaire permanent de l’Interprofession de l’aviculture du Bénin parle de l’importance de cette filière dans l’économie nationale, des opportunités d’emplois pour la jeunesse, de sa structuration et surtout des perspectives pour sa relance.

Caùille Azomahou, secrétaire permanent de l’Iab

En tant que secrétaire permanent de l’intreprofession de l’aviculture du Bénin, faite-nous l’état des lieux de cette filière ?
Concernant l’état des lieux, je vais parler de la production, de l’organisation de la filière et de ce que cette filière apporte à l’économie béninoise.
En matière de production avicole, il en a deux modes : il y a l’aviculture traditionnelle et l’aviculture moderne. Ce dont nous parlerons et qui a mis en place des organisations jusqu’à aboutir à l’interprofession, c’est l’aviculture moderne. Il s’agit de la production des œufs de table et de la viande de la volaille. Par rapport à la production, la filière avicole a connu un premier boom vers les années 80. Elle a connu un autre boom vers 2004 et 2005 après deux ou trois crises successives relatives aux intrants et à la grippe aviaire. C’est à partir de ce deuxième boom que les gens ont commencé par investir dans la filière avicole. Il y a eu des opérateurs économiques qui se sont intéressés à la filière ainsi que certaines personnes qui opéraient dans l’informel. Ainsi, à partir de 2006, le gouvernement a pris ses responsabilités en mettant en place un programme d’appui au développement de l’aviculture moderne (Padam). C’est ce programme qui a donné un nouvel élan à la production et de l’enthousiasme aux aviculteurs. En 2007, il y a eu un premier recensement qui a révélé qu’il y avait 355 exploitants avicoles répartis sur toute l’étendue du territoire national avec un effectif total de têtes de volailles qui pouvait être estimé à 800.000 avec un peu moins de 600.000 têtes de poules pondeuses : plus de 51% dans l’Atlantique, plus de 25% dans l’Ouémé-Plateau et le reste dans le centre et le nord du Bénin. Cet élan a été donc maintenu. C’est ainsi qu’en 2010, on est passé à 900.000 têtes de volailles avec plus de 700.000 têtes de poules pondeuses. Cette tendance a été maintenue jusqu’en 2013 où nous avons enregistré plus de 1.200.000 têtes de volailles avec au moins 950.000 têtes de poules pondeuses. Toujours est-il que cela ne suffit pas pour combler les attentes des potentiels consommateurs si on se réfère au nombre de consommateurs relevé par la Fao et un certain nombre d’institutions. C’est ce que nous pouvons retenir en termes de production.
Ce boom a impulsé aussi la prise de conscience des acteurs qui ont commencé par s’organiser. Il faut donc mettre en place des organisations professionnelles afin de mieux structurer la filière. Ainsi, par rapport à l’organisation, à partir de 2007, un certain nombre d’organisations professionnelles ont commencé par se mettre en place. C’est ainsi que l’Union nationale des aviculteurs professionnels du Bénin (Unap-Bénin) a été créée le 8 octobre 2008. Cette organisation regroupe les éleveurs à la base. Et elle représente le maillon fort de la filière. Il y a eu l’Association nationale des fabricants d’aliments qui a été aussi mise en place. Il y a eu également l’Association nationale des prestataires de services vétérinaires en aviculture moderne. Il y a eu aussi l’Association des fournisseurs des poussins d’un jour. Nous pouvons aussi citer l’Association nationale des importateurs de produits vétérinaires et l’Association des distributeurs des œufs de table et de la viande de volaille. A partir de 2009, une concertation a commencé au niveau de ces différentes associations pour mettre en place la faîtière de la filière, c’est-à-dire l’interprofession qui va constituer la véritable plate-forme de discussion entre acteurs afin de résoudre les problèmes transversaux de la filière pour aller vers le développement. C’est ainsi que ces concertations ont about à la mise en place de l’interprofession de l’aviculture du Bénin (Iab) le 8 octobre 2011. Nous nous sommes structurés pour qu’on sache qu’à côté du coton, il y a une filière qui s’organise pour apporter sa part à la croissance de l’économie nationale. En matière de faîtière, nous sommes la deuxième du secteur agricole au Bénin après la filière coton. La différence est que c’est le privé lui-même qui s’est organisé jusqu’à mettre en place l’interprofession de l’aviculture du Bénin. Il ne reste que les accompagnements de l’administration et des partenaires pour aller de l’avant. En termes d’organisation, c’est ce qu’on peut dire.
Par rapport à l’économie, à partir du moment où l’organisation a commencé par se mettre en place, on s’est rendu compte, après plusieurs études menées par la direction de l’élevage, le Padam et le ministère de l’agriculture, que l’aviculture apporte 0.4% au Pib entre 2009 et 2010. Vous pouvez dire que ce taux est faible, mais à y voir de près, c’est beaucoup. Il faut donc travailler pour aller de l’avant parce que c’est une filière où il y a beaucoup de niches d’affaires, car au delà de toutes les associations d’acteurs que j’ai citées, il y a des corps de métiers et au fur et à mesure que la production est boostée en amont, tout bouge, car, c’est une chaîne donc, tout se suit. Actuellement, les éleveurs consomment 40 à 45.000 tonnes de maïs par an, vous voyez que c’est aussi "un boosteur" de production de maïs. C’est vrai qu’on souhaite avoir du maïs jaune, mais à défaut, on fait avec le maïs blanc. Nos plaidoyers ont fait que de plus en plus, il y a des gens qui produisent du maïs jaune. Nous utilisons aussi le soja et le tourteau de coton dans l’alimentation des volailles. Il y a beaucoup de corps de métiers qui peuvent se développer à partir de l’aviculture. Quand on a une filière comme ça, on ne peut que se dévouer à l’organiser pour qu’elle apporte une contribution à la création d’emplois et à la croissance économique. L’ambition de l’Iab aujourd’hui est de doubler la production de volailles d’ici à trois ans car, il y a un déficit à combler au plan national. Il y a aussi une opportunité à saisir, celle de faire de la viande de volailles puisqu’on n’en fait pas assez compte tenu de certaines contraintes que cela implique. En 2010, la filière avicole a créé 1.800 emplois directs et plus de 3.200 emplois indirects. A partir d’un mémorandum élaboré cette année, nous avons enregistré 3.500 emplois directs et 7.000 emplois indirects. Si nos projections se confirmaient à partir des accompagnements, toutes ces statistiques vont doubler d’ici quelques années, c’est une résorption du problème de l’emploi. Si nous travaillons beaucoup pour asseoir une bonne filière avicole, il y a de matière à apporter à l’économie nationale.

Quelles sont les difficultés liées à cette filière ?
Il y a des difficultés dans l’approvisionnement des intrants. Ces difficultés sont liées à la disponibilité des intrants, leur coût et aussi leur qualité. Nous avons aussi des problèmes à nous approvisionner en poussins d’un jour, or, c’est la base de la production. Cela nous a conduits à mettre en place ce que nous appelons "Services aux membres" qui est le projet d’achat groupé de poussins d’un jour. L’approvisionnement en maïs, jusqu’à l’année dernière, pose problème. Mais nous nous rendons compte que nos plaidoyers sont en train de porter car, nous sommes heureux de constater qu’il maintenant de disponibilité en maïs. Le coût n’est pas encore ce que nous souhaitons, mais pour une fois, le coût est à un niveau acceptable. Le tourteau de soja reste un os dans notre gorge. Il y a aussi le problème de prévoyance et de l’assurance adaptées à la filière avicole car, nous ne pouvons pas faire avec la structure d’assurance classique qui existe aujourd’hui. On est en plein pourparlers avec l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab). Une étude a été commanditée pour voir les produits qu’elle peut nous offrir. Sans une assurance, on a des problèmes relatifs à l’accès aux finances, à la sécurisation du métier. Il y a aussi l’accès au financement, c’est le mal de tout le secteur agricole. L’interprofession se charge de résoudre tous ces problèmes
Nous avons gagné un premier pari car, le Padam avait prévu de constituer un fonds de garantie de 150 millions, suite à nos plaidoyers, auprès d’une institution financière pour pouvoir octroyer de crédits à des aviculteurs qui seront sélectionnés par les acteurs eux-mêmes. Ce projet a pris corps depuis l’année dernière et une quarantaine d’aviculteurs ont déjà bénéficié de ce financement. Ce n’est pas encore suffisant, mais au fur et à mesure que les remboursements se feront, d’autres vont encore en bénéficier. Nous sommes aussi en négociation avec le Fonds national de microfinance (Fnm) pour accroître ce financement. Il faut qu’on travaille à devenir des professionnels afin d’améliorer nos systèmes de production pour être véritablement compétitifs.

Quel rôle joue l’Etat dans cette filière ?
L’Etat a eu le mérite d’accompagnemer l’organisation de la filière à partir de 2007. Il a aussi eu le mérite d’inscrire la filière avicole parmi les 13 filières agricoles porteuses et donc prioritaires pour apporter quelque chose à l’économie nationale dans le Plan stratégique de relance du secteur agricole (Psrsa) et ce document est considéré désormais comme la bible du secteur agricole. L’Uemoa aussi a retenu la filière avicole parmi les cinq filières agricoles dans la sous-région. Nous applaudissons aussi ce début d’accès au financement initié par l’Etat à travers les fonds de garantie du Padam. La bataille continue pour avoir le meilleur.

Y a-t-il une politique mise en place par le gouvernement pour booster davantage cette filière ?
Il n’y a pas encore une véritable politique de développement de cette filière. Mais il y a des projets que l’Etat est en train d’envisager en collaboration avec les acteurs avicoles. Cependant ces projets peinent à démarrer. Donc, il n’y a pas une politique cohérente de développement de la filière et c’est d’ailleurs ça qui a fait que nous avons organisé la table ronde des acteurs avicoles au Codiam les 15 et 16 novembre 2013. Au cours de cette table ronde, nous avons défini par nous-mêmes, les axes stratégiques de développement de la filière avicole au Bénin. Nous sommes en train de faire des cours cette année pour l’élaboration d’un plan stratégique de développement de la filière avicole. Ce plan prendra en compte les acquis de cette table ronde.

Cette filière offre-t-elle des opportunités d’emplois ?
Actuellement, on est à plus de 3.500 emplois directs et plus de 7.000 emplois indirects. Et au fur et à mesure que la production augmente, les emplois ne peuvent que s’accroître. Et il faut savoir qu’une tonne de viande de volailles produite équivaut à un emploi créé. Les études ont révélé que notre pays a importé durant ces trois dernières années plus de 150.000 tonnes de viande de volailles. Sur ces 150.000 tonnes, 90% sont réexportées vers le Nigeria. Donc en réalité, on ne consomme que 10% de ces importations dans notre pays. Si nos aviculteurs se positionnaient sur ces 10%, ils deviendront tous de petits riches. 150.000 tonnes, cela donne déjà 150.000 emplois, mais nous ne savons pas quel langage utiliser pour faire comprendre cela à nos gouvernants. Cela ne veut pas dire qu’on leur lance la pierre, loin de ça. Peut-être qu’ils ne le comprennent pas, c’est pour cela que nous prenons tout le temps qu’il faut pour le leur expliquer. Nous croyons qu’ils finiront par comprendre un jour.

Pourquoi malgré l’existence des aviculteurs au Bénin, notre pays continue d’importer de la viande de volailles ?
La première contrainte qui justifie cet état de choses, c’est qu’il y a des gens qui produisent des poulets de chair, les poules réformées, les coquelets…, mais il n’existe aucune structure de transformation de ces bêtes, même pas l’abattoir pour abattre et conditionner ces bêtes, cela pose un problème. Par exemple, vous élevez 1.000 poulets de chair. Les restaurants et les hôtels existent pour les prendre. Après 6 semaines, ils sont prêts pour être livrés. Mais, ils vous disent qu’ils prendront 200 par semaine. Cela veut dire que vous ferez 5 semaines avant de livrer les 1.000 poulets. Or, tant que les poulets sont avec vous, ils continuent de manger. Vous gagnez ou vous perdez de l’argent ? C’est évident que dans ces conditions, on perd de l’argent. C’est cela qui décourage les gens et ils ont peur d’y investir. Or, à l’extérieur, ils ont toutes les structures qu’il faut. Ils abattent tout et on les stocke. Ainsi, ils évitent de continuer à nourrir les bêtes. Il faut donc qu’on ait de mini abattoirs de volailles pour arriver à cette transformation primaire. Cela va booster la production de la viande de volailles.
Il faut aussi reconnaître que les produits importés coûtent toujours moins cher que les locaux. Et quand c’est comme ça, la misère et la petite bourse des Béninois font qu’ils ne se soucient plus de la qualité du produit. Tout le problème est là. Mais il faut se poser la question de savoir comment les autres ont fait pour que leurs produits soient compétitifs, même hors de leurs pays ? C’est juste la conjugaison de deux ou trois éléments : ils ont travaillé sur les ressources humaines et les races des volailles élevées pour avoir les meilleures performances car, déjà à six semaines, ils ont déjà les poulets de chair qui font 1,6 kg ou 1,8 kg. Au même moment, chez nous, on est à 1,2 kg, cela pose déjà un problème. Le deuxième élément, c’est qu’il y a des subventions sur les ingrédients de la production dans ces pays. Donc, ces accompagnements doivent pouvoir exister aussi dans notre pays si nous voulons être vraiment compétitifs.

Qu’attendez-vous pour mettre en place un abattoir de volailles ?
Si réussir à motiver un privé pour le faire pose problème, l’Etat peut se donner les moyens nécessaires pour monter ces abattoirs. Mais on parle actuellement des centres de montage des tracteurs. Qu’est-ce que cela coûte à l’Etat d’initier quelque chose dans ce sens pour créer un ou deux mini abattoirs dans les zones où les productions de volailles sont importantes. Il peut le faire et il fera une cogestion avec un privé, car si l’Etat le gère seul, ça ne marchera pas. Quand ça va bien prendre, cela fera des émules et d’autres privés vont s’y investir.

Avez-vous fait cette proposition aux décideurs ?
On l’a toujours fait. Et c’est inscrit dans nos mémorandums qu’on leur dépose. Sous quelle forme on va présenter les plaidoyers et avec quelle intensité on le fera pour que cela change, on ne sait plus.

Qu’attend-on alors pour subventionner l’aviculture béninoise ?
Seuls les décideurs peuvent répondre à cette question, car, nous leur avons déposé assez de mémorandums, ils nous ont reçus en audience plusieurs fois où nous leur avons fait toutes les démonstrations possibles, malgré tout, ça ne bouge pas encore de façon véritable. Mais nous avons réussi à arracher quelque chose au moins : la limitation des intrants importés et l’exonération des taxes sur certains équipements importés. Mais ce n’est pas encore suffisant pour nous permettre d’être véritablement compétitifs.

Si un jour, l’Etat interdit les importations et que les Béninois décident de consommer de la viande de volailles produite sur place au Bénin, pouvez-vous satisfaire tous ces besoins ?
Le potentiel de production pour le faire existe car, il y a des gens qui s’y investissaient et qui ont ralenti par la suite ou ont abandonné. Aujourd’hui, il y a une entreprise béninoise qui produit de la viande de volailles et qui a son propre abattoir. Cela lui marche bien. Et elle a déjà ses emballages sur lesquels il est marqué "Made in Bénin". Des réseaux peuvent se mettre en place pour satisfaire les besoins de nos populations. Nous sommes d’ailleurs en train de réfléchir pour mettre en place un centre d’intérêts et de services commun aux acteurs, qui ne sera rien d’autre qu’une centrale d’achat et de distribution des produits avicoles. Si on en arrive là, cette structure pourrait gérer les abattoirs dont on parle pour positionner les produits et les ventes groupés. Les sacs de riz et autres produits qu’on reçoit des autres pays, ce n’est pas nécessairement le fruit d’un seul industriel. C’est plusieurs petits producteurs qui se sont mis ensemble pour nous envoyer leurs produits. Mais tout cela nécessite des accompagnements du politique.

Est-ce qu’on peut avoir une idée sur la quantité de viande de volailles produite au Bénin ?
Y compris l’aviculture traditionnelle, on tourne autour de 13.000 tonnes par an, c’est insuffisant. Nous pensons qu’on peut doubler cette production d’ici à trois ans si on se met véritablement au travail. C’est comme cela qu’on peut dire qu’on a commencé par satisfaire le besoin national. Mais, il faut que les accompagnements puissent suivre pour qu’on puisse atteindre ce niveau. Nous ne pouvons pas décréter une interdiction de l’importation de la viande de volailles tout de suite, mais on peut commencer par la réduire progressivement pour mettre véritablement les acteurs avicoles au travail en leur donnant toutes les structures de transformation possible. Ainsi, des emplois seront créés et certaines filières vont aussi se développer.

Quelles sont les perspectives qui se présentent pour l’épanouissement de cette filière ?
Le développement d’une filière ne peut se faire sans un minimum d’organisation. Ce challenge est pratiquement gagné dans notre filière il est vrai que ce n’est pas encore totalement organisé, mais le minimum existe déjà. La structuration de la filière est amorcée. Cela veut dire que les fondamentaux sont posés pour construire l’édifice. Nous sommes dans la dynamique de former les ressources humaines. Si nous continuons ces formations, les systèmes de production seront améliorés. Il faut également utiliser l’outillage qui permet d’avoir le meilleur rendement en matière de production. D’où il faut travailler à l’accès aux crédits adaptés car, on ne peut pas continuer de faire des crédits à des taux d’intérêts à deux chiffres en agriculture et particulièrement en aviculture pour espérer rentabiliser l’activité. Il faut donc descendre en dessous de 8%. Dans les pays développés, c’est au plus 5% et les mécanismes existent pour le faire. On peut s’inscrire tout doucement dans cette dynamique. La bataille commune va permettre de mettre en place le fonds spécial de développement de l’aviculture au Bénin. Ce fonds sera alimenté à 90% par les importations et à 10% par l’Etat. Nous avons élaboré un document sur lequel nous sommes en train de discuter avec la direction de l’élevage pour faire les lobbyings qui s’imposent. Car, en Côte d’Ivoire, il y a des taxes compensatoires sur les importations, cela leur permet de ramener le coût de la viande presque au même niveau que ce qui est produit localement. 70% de ces taxes sont reversés dans la caisse de l’interprofession qui utilise ces fonds pour la mise en place des projets et l’accès aux crédits à des taux adaptés. Cela leur a permis d’être au niveau où ils sont aujourd’hui. N’étant pas dans le même contexte, nous ne pouvons pas aller de cette façon. Nous allons donc négocier avec les importateurs pour trouver un mécanisme de prélèvement à la contribution de développement de la production au Bénin. Si ce fonds est mis en place, il fera la relance de l’aviculture béninoise. Les perspectives sont donc très bonnes.

Un dernier mot ?
Je lance un appel aux gouvernants et aux partenaires pour les rassurer que l’aviculture moderne est une activité économique et sous d’autres cieux, elle a servi de tremplin pour le développement de l’économie nationale. Nous pouvons en faire autant chez nous. Elle a permis à certains promoteurs d’acheter des jets privés. Si elle a permis à certaines personnes d’acheter des jets privés sous d’autres cieux, nous pouvons nous en servir, ne serait-ce que pour acheter des véhicules haut de gamme, c’est possible. Il faut qu’on saisisse toutes les occasions en harmonie avec notre administration et les partenaires pour aller de l’avant.
propos recueillis par Isac A. YAÏ



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