A la faveur d’un « café thématique » qui a eu pour cadre la résidence de l’ambassadrice des Pays-Bas au Bénin, la Directrice exécutive de l’Institut national de la femme (INF), Huguette Bokpè Gnacadja a passé au scanner les efforts de son institut en matière de lutte contre les violences basées sur le genre. Elle a expliqué que tous les acteurs qui interviennent dans la protection de la femme réfléchissent en ce moment sur « Comment trouver des abris transitoires, des centres d’accueil d’hébergement transitoire aux victimes de violences basées sur le genre pour répondre à un besoin sécuritaire pour la simple raison que le refus de la violence coûte dans plusieurs cas aux femmes le fait d’être éjectées de leur domicile conjugal ou éjectées du lieu où elles vivent avec leur compagnon ». Lire sa déclaration
Cette rencontre a été organisée par le réseau des féministes du Bénin avec le soutien de l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas. L’objectif était de fêter les trois ans de naissance du réseau des féministes, de faire le bilan de leurs activités, d’établir le plan d’actions qu’ils ont l’intention d’exécuter et de réfléchir particulièrement à une thématique qui tient à cœur à tous les acteurs de la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre à savoir comment trouver des abris transitoires, des centres d’accueil d’hébergement transitoire de victimes de violences basées sur le genre pour répondre à un besoin sécuritaire pour la simple raison que le refus de la violence coûte dans plusieurs cas aux femmes le fait d’être éjectées de leur domicile conjugal ou éjectées du lieu où elles vivent avec leur compagnon. Parfois cette éjection se produit avec les enfants. On se retrouve dans des situations où des femmes ont porté plainte parce qu’elles subissent de la violence et que finalement elles subissent une deuxième violence liée au fait qu’elles n’ont plus accès au lieu où elles habitent. Elles sont parfois rejetées par la belle famille, parfois délaissées. Tout cela aussi dans bien des cas sur un fond de grandes vulnérabilités économiques. Il était important qu’entre femmes, partenaires techniques et financiers tout particulièrement le groupe des PTF qui a à charge la thématique genre et protection sociale, le réseau des féministes et toutes les ONGs ainsi que tous les autres PTFs qui ont à cœur l’accompagnement des victimes de violences basées sur le genre au Bénin, qu’on s’asseye en cette période où nous sommes dans 16 jours d’activisme contre les VBG pour faire le bilan et pour se dire ensemble ce que nous pouvons faire pour résoudre la question de la détresse des femmes et de l’insécurité dans laquelle se retrouvent les victimes de violences basées sur le genre qui ne peuvent pas retourner chez elles et qui se retrouvent à la rue. C’était l’objectif de la réflexion. Dans la réalité, l’Institut National de la Femme a partagé la conclusion à laquelle les panélistes aussi bien que les participants sont arrivés à savoir qu’il y avait vraiment urgence, à côté de la prévention, à avoir de l’appui pour ces femmes-là. L’INF a déclaré son engagement à contribuer à la naissance et à l’installation de ces centres selon les modalités que permettra le programme d’actions du gouvernement qui est en train d’être exécuté et qui a prévu un certain nombre de mesures dans le volet de la protection sociale. Mutualiser nos efforts, nos moyens, nos compétences pour faire arriver l’installation de ces centres qui seront des abris de transition mais avec à la clé l’objectif de faire sortir ces femmes-là au bout d’un délai déterminé avec quelque chose à faire qui va leur rapporter de revenus, leur donner envie de continuer de vivre et qui sera leur raison de vivre si elles n’en avaient déjà pas. Il va y avoir bien sûr des critères d’éligibilité et il sera important de voir quelles sont les causes, quel est l’environnement qui a été favorable à la violence. Il s’agit également de ne pas mettre de côté l’auteur de la violence parce que de toute façon, si on le met de côté, la violence va se perpétuer, c’est une forme d’héritage dramatique et donc voir comment prendre en charge les auteurs et surtout en faire un lieu de restauration, de reconstruction, d’espoir à nouveau que la vie est possible autrement parce que désormais la grande vulnérabilité économique ne vous rend pas tributaire d’une espèce d’offre de soi-même à de la récidive. Ça va être l’objectif commun de tous ceux qui se réunissent ce soir et je sais par la présence des ministères de la santé, des affaires sociales et de la microfinance, que ce cri n’est pas tombé dans les oreilles de sourd mais de personnes qui déjà envisageaient de trouver une solution à la question de l’insécurité de certaines victimes. Nous partons avec un engagement des uns et des autres de faire aboutir ce souhait.
Réalisation Adrien TCHOMAKOU
- 29 novembre 2024
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