Incendie d’une école à Banikoara, puis d’un commissariat à Kandi : la menace monte en intensité au niveau des édifices publics dans l'Alibori

C’est devenu récurrent dans l’Alibori. Des écoles et des commissariats sont régulièrement incendiés parfois avec des pertes en vies humaines. Ces actes sont ceux de vandales qui opèrent depuis 3 ans au sein de ces communautés du nord du Bénin mettant en danger la vie des élèves et policiers. Il y a quelques jours, ce sont des salles de classes d’un établissement d’enseignement primaire de Banikoara qui sont parties en fumée. Peu de temps après, c’est-à-dire dans la nuit du mercredi à hier, un commissariat a subi le même sort. Comme quoi, les écoles et les commissariats sont devenus des cibles privilégiées de ces individus qui sont malheureusement dans la nature. Il n’y a plus de quiétude dans la région. Les élèves n’ont plus l’esprit tranquille pour étudier. De leur côté, les policiers censés protéger les populations, se préoccupent d’abord et légitimement de leur protection. C’est le sauve-qui-peut car, la sécurité sera désormais le fait de chaque individu. Ainsi, les populations sont journellement dans la hantise d’une éventuelle attaque. Cela met un coup de frein aux activités économiques qu’elles mènent et plusieurs prendraient l’option de migrer vers d’autres régions plus paisibles. Au-delà de cette peur, il y a également de confusions sur l’identité des auteurs des attaques. Seraient-ce des attaques provenant de terroristes ou est-ce que ce sont des actes de banditisme ? Pour l’instant, il n’y a eu ni revendication, ni communiqué des autorités donnant des renseignements sur les auteurs. Mais à la lumière du mode opératoire, l’on donnerait cher pour des attaques terroristes. Les cibles visées sont identifiées pour envoyer des messages à qui de droit. Que réclament-ils ? L’on ne saurait décoder le message de si tôt. Or, les bandits quant à eux ne viennent que pour voler un butin et s’en aller. Ils ne font pas de casse comme brûler des infrastructures publiques. De plus, la proximité du département de l’Alibori avec un pays voisin en proie au terrorisme est également un indice car le Bénin ne le cache, les terroristes ont déjà manœuvré sur son territoire. En clair, il faut penser à ce mal qui sévit la sous-région.
L’Alibori semble très vulnérable aux attaques des terroristes. S’il est vrai que les Forces de Défense et de sécurité créent des misères aux organisations terroristes, il faut reconnaitre la récurrence des attaques dans les villes comme Banikoara, Kandi et Karimama. Tantôt ce sont des écoles, des commissariats qui sont brûlés, tantôt ce sont des populations qui sont attaquées à l’arme ou aux mines. Depuis 2021, on en compte une dizaine dans ces régions avec de nombreuses pertes en vies humaines. Alors, il est temps d’agir avec fermeté avant que le mal ne prenne plus d’ampleur. Il faut annihiler toutes velléités dans ce département afin qu’il n’en devienne le terreau. En effet, la vulnérabilité marquée des villes et campagnes de l’Alibori pourrait permettre à ces organisations d’y installer leurs bases et étendre leurs exactions à d’autres villes jusque-là épargnées. L’Etat est appelé à renforcer sa présence sur ce territoire à travers la mise en place de services de base. Mais il doit surtout créer des cordons sécuritaires afin de dissuader les terroristes. Détruire le mal par la racine empêchera sans doute son développement dans le pays. En somme, le Bénin a encore une bonne marge pour détruire le terrorisme.
Ange M’poli M’TOAMA