La commercialisation des boissons alcoolisées conditionnées en sachet plastique est désormais interdite sur toute l’étendue du territoire national. Cette décision est saluée dans l’opinion et surtout par des spécialistes de la santé publique. C’est le cas de Docteur Euloge Akakpo qui appelle à applaudir la mesure.
Nous parlons de l’interdiction de l’alcool en sachet plastique. Quelle est votre appréciation sur cette décision du gouvernement ?
Je trouve que c’est une bonne décision de la part du gouvernement béninois en ce sens qu’elle va permettre de préserver les consommateurs de ces produits de peu de foi, de l’impact négatif qu’ils ont sur leur santé.
Quelques coutumiers rencontrés dans les rues de Cotonou et environs affirment ‘’quand même’’ que ces produits leur procurent la bonne santé et leur donnent le tonus et tutti quanti. Votre avis sur la question.
Je voudrais tout d’abord rappeler que l’alcool quand il est consommé excessivement devient une drogue dangereuse. Et étant une drogue c’est normal que les consommateurs y trouvent un bien-être puisque c’est l’effet recherché. Et dans ce cas, ils ne peuvent que bien parler du produit sans savoir exactement les dangers auxquels ils sont exposés. C’est de l’ignorance pure et simple.
Vous dites que c’est de l’ignorance. Cela voudra-t-il dire qu’il y avait des choses à reprocher à ces types de boissons ?
Bien-sûr ! Il y a des choses que nous reprochons à ces produits. La première des choses que nous reprochons à ces produits est que généralement, lorsqu’ils rentrent dans notre pays de façon clandestine par voies terrestres, ils ne sont soumis à aucune vérification et sont mis comme ça sur le marché. Et donc ild ne respectent pas les normes d’hygiène, ce qui est dangereux pour la santé. L’autre chose que nous pouvons reprocher à ces produits disponibles sur le marché est qu’ils sont accessibles à vil prix et malheureusement sont très prisés par nos jeunes et adultes. Et à côté, ils sont exposés aux effets néfastes de l’alcool que nous connaissons tous. Il y a également le fait que ce produit est disponible en sachet plastique non dégradable. Ce qui devient très dangereux pour notre organisme. Vous et moi connaissons bien les dangers qu’ont les sachets plastiques sur nos vies. Inutile donc de les aborder ici. En gros, il y a une panoplie de reproches à faire à ces produits malheureusement de grande consommation.
Cancer de gorge, de sein, de foie et consorts sont entre autres risques que courent les buveurs de ces produits. Est-ce qu’il y a d’autres aspects à considérer pour applaudir cette décision du gouvernement ?
L’autre aspect n’est rien d’autre que les dangers du plastique sur l’environnement et par ricochet sur notre bonne santé. Au-delà des cancers que vous avez cités, il y a celui de la gorge, de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin, la cirrhose de foie et j’en passe. Il est donc clair que cette décision doit être applaudie puisqu’elle vise à préserver véritablement notre santé et notre mieux-être. L’autre chose aussi, il faut noter que le Bénin vient de rejoindre le rang de la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Malawi et le Sénégal qui depuis des années ont déjà pris cette décision de grande envergure. L’enjeu est donc crucial, car connu dans la sous-région. C’est donc un coup de maitre qu’il faut applaudir avec amour et passion.
En tant que professionnel de la santé, vous recommandez aux patients de ne pas trop s’abonner aux sucreries et qu’il faut une dose donnée d’alcool. Maintenant, qu’est-ce que vous préconisez ?
Je répondrai simplement en conseillant l’abstinence du moment où, pour les diabétiques cela leur permettra de mieux contrôler leur glycémie et pour les autres une consommation modérée des alcools autorisés et dont la commercialisation est acceptée et soumise à des tests de conformité.
Est-ce que Dr Euloge croit en cette décision ?
Bien sûr je crois à cette noble décision du gouvernement. Cela prouve à suffisance que l’exécutif est préoccupé par la santé de sa population. J’espère qu’elle sera comprise par les consommateurs et ils prendront conscience.
Mot de la fin
Je voudrais dire merci au gouvernement pour cette décision qu’il a prise. Pour moi, c’est une décision salutaire et en tant qu’agent de santé, je profite de cette occasion pour formuler une doléance. Laquelle doléance est de bien vouloir mettre l’accent sur la sensibilisation qui, pour moi, est un moyen très capital et très important pour arriver à éradiquer la consommation de ces poisons disponibles un peu partout sur le territoire national. Mais aussi, de bien vouloir étendre cette décision aux autres produits de consommation qui, eux-aussi restent encore dangereux pour notre santé. Je voudrais pour finir inviter la population à une prise de conscience, à comprendre, à accepter et à respecter la décision afin de ne pas écourter leur durée de vie.
Propos recueillis par Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)
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