Laurent Mètognon, Sg/Fesyntra-Finances par rapport à l’annulation des concours de 2012 : « …Je suis joyeux mais en même temps triste par rapport à cette information … »

Patrice SOKEGBE 28 mars 2014

Je suis joyeux mais en même temps triste par rapport à cette information, dans la mesure où le gouvernement a attendu 13 mois pour donner ce résultat. Je ne sais pas les autres documents que la commission a eus, mais je pense que les documents étaient déjà en possession du gouvernement. Les documents que nous avons fournis avec l’Organe de lutte contre la corruption permettaient déjà de régler ce problème. Je me dis que c’est le concours de tous les dangers, un concours qui nous a amenés à la situation de crise sociale actuelle. S’il n’y avait pas eu une certaine validation le 4 décembre 2013, il n’y aurait pas eu une conférence de presse de la Fesyntra-Finance et des confédérations, il n’y aurait pas eu un appel à la marche le 27 décembre 2013, Pierre Coovi Agossadou et Placide Azandé n’auraient peut-être pas pensé qu’il fallait réprimer une certaine marche. Voilà là où nous en sommes. Je pense que le gouvernement doit pouvoir souvent anticiper sur certaines choses. Cela fait partie de la gestion. On parle de la mauvaise gouvernance. Je pense que ce dossier a été mal géré, et nous assistons aujourd’hui à la fermeture des écoles, des universités et des administrations. Tout le pays est bloqué. S’il n’y avait pas eu cette crise, les enseignants pensaient revenir à la charge d’une autre manière par rapport à leur revendication de 25% qui leur ont été accordés dans le décret. Il n’y a aucune confusion à ce niveau. Le gouvernement parle d’une nouvelle revendication. Il n’en est pas une. Pour sauver l’année, le gouvernement doit prendre des engagements : « C’est vrai, 25% du point indiciaire, vous en avez droit. Nous avons payé les autres progressivement, sauf ceux du ministère de l’économie et des finances. Nous allons aussi vous payer progressivement, mais pas au même taux. Pour prouver notre engagement, on vous donne 1 ou 2% en 2014. Le reste vous sera payé pour que vous rattrapiez ceux qui ont été payés ». C’est la démarche que le gouvernement devrait adopter.
Les autres revendications qui sont aussi essentielles aujourd’hui, ce sont les problèmes de liberté. Parce que le fait qu’on ait marché le 25 mars dernier est une reconquête des libertés. Cela peut être l’arbre qui cache la forêt. Mais si on limoge le préfet Placide Azandé et le Commissaire central de Cotonou Pierre Coovi Agossadou, c’est sûr que s’il y a une manifestation, l’instigateur va désormais s’inquiéter. L’article 19 sera appliqué. Ce n’est que cela, la garantie sûre pour les problèmes de liberté dans notre pays. Si on limoge ces deux instigateurs et si on donne 25% aux enseignants, je donnerai immédiatement le moratoire pour les autres revendications, même si les autres organisations syndicales s’y opposent.



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