Lavage auto-moto : Une activité lucrative pour les jeunes

La rédaction 5 août 2015

On les retrouve à tous les coins de rue. Les centres de lavage auto-moto qui se sont multipliés ces dernières années dans la ville de Cotonou font le bonheur des propriétaires d’engins qui n’hésitent pas à recourir à leurs services. Une aubaine donc pour les jeunes qui s’adonnent à cette activité.

Cotonou. Un lundi matin à 10h. Didier, la quarantaine environ, officie dans son centre de lavage sis au bord d’une voie pavée à Sikècodji, dans le 7è arrondissement de Cotonou. Vêtu d’une tenue locale, il accueille ses clients sourire aux lèvres. Survient Moïse, un jeune propriétaire d’une moto dame. Après les salutations d’usage, il descend de sa moto et la confie à Didier pour le lavage. Comme lui, des hommes et des femmes viennent de toutes parts solliciter le service des laveurs de motos. Bottes aux pieds, chiffon en mains et torchon au cou, ils s’occupent chacun des véhicules qui leur sont confiés.
Aspirateur, cirage, éponge et du savon liquide ou en poudre, tout ceci accompagné de l’eau, permet aux laveurs de mettre au propre les véhicules de leurs clients. Des récipients en matière plastique leur permettent de transporter l’eau. Selon Arnaud, le lavage des véhicules est plus simple que celui des motos. Djely Bousaly, un client du garage confesse : « je suis très content de venir ici, ils lavent bien les véhicules. Ils m’ont émerveillé dès le premier jour et surtout, ils s’exécutent quand on leur fait des reproches. Ils sont bons et ne volent pas ».
Tout se passe dans un espace de près de 30m2, qui contient une dizaine de voitures et de motos. Ainsi, le client, avant de reprendre sa moto, paie pour le service rendu. A en croire Didier, les prix varient selon les véhicules. « Nous prenons 400 francs pour les motos dames, 500 francs pour les motos à embrayage et 1000 francs pour les voitures », a-t-il fait savoir. Mais ces prix ne sont pas standards. Autrement dit, cela varie d’un centre de lavage à un autre. « Chez moi, les engins se lavent à 500 francs Cfa, les petites voitures 1000 francs Cfa et les grosses voitures 1500 francs Cfa », a confié Fany, le patron d’un centre de lavage auto-moto situé à Cocotomey. Selon lui, cette variation du coût dépend en partie de la qualité du service, de la structure mais aussi et surtout des honoraires des collaborateurs. Lesquels sont payés en fonction de leurs prestations. En d’autres termes, ces derniers sont payés sur la base du nombre de véhicules lavés. « Je paie 150 ou 200 francs pour les motos et 500 francs pour les voitures », a fait savoir Didier.

Un métier qui nourrit son homme
« Je ne manque de rien », a déclaré Fany à propos du profit qu’il tire de son activité. D’après les confidences qu’il a faites, c’est grâce à cette activité qu’il parvient subvenir à ses besoins et ceux de sa petite famille. « C’est avec ça que je paie le loyer et nourris ma femme et mes enfants », a-t-il laissé entendre. Même réaction de la part de Didier qui confie qu’il est à 10 000 francs Cfa au moins par jour. Ce qui, à l’en croire, lui permet de faire face à toutes ses charges. « Mes enfants, ma femme et moi-même menons une vie heureuse », a-t-il poursuivi. Il faut faire remarquer que cette activité ne profite pas seulement aux propriétaires de centres de lavage auto-moto. Les ouvriers eux aussi, ne manquent pas de quoi mener une vie heureuse. A en croire Julien, un jeune laveur, cette activité lui permet d’assurer ses besoins vitaux. « Avec ce que je fais, je parviens à payer le loyer, prendre soin de moi et à m’occuper de mes parents », a fait remarquer Julien après avoir souligné qu’il rentre tous les soirs avec au moins 3000 francs Cfa en poche.

Les risques du métier
Laver une auto ou une moto n’est pas chose aisée. Les laveurs rencontrent assez de difficultés dans. Il y a des risques de blessures et de panaris. La brosse en main, et le chiffon sur le toit de la voiture, Arnaud s’évertue à nettoyer les pneus d’une voiture. La difficulté majeure du métier de lavage auto-moto est la déchirure des mains. « On est souvent blessé aux mains quand il s’agit de laver les motos, mais dommage qu’on ne peut pas porter de gans parce qu’ils ne pourront pas permettre de mettre les doigts dans les coins et recoins des motos », assure l’un des agents de lavage du garage Fifamè, situé à Fidjrossè. Selon Roger Likpè, laveur d’auto-moto il faut accepter la souffrance pour pouvoir faire ce travail.
Melle Elvire SOGLO & Bonaventure KOUTONOU(Stag)



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