Lutte contre les mutilations génitales féminines au Bénin : L’Ong CeRADIS remet une pétition à l’Inf et demande son engagement

Isac A. YAÏ 3 avril 2024

“La société civile dit non aux mutilations génitales féminines” (MGF). L’Ong CeRADIS a matérialisé le refus de cette pratique qui détruit aussi bien physiquement que mentalement les victimes par la remise d’une pétition à la présidente de l’Institut nationale de la femme le samedi dernier à l’hôtel Casa Cielo à Cotonou. Par cette démarche, CeRADIS plaide et lance un cri de cœur en vue d’exhorter le gouvernement et l’ensemble de ses démembrements à se pencher favorablement sur ce fléau et à prendre des décisions allant dans le sens de l’éradication des MGF. A travers cette mobilisation, fruit d’une collaboration avec Cuso International, CeRADIS interpelle la conscience collective de la communauté nationale et des gouvernants à se donner la main pour une élimination des MGF du Bénin. “Pour notre part, nous avons retenu de contribuer aux idéaux de la journée Internationale de la femme par une mobilisation d’indignation contre l’inaction. Un objectif unique sous-tend la présente démarche : contribuer à la mobilisation de la volonté politique et à l’obtention des engagements pour éradiquer les MGF. Car, elles sont des pratiques qui portent lourdement atteinte aux droits de la femme. Raison pour laquelle, cette année, nous avons souhaité mettre davantage le focus sur cette pratique très néfaste à l’intégrité physique et morale de la femme”, a fait savoir Nourou Adjibadé, Directeur exécutif de CeRADIS.
Continuant dans certaines localités du Bénin sous d’autres formes, nul n’ignore le désastre des MGF sur la vie des filles et des femmes avec un impact négatif sur leur vie sexuelle et sociale. “Agissons maintenant pour protéger les filles. La volonté politique existe déjà. Oeuvrons donc ensemble pour éradiquer ce phénomène nocif à la santé sexuelle, reproductive et mentale des femmes”, a précisé Sabin Landry Faton, représentant pays de Cuso International.
Pour Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut National de la Femme, c’est un honneur de recevoir cette pétition. “Cela veut dire qu’il faut accorder une priorité à la lutte contre les MGF. Il y a quelques années, nous disions que la bataille est en train d’être gagnée. D’autres combats nous ont occupés et voici l’ennemi tapi dans l’ombre qui refait surface... Nous parlons de filles et de femmes dont l’âme et le corps sont définitivement brisés. Nous devons donc continuer la sensibilisation pour avoir l’adhésion du plus grand nombre au combat pour mettre fin à la valorisation de cette pratique... Vous êtes sur le bon chemin. L’INF s’engage donc à jouer son rôle pour sauver des femmes, car la fille d’aujourd’hui, c’est la femme de demain sur qui la Nation doit compter. Or, si l’estime de soi, la santé mentale, la confiance en soi sont tuées, quels talent, expression ou compétence peut-on espérer de ces femmes ? Il y a donc urgence de lutter contre ce phénomène”, a-t-elle conclu.



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