Martin Houndonougbo Coordonnateur du PAPVIRE-ABC : « Aujourd’hui, nous sommes satisfaits des résultats enregistrés sur le terrain »

3 septembre 2021

Le Projet d’Appui à la Production Vivrière et de renforcement de la Résilience dans les départements de l’Alibori, du Borgou et des Collines (PAPVIRE-ABC) aborde la dernière ligne droite de sa mise en œuvre. Dans cette interview, le coordonnateur Martin Houndonougbo fait un point d’étape et parle des perspectives de ce projet qui tient, à satisfaction, ses promesses. Entretien.

A un an de la fin du PAPVIRE-ABC, avez-vous le sentiment que les fruits tiendront la promesse des fleurs ?
Oui, les objectifs du projet sont en voie d’être atteints. A date, le projet a enregistré un niveau d’exécution de 78% contre un taux cumulé de décaissement de 73%. La mise en exploitation de toutes infrastructures permettra de dépasser l’effectif de 50.000 bénéficiaires directs et indirects. En effet, depuis le démarrage du projet, nous avons compris la nécessité d’atteindre rapidement les objectifs pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Aujourd’hui nous sommes satisfaits des résultats enregistrés sur le terrain.

De façon concrète, quelles sont les avancées notées par composante du projet ?
Lorsque vous regardez tout ce qui est assigné à la composante B qui porte sur le renforcement des capacités techniques, managériales et organisationnelles des bénéficiaires, tous les indicateurs sont au vert et même dépassés. En ce qui concerne la composante C relative à la coordination et la gestion du projet, il n’y a aucun problème. Le COP se tient régulièrement, les audits sont réguliers et les résultats transmis à la BAD à temps, la gestion du personnel, du matériel et les rapports avec l’autorité de tutelle se passent également très bien. Là où nous avons quelques difficultés c’est au niveau de la composante A qui porte sur les infrastructures. Il faut noter que la plupart des actions prévues sont en cours d’achèvement. Le taux d’exécution physique cumulé est de 72% pour un taux de décaissement cumulé de 51%. Les travaux de réhabilitation des retenues d’eau sont terminés, les aménagements en HIMO ATDA sont exécutés à 90%, ceux des entreprises locales à 75%. Seulement, les aménagements en entreprise ont connu un grand retard. C’est à ce niveau que nous constatons que nos entreprises n’ont pas la capacité financière, organisationnelle, matérielle pour conduire les travaux. C’est pourquoi nous avons pris la résolution de les obliger à améliorer la cadence d’exécution des travaux afin que tout s’achève d’ici au 31 décembre 2021 au plus tard. C’est ainsi que le projet aura fait le maximum.

Le PAPVIRE ABC a-t-il posé les jalons nécessaires pour une durabilité de ses actions ?
Pour permettre une bonne pérennisation, les différents Chefs Cellules Communales et les Points Focaux des ATDA, de concert avec les DDAEP et les mairies, travaillent en synergie avec le PAPVIRE-ABC pour l’élaboration des stratégies opérationnelles et la documentation des techniques et technologies de production en diffusion. Les ATDA en leur qualité de maîtres d’œuvre du projet accompagnent les bénéficiaires à travers des appuis techniques continus, la sensibilisation et le suivi des bénéficiaires pour la mise en pratique des techniques de production fournies au point par la recherche agricole et une bonne utilisation des infrastructures réalisées. Cette disposition institutionnelle permet à ces structures pérennes déconcentrées de s’approprier les stratégies opérationnelles et les actions du projet aux fins de garantir leur pérennisation.
Depuis son lancement, les éléments de capitalisation du PAPVIRE-ABC ont porté sur : la maitrise de la technique du système de riziculture intensifié (SRI), respect des itinéraires techniques dans la production du riz, du maïs et des cultures maraichères, la mise en place des ESOP (03), les travaux d’aménagement de sites maraichers et rizicoles et de barrages agro-pastoraux, l’exploitation de magasins de stockage, la formalisation des organisations de producteurs en conformité avec les textes de l’OHADA (Il faut dire qu’à cette date, le PAPVIRE-ABC a appuyé la constitution des dossiers d’enregistrement et l’immatriculation de 758 OP), le warrantage, l’approvisionnement en intrants agricoles, l’entrepreneuriat agricole, la nutrition, etc.
Par ailleurs, des actions du projet portent aussi sur la durabilité des infrastructures. A cet effet il a été élaboré de façon participative sous l’égide des ATDA, des mairies, de la PASCiB et de la DLROPEA, des mécanismes opérationnels de gestion pour l’exploitation des magasins, des aménagements et des retenues d’eau réhabilitées.
Nous sommes donc fondé à dire que la durabilité est déjà un acquis avec le PAPVIRE ABC.

Quel est votre message à l’endroit des organisations paysannes accompagnées par le projet ?
Nous voudrons dire aux organisations paysannes que nous accompagnons de s’investir à fond pour que les différents comités mis en place soient fonctionnels ; c’est vrai que nous n’avons pas encore constaté de problème majeur. Mais il est important qu’ils persistent sur cette voie de dialogue afin que les quelques problèmes qui se posent comme les litiges domaniaux, l’occupation des emprises des travaux par certains, les conflits entre éleveurs et agriculteurs autour des retenues d’eau, soient réglés à travers des concertations en relation avec les élus locaux.
Nous voulons également les encourager à mettre en pratique, les techniques améliorées de production apprises et exploitent convenablement toutes les infrastructures mises à leur disposition par le projet.

Votre adresse à l’endroit des ATDA pour le suivi des réalisations.
Nous demandons aux ATDA de persévérer et de continuer avec la dynamique actuelle. Au début, il y a eu quelques tâtonnements mais avec le temps les ATDA nous ont prouvé qu’elles sont capables de beaucoup de choses pour peu qu’elles reçoivent un appui conséquent. En ce qui concerne le PAPVIRE-ABC nous sommes très satisfaits de l’intervention des ATDA et souhaitons qu’elles continuent même après le projet d’aider les producteurs à améliorer davantage leurs pratiques agricoles et à entretenir les infrastructures.



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