Mesure de la Haac au sujet des sites d’information : Les inquiétudes de Reporters sans frontières

La rédaction 24 juillet 2020

Les échos de suspension des sites d’information non autorisés sont parvenus aux oreilles de Reporters Sans Frontières qui en est inquiet. L’organisation ne comprend pas le fondement de ce communiqué demandant aux médias en ligne de mettre fin à toutes publications sous peine de se voir appliquer la rigueur de la loi. La raison évoquée par l’instance de régulation de la presse béninoise ne la rassure pas non plus. « Il est surréaliste de procéder à des enquêtes de moralité, comme condition d’attribution d’autorisation pour exploiter un site d’informations. S’agissant de médias en ligne, aucune considération technique ou de rareté ne justifie un tel régime d’autorisation préalable qui ouvrirait la voie à la censure préalable par les autorités, et serait préjudiciable à une presse libre et indépendante », déclare Assane Diagne, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF.
Depuis la diffusion de ce communiqué jetant l’émoi au sein des acteurs de la presse béninoise, plusieurs démarches sont enclenchées, surtout par les organisations faîtières, l’Union Nationale des Professionnels des Médias du Bénin (Upmb) et le Conseil National du Patronat de la presse et de l’Audiovisuel du Bénin ( Cnpa-BENIN). Des associations de promoteurs de presse en ligne ont aussi plaidé auprès du Ministre de la Communication, Alain Orounla. De son côté, Reporters sans frontières invite le Bénin à respecter ses « engagements internationaux. La liberté d’expression ne peut être restreinte qu’a posteriori, quand un abus est commis, conformément à l’article 19 du pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le pays est partie ». Le Bénin occupe la 113e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2020.



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