Mini-stations dans grandes agglomérations : 7 mois après l’annonce, une implantation à tâtons

16 avril 2024

Des mini-stations de l’essence de la contrebande fonctionnent par endroit à Cotonou. On en compte une bonne dizaine sur le tronçon Aibatin – Godomey et quelques-uns entre l’échangeur de Godomey et l’Etoile rouge. Et c’est tout. Les autres grands tronçons en sont dépourvus. C’est le constat fait dans la ville capitale économique où sont concentrés la plupart des exploitants de l’essence communément appelée ‘‘Kpayo’’. Après l’annonce de l’implantation des mini-stations, il se fait à tâton à Cotonou. Par contre à Abomey-Calavi, la plus grande concentration en nombre d’habitants, le constat est plus amer. Rien n’a démarré. Les usagers s’alimentent en essence toujours auprès des étalages à ciel ouvert et dans un conditionnement précaire. Et pourtant, le gouvernement avait une grande annonce au lendemain du drame de Sèmè où un incendie causé par l’essence de la contrebande a ôté près d’une trentaine de vies. Il devrait avoir au moins 2.000 mini-stations installées dans les grandes villes du Grand Nokoué. Mais 7 mois après cette promesse, le chantier reste embryonnaire. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? La faute au gouvernement ou aux acteurs du secteur informel ?
Selon les explications du porte-parole du gouvernement en octobre dernier, ce sont les acteurs du commerce de l’essence qui devrait s’organiser pour mettre en œuvre le programme. C’est une forme de formalisation où plusieurs commerçants doivent se mettre ensemble pour acquérir qui s’approcher des faîtières pour exprimer leur désir de se procurer des mini-stations.
Lors d’une rencontre avec les médias ce vendredi 13 octobre, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a évoqué la formalisation du secteur de l’essence de contrebande et a divulgué les conditions d’attribution des mini-stations. Les entrepreneurs actifs dans le secteur de l’essence de contrebande désirant acquérir une mini-station ne devront pas débourser de paiement initial. Cependant, ils seront soumis à des taxes après avoir reçu leur mini-station. « Nous mettons les mini-stations à leur disposition, et le montant des taxes à payer sera défini. Ainsi, dès le début de leur activité, ils sauront qu’ils doivent s’acquitter de telle somme de taxes quotidiennement, » a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Il a également expliqué : « Désormais, avec ces mini-stations, nous avons identifié des zones dépourvues de stations-service. Les emplacements ont été recensés. Il est crucial que ces stations soient placées dans des zones à fort trafic, de manière à ce que les consommateurs puissent facilement accéder aux produits. Nous avons donc procédé à un marquage préliminaire pour assurer l’accessibilité des stations et la disponibilité du carburant pour les usagers. »
De plus, le secrétaire général adjoint de l’exécutif a révélé : « Toute personne souhaitant se lancer dans la commercialisation de l’essence devra solliciter les faîtières ou se tourner vers la société chargée de la distribution des produits pétroliers. Cette personne devra s’approcher de ladite société et indiquer son désir de s’impliquer dans le secteur des hydrocarbures, non pas en tant que simple vendeur informel. Elle devra faire une demande d’inscription pour bénéficier de cette opportunité. Les faîtières servent de canal de communication entre les acteurs du secteur et l’État, c’est donc à travers elles que le message sera transmis. »
Wilfried Léandre Houngbédji encourage les entrepreneurs opérant dans le secteur de l’essence de contrebande à mutualiser leurs ressources pour obtenir et gérer conjointement les mini-stations. Il a expliqué que les 54 000 acteurs ne peuvent pas tous prétendre à une mini-station individuelle.
Christelle Togonou



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