Pour exiger la prise en compte de leurs revendications : Les enseignants contractuels menacent de boycotter la rentrée 2015-2016

Eustache f. AMOULE 2 juillet 2015

Alexandre Adjinan, porte parole des enseignants contraxtuels

Les enseignants contractuels de l’enseignement secondaire, recrutés en 2008 sont mécontents de la gestion faite de la carrière enseignante par l’autorité de tutelle, à savoir le Ministère en charge de l’enseignement secondaire. Ils l’ont fait savoir hier, à l’occasion d’un point de presse qu’ils ont donné à la Bourse du travail à Cotonou. En effet, recrutés depuis le 1er janvier 2008, ces enseignants regroupés au sein d’une intersyndicale, avouent ne jamais bénéficier des avantages liés à leur rang dans la fonction publique. De même, certains des leurs se retrouveraient dans des situations inconfortables, s’agissant du suivi de leur formation et de leur stage, conformément aux textes régissant le corps des agents contractuels de l’Etat. Cependant, toutes les démarches entreprises jusque-là à l’endroit de l’autorité de tutelle se sont révélées vaines. Raison pour laquelle, ils décident de se faire entendre, à travers ce point de presse. Et plus encore, ils entendent organiser le lundi 20 juillet prochain un sit-in au ministère en charge de l’enseignement secondaire pour exiger la prise en compte de leurs préoccupations. De même, ils menacent de boycotter la rentrée scolaire prochaine si l’autorité ne réagissait pas promptement.
Lire ci-dessous la déclaration de l’intersyndicale
POINT DE PRESSE DE L’INTERSYNDICAL DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS DU SECONDAIRE RECRUTES EN 2008

La gouvernance de l’école béninoise souffre de plusieurs maux. La mauvaise gestion de la carrière des enseignants en constitue un cas. Le présent point de presse, vise à informer l’opinion publique sur la gestion faite par les autorités en charge de l’enseignement secondaire de la situation administrative des enseignants contractuels de l’Etat recrutés le 1er janvier 2008.
Selon les dispositions du décret 2008-377 du 24 juin 2008 portant régime juridique d’emploi des contractuels de l’Etat, l’agent contractuel doit être mis en formation après son recrutement. De même, l’article 62 de ce décret stipule « Les salaires des agents contractuels font l’objet d’une augmentation par période de deux ans ». Mais les enseignants contractuels du secondaire recrutés depuis le 1er janvier 2008 n’ont jamais bénéficié de cette disposition au motif qu’ils n’ont pas encore obtenu de diplôme professionnel. Dans notre cas, nous avons été mis en formation le mardi 16 août 2011. Ceux parmi nous ayant fini cette formation avec succès attendent toujours leur reclassement qui devrait commencer depuis 2014 conformément à la communication ayant autorisé cette formation.
Il est utile de préciser qu’en dehors des enseignants qui attendent d’être reclassés, d’autres se trouvent dans des situations inconfortables qui ne leur permettent pas de fournir quelque dossier que ce soit quand le processus de reclassement sera enclenché. Il s’agit des recalés après la session de rattrapage, des admis qui n’ont pas retrouvé leurs noms sur les décisions d’admission définitive, des stagiaires admis, mais qui n’ont pas retrouvé leurs noms sur les arrêtés de mise en formation et ceux dont les notes d’inspection et de soutenance n’ont pas été prises en compte.
Mais le processus semble avoir du plomb dans l’aile. Selon les dispositions du décret 1998 -191 du 11 mai 1998 portant statuts particuliers des Enseignants du Secondaire et les nouveaux statuts élaborés, les détenteurs du BAPES et du BAPET doivent bénéficier à nouveau de la formation pour le CAPES et le CAPET trois ans après. Cette échéance arrive déjà à terme en décembre 2015. Les stagiaires des cohortes concernées doivent donc retourner, dans les différentes écoles normales à partir de janvier 2016. "
Dans le cadre du suivi de notre carrière, nous nous sommes engagés sur la voie du dialogue depuis le début du mois de février 2015. Notre démarche nous a permis d’avoir deux rencontres avec le cabinet du MESFTPRIJ, la première le jeudi 05 février et la deuxième le mardi 10 février 2015. Tous les problèmes ont été posés au cours de ces différentes rencontres et les autorités nous ont rassurés en ce qui concerne les solutions à y apporter. Mais nous avons constaté que depuis le 10 février 2015, plus rien n’a bougé.
Malgré le silence des autorités du MESFTPRIJ, nous sommes restes dans la logique du dialogue en adressant deux courriers au Ministre, l’un le 17 avril et l’autre le 04 juin 2015. Mais jusqu’a ce jour, nous n’avons pas été invités par les autorités du MESFTPRIJ pour que les problèmes posés soient résolus.
C’est pourquoi nous avons décidé de nous faire entendre et profiter de la même occasion pour annoncer que nous organisons un sit-in au MESFTPRIJ le lundi 20 juillet 2015 pour exiger :
-La signature de toutes les décisions d’admission définitive au niveau des différentes écoles normales en y intégrant les omis ;
-Le traitement sans délai des réclamations relatives aux notes d’inspection et de soutenance non prises en compte ;
 l’organisation d’une session de rattrapage au profit des recalés ;
 l’implication effective des représentants de l’intersyndicale dans le processus de reclassement.
Toute démarche du MESFTPRIJ qui consisterait à faire la sourde oreille face à nos cris d’indignation compromettrait la rentrée scolaire 2015- 2016.
Pour l’intersyndicale,
Le Porte-parole

Alexandre ADJINAN



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