Pour vol présumé de vin de palme : Un homme brûlé vif à Avrankou

9 juillet 2024

Un homme âgé de 45 ans environ a été brûlé vif ce lundi à Tokpo, non loin du Ceg Kouti pour vol présumé de vin de palme.

Avrankou, théâtre d’un drame effroyable. La vindicte populaire est de retour. Selon les témoignages, un quadragénaire aurait été surpris ce lundi 08 Juillet 2024 en train de voler du vin de palme par les populations de cette localité qui ont décidé de se rendre justice. L’homme de 45 ans, qui ne serait à son premier forfait, a été brulé vif par des populations lassées de se faire voler. Le Chef quartier, joint au téléphone par Frissons Radio, a laissé entendre qu’il a été inhumé dans la soirée du même jour après l’autorisation des autorités judiciaires au cimetière de Tokpa Agbokou dans l’arrondissement de Kouti.

Un mal rampant
Au regard du drame survenu à Avrankou dans le département de l’Ouémé, il faut se rendre à l’évidence que la vindicte populaire au Bénin n’est pas encore conjuguée au passé. Même si le vol dans la société béninoise est intolérable, il faut admettre que les temps ont évolué. Poussés par une colère viscérale, des groupes d’individus décident d’ôter la vie d’un faussaire qui, au regard de la loi, est encore présumé innocent. Pis, ces victimes de la vindicte populaire sont généralement accusées de vol de motos, de chèvres, de poulets, de ‘’vin de palme’’ comme c’est actuellement le cas et autres. Au même moment, les auteurs ferment les yeux voire applaudissent les fossoyeurs de l’économie nationale. Quel paradoxe !
Il arrive que des innocents soient lynchés au point de passer de vie à trépas. Une fois le cri ‘’Olé’’ lancé, les populations se jettent sur le faussaire sans connaitre les actes ou les circonstances ayant conduit à ces faits. L’irréparable étant commis, elles se retrouvent dans un profond regret.
Au-delà de tout, quels que soient les forfaits, la vie des faussaires doit être préservée. Selon l’Article 8 de la Constitution béninoise, la personne humaine est sacrée et inviolable. Ainsi, l’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger. Il doit lui garantir un plein épanouissement en assurant à ses citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi. Et selon l’Article 15 de la Constitution, tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne. En la matière, la vindicte populaire ne saurait être une pratique de règlement de comptes. En tout état de cause, nul n’a le droit de se faire justice.
Régis HOUNZINME (Stag)



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