Pas un jour sans accident ! C’est le tableau sombre qu’offrent les axes routiers, notamment à Cotonou et Abomey-Calavi. Les plus récents, celui survenu hier au carrefour IITA qui a fait un mort et plusieurs blessés, et à celui l’étoile rouge à l’issue duquel un conducteur de taxi-moto a rendu l’âme. Il y a deux semaines à Abomey-Calavi, un camion, dans sa déviation, a suffisamment raclé une bonne partie de la clôture de l’entreprise Incibeton. Autant de cas qui méritent qu’on s’y attarde car, les suites sont généralement dramatiques, accentuées par des pertes en vies humaines.
Dans la plupart des cas, les accidents sont liés au manque de concentration et d’expérience, à la fatigue, au stress et surtout à des dysfonctionnements techniques et mécaniques. Il est de notoriété publique que les véhicules à 4 roues ayant plus de 15 ans d’ancienneté ne font plus véritablement l’objet d’un contrôle rigoureux en termes de visite technique. Pis, plus de la moitié des camions au Bénin sont vétustes et leurs pièces de rechanges sont quasi-inexistantes. Face à la situation, les propriétaires des gros porteurs sont obligés de faire du rafistolage afin de maintenir leurs engins en marche. Forcément, avec ces engins de l’antiquité, ils ne peuvent qu’enfreindre au code de la route. Même si le gouvernement a tenté d’encourager l’achat des véhicules neufs en exonérant les droits de douane, l’action, sur les moyen et long termes, n’a pas véritablement porté des fruits. Conséquence, les populations continuent de subir le diktat des cercueils roulants.
Si la politique d’incitation à l’achat des véhicules neufs a échoué, il serait mieux, pour la préservation de la vie humaine, d’insister sur le contrôle rigoureux lors des visites techniques. Plus loin, chercher à moderniser, sinon intensifier l’usage de moyens technologiques pour les visites techniques. Car, la complaisance dans le contrôle a longtemps causé de préjudice aux populations béninoises. Si le gouvernement a pu réussir la réforme liée à l’examen du permis de conduire, il peut également implémenter la même dynamique dans la visite technique, ceci sans tricherie.
Aussi, les contrôles routiers, bien qu’étant des actions fortes de régulation et de répression, ont du mal à durer dans le temps. En principe, l’on devrait s’attendre à une prise de conscience après ces contrôles, et à un respect systématique du code de la route. Mais l’on assiste à un bras de fer entre conducteurs et policiers. Ils peuvent donc tout se permettre sur la voie, et en présence du policier, se comporter comme des enfants de cœur. Il n’est plus un secret que la conduite en état d’ivresse, le dépassement dangereux, le changement de direction sans avertissement préalable, le non-respect des distances de sécurité, l’usage d’un téléphone au volant, la circulation à gauche sur une chaussée à double sens, la circulation sur la bande d’arrêt d’urgence, le non-port de la ceinture de sécurité, l’excès de vitesse entre 30 et 39 km/h en pleine agglomération, l’arrêt ou stationnement dangereux et autres, sont passibles de poursuites judiciaires. Pourtant, ces conducteurs prennent plaisir à se la jouer. Comme le dit l’adage, les règles sont faites pour être respectées. Mais chez certains conducteurs, elles sont faites pour être violées. Malheureusement !
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