Triste. Le mot n’est pas fort pour marquer la désolation des Béninois suite au non octroi du second compact du Millenium challenge account par le congrès américain. Et, comme on pouvait s’en douter, les principales raisons sont le non règlement du différend financier entre des opérateurs économiques béninois et leurs partenaires américains et surtout la corruption. Cette fois-ci, personne ne pourra arguer que c’est une invention de la presse béninoise. La sentence du congrès américain est sans équivoque : le Bénin est un Etat corrompu ! Cela suppose qu’aucun effort n’a été fourni pour faire régresser ce fléau. Bien au contraire, il s’est enraciné sous l’actuel régime. Qui pourra occulter les nombreuses affaires qui ont émaillé ces dernières années le quotidien des Béninois.
Déjà, nos gouvernants ont pris un vilain plaisir à passer des marchés publics au gré à gré ou à le faire sans véritablement aucune transparence. Le dernier cas en date de marché public passé dans des conditions peu orthodoxes est celui de la Segub. C’est donc au vu et au su des Américains que de nombreux scandales ont éclaté et rythmé notre quotidien, malgré la marche verte du premier magistrat contre la corruption. Les exemples des dossiers siège de l’Assemblée nationale, Maria Gléta, Cen-Sad, aéroport de Glo-Djigbé… pour ne citer que ceux-là qui sont encore frais dans les mémoires. Alors, pourquoi s’étonner aujourd’hui que le Bénin soit passé à la trappe en ce qui concerne le 2ème compact ? Le miracle ne pouvait aucunement avoir lieu car, point de tricherie et de favoritisme au pays de l’oncle Sam. Dans un pays où le constat est que de plus en plus, tout service, même celui des fonctionnaires qui sont payés pour requiert de la part du demandeur une monnaie de change, il est tout à fait normal que même l’aveugle se rende compte que nous avons droit à une lutte trompe-l’œil. Evidemment, les Américains eux, ne se sont pas laissés berner et il ne pouvait en être autrement. Ne dit-on pas qu’on ne peut pas cacher le soleil avec le tamis ? Le gouvernement du Dr Boni Yayi qui nous a habitués à se surestimer doit aujourd’hui faire profil bas, se rendre à l’évidence et corriger le tir. Rien ne sert de se mentir, de se bomber le torse et de faire du « deux poids, deux mesures », il faut travailler à fond pour le développement de la Nation. Malheureusement, le Bénin l’apprendra à ses dépens en laissant s’envoler sous sa barbe des centaines de milliards et le peu d’estime qu’il lui restait. Malheureusement.
- 18 septembre 2024
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