Sauvetage et recherche en mer : A Abidjan, l’ISMI outille les cadres de plusieurs pays africains

Moïse DOSSOUMOU 12 mai 2022

Fidèle à sa mission, l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) est encore à pied d’œuvre pour donner aux cadres de plusieurs pays africains les clés d’un sauvetage réussi en mer. Au terme de cette formation, les participants seront aptes à agir promptement en mer en cas de détresse pour sauver des vies et faire des recherches capitales pour les Etats. Réunis à Abidjan, ils repartiront aguerris de la capitale ivoirienne.

« Le sauvetage en mer ne s’improvise pas, il nécessite des savoir-faire techniques et beaucoup d’entraînements. Pour ce faire, il importe d’acquérir les connaissances théoriques d’une part (réglementations internationales et nationales, procédures, anglais maritime, notions de météorologie marine, connaissance de la zone, etc), et d’autre part les savoir-faire pratiques (utilisation des cartes marines, mise en œuvre des radeaux de survie, utilisation des moyens de communication). C’est toutes ces notions qui vont être parcourues pendant ce séminaire de niveau 2 qui fait suite aux différentes formations de niveau 1 qui ont été délivrées les années précédentes à l’ISMI ». C’est en ces termes que Guillaume TURQUET de BEAUREGARD, Coordonnateur régional de l’Action de l’Etat en mer dans le golfe de Guinée a planté le décor de cette formation qui regroupe des participants en provenance de 12 pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est. Si le Bénin, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Conakry, le Libéria, la Mauritanie, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo, la Côte-d’Ivoire et Djibouti s’intéressent à cette activité, cela dénote du besoin pour les Etats côtiers de disposer de gens bien formés dans les centres de recherche et de sauvetage en mer et ainsi, répondre efficacement aux appels de détresse.
En effet, « suite aux grandes catastrophes maritimes, les pouvoirs publics ont décidé de commencer à organiser le sauvetage en mer. Aujourd’hui, fort heureusement, il existe un cadre juridique international, et la plupart du temps national, qui a permis entre autres de mettre en place des « zones de recherche et de sauvetage » sous la responsabilité des Etats, ainsi que des « centres de coordination de recherche et de sauvetage ». Ainsi, petit à petit, la plupart des Etats du golfe de Guinée se sont dotés de structures de ce type pour organiser le sauvetage en mer dans leurs eaux sous souveraineté, voire au-delà. Toutefois, comme toujours, pour que cela fonctionne, il est indispensable que ces structures soient dotées de gens bien formés. C’est ce qui nous intéresse aujourd’hui, et c’est un véritable défi », a poursuivi Guillaume TURQUET de BEAUREGARD.
Plusieurs raisons ont milité en faveur de ce thème. Zone stratégique, le golfe de Guinée en matière d’échanges commerciaux, est un véritable carrefour maritime entre l’Afrique et l’Europe, l’Amérique et l’Asie. C’est une aire de transit qui relie une dizaine de ports les plus importants de la zone au reste du monde. Il abrite des zones de fortes concentrations en ressources halieutiques. Les réserves sont estimées à plus d’un million de tonnes. C’est également une zone riche en ressources pétrolières et gazières. Pour le pétrole, c’est la 1ère par ordre d’importance en Afrique. Cette place de choix fait que le golfe de Guinée est parcouru en tout temps et en tout lieu par des navires venus du monde entier. Dans ce contexte, la sécurité maritime du golfe de Guinée n’est plus un luxe mais un véritable enjeu pour toute la sous-région. Il importe donc que les pays côtiers de la zone soient en capacité d’apporter des réponses concrètes et efficaces aux navires et aux marins dès lors que la vie humaine est en jeu.



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