Le Conseil des ministres de ce mercredi 25 janvier 2023 s’est prononcé en faveur de la participation de l’Etat au capital de la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles. Le gouvernement, dans la perspective d’une transformation plus accrue du riz paddy, est préoccupé par la promotion des chaînes d’approvisionnement sécurisées au profit des industriels à travers un mécanisme transparent et équitable de collecte et de distribution du riz localement produit.
La participation de l’État au capital social de la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles est estimée à 30%. Ayant signalé qu’actuellement une proportion de 65% de la production de riz paddy est exportée de façon informelle vers les pays limitrophes, Le Conseil a indiqué dans son relevé que le défi qui s’impose reste la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée et durable au profit des transformateurs. Selon le compte rendu du Conseil, la Société de Développement et d’Agrégation des Productions agricoles aura pour principales activités telles que la cartographie et le géoréférencement des producteurs, le conseil agricole au profit des producteurs (en termes de formation aux meilleures pratiques agricoles, mise en place d’outils digitaux de support, amélioration de la connaissance des prix par les producteurs, digitalisation des paiements, etc.), la facilitation de l’accès aux matériels et équipements agricoles, la collecte et l’agrégation de productions agricoles, principalement le riz paddy, toute opération de manutention, stockage, entreposage (développement d’infrastructures facilitant les achats de commodités agricoles et proches des centres de production, facilitation de l’agrégation et du traitement logistique des commodités agricoles, etc.), la facilitation de l’approvisionnement des unités locales de transformation agricole en matières premières et l’exportation du surplus de production non transformée localement.
De nombreux avantages pour chaque partie prenante
Le relevé du Conseil a aussi fait que la création de cette société réserve de nombreux avantages aussi bien pour les producteurs, les industriels, que l’État. « S’agissant des producteurs, les impacts concernent l’amélioration de la productivité, la garantie d’un prix de vente convenable et stable, l’amélioration des revenus des producteurs et une meilleure visibilité sur les conditions d’achat, l’accès aux opportunités de financement et aux services publics tels que la couverture sociale, les services de proximité, les formations, etc. », peut-on lire dans le compte rendu du Conseil avant de poursuivre en indiquant, concernant les industriels, que les bénéfices attendus incluent la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières de qualité et le développement des activités d’agro-transformation susceptibles de générer une plus grande valeur ajoutée. Pour l’Etat, le Conseil précise que les retombées se traduisent par l’amélioration de la balance commerciale grâce à une meilleure valorisation des exportations et une substitution à certaines importations, la maîtrise de la traçabilité des flux, le renforcement de la sécurité alimentaire et la création d’emplois aussi bien le long des chaînes de valeurs agricoles que dans les services de logistique. Le compte rendu du Conseil a aussi rappelé que le gouvernement, dans l’optique d’atteindre un million de tonnes de production du riz paddy à l’horizon 2025, a engagé des réformes ayant permis de noter une amélioration ces dernières années au niveau de la production du riz en particulier et du domaine agricole en général notamment les filières dont les transformations sont en cours. « S’agissant spécifiquement du riz, la production est passée de 204.000 tonnes de paddy (riz non décortiqué) en 2015 à 519.667 tonnes en 2021, soit un accroissement de 155% et une hausse des rendements de l’ordre de 32% passant de 3,1 à 4,1 tonnes par hectare sur la même période. Ces performances ont généré un regain d’intérêt des industriels, illustré notamment par la reprise des unités de transformation de Malanville et Glazoué, dotées d’une capacité installée de 430.000 tonnes de paddy par an, ainsi qu’une amélioration des capacités des unités artisanales estimée à plus de 100.000 tonnes », a fait remarquer le relevé du Conseil.
Fidégnon HOUEDOHOUN
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