Vente d’appareils d’occasion à Cotonou : Qualité douteuse, mais très prisée par les populations

La rédaction 15 juillet 2014

Installés au bord des voies, dans des boutiques ou magasins, la commercialisation d’appareils électroménagers dits ‘‘venus de France’’ suscite d’engouement au sein de la population, et cela à cause du prix relativement bas des appareils, sans se soucier de la qualité.

Intéressée par une télévision de marque ‘‘Phillips’’ écran 72, Diane, serveuse dans un bar de la place gare sa moto au bord du goudron et se dirige vers le stand des appareils électroménagers situé à gauche de l’axe quittant le carrefour Toyota pour la cité Houeyiho. Pour s’assurer du bon choix, elle fait le tour des télévisions qui lui sont proposées par le vendeur. Après un bref moment d’hésitation, elle finit par porter son choix sur une autre marque de télévision (Panasonic). 55000F Cfa, lui indique le vendeur. Le regard fermé, Diane propose 45000 f, ce qu’approuve le vendeur. « J’aime regarder les tv écran plat. C’est ce qui a attiré mon attention. Et comme j’ai de l’argent sur moi, j’en profite en même temps », déclare-t-elle. Ainsi, des lecteurs Dvd et des télévisions, des mini-chaînes et d’autres appareils de sonorisation importés d’Europe sont exposés au bord des axes routiers. La vente de ces matériels délectroménagers importés de l’occident prend de plus en plus d’ampleur au Bénin, notamment dans les grandes villes (Cotonou, Porto-Novo et Parakou), où des boutiques d’une pièce et des magasins de vente de ces appareils attirent la clientèle de par leur disposition d’une part, et de par le bas prix pratiqué par les vendeurs d’autre part. Cependant, le risque importe peu. Il faut prier pour que ces appareils tiennent dans le temps car, les appareils électroménagers dits ‘‘venus de France’’ sont aujourd’hui très prisés par les populations. Arnaque ou simple stratégie pour écouler leurs produits, les vendeurs des ‘‘venus de France’’ ne laissent souvent pas la latitude à leurs clients de faire le choix de la qualité.

Jeu de chance !
‘’no test’’ or ‘’no change’’. C’est ce qu’ils vous lancent lorsque vous vous portez vers eux et effectuez un choix. Arouna, vendeur de ‘‘venus de France’’ depuis 15 ans s’approvisionne généralement en appareils venus de Chine. « La plupart des appareils venus de France, sont fabriqués par des Chinois, cela ne nous revient pas cher, mais on tombe sur certains appareils qui ne s’allument pas et pour ne pas avoir de perte, je suis obligé de me débrouiller pour que ça s’allume, le reste revient à l’acheteur », a-t-il indiqué. De ce fait, nombreux sont les coacquéreurs de ces appareils qui se retrouvent avec des ‘’pièces mortes ou ornementales’’ sous les bras. Dans son salon, Marius pointe du doigt un Dvd de marque ‘’Ultravox’’ en expliquant : « j’ai pris cet appareil parce qu’il dispose de beaucoup de fonctions et est très pratique. Il m’a coûté 77 000F Cfa. Mais une fois chez moi, il n’a marché que pour quelques heures et depuis, il est resté irréparable ». Comme Marius, nombreux sont ceux qui aujourd’hui se retrouvent avec des appareils sans vie et qui ne servent que d’ornements. Certains sont obligés de les offrir aux dépanneurs ou de les revendent aux collectionneurs de ferrailles. « Après l’achat de mon poste téléviseur, je n’ai pas cessé d’aller chez le dépanneur. Chaque fois, ce sont des pièces à acheter, alors j’ai dû échanger l’appareil contre de l’argent avec le dépanneur », souligne Gratien, victime d’abus de confiance de la part des vendeurs d’appareils électroménagers. Par contre, chez d’autres usagers, friands des appareils d’occasion, la situation n’est pas la même. C’est le cas de Fulbert qui soutient que depuis l’achat de sa télévision occasion Led en, il n’est jamais allé chez un dépanneur. « Ça fait 4 ans que j’utilise cette télévision. Elle n’est jamais tombée en panne, et n’a jamais été ouverte », mentionne-t-il. Malgré ce manque à gagner, les populations restent attachées aux appareils d’occasion tout en se confiant à dame chance.
Sandric DIKPE (Stag)



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