Louis Hougnandandé, arbitre béninois à la CAN 2023 : « Redonner un autre nom à l’arbitrage béninois »

25 janvier 2024

L’arbitre international béninois Louis Houngnandandé participe à sa première Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à la 34ème édition en Côte d’Ivoire en tant qu’arbitre central. C’est la première fois pour un arbitre béninois depuis Coffi Codjia qui a connu son dernier passage à la CAN en 2010 en Angola. Lors du premier tour de cette compétition, Louis a fait trois apparitions dont l’arbitrage principal sur le match entre la Zambie et la Tanzanie. Il a participé à deux reprises en tant que 4ème arbitre notamment sur les matchs Burkina Faso vs Mauritanie et Angola vs Burkina Faso. Louis Houngnandandé s’est confié à Evrard Fulgérale Djissou, journaliste accrédité à la CAN sur ses sentiments, ses expériences à l’issue de la phase de groupes ainsi que ses perspectives.

Quels sont vos sentiments au terme du premier tour de cette CAN ?
Mes sentiments sont des sentiments de joie et d’action de grâce à l’endroit de notre Seigneur qui a pu me permettre cette sélection parmi cet effectif de la CAF

Quels sont vos défis personnels ?
C’est de redonner un autre nom à l’arbitrage béninois parce que depuis notre doyen Coffi Codjia, il y a de cela 13 ou 14 ans où il a signé sa dernière CAN, il n’y a plus eu d’arbitre béninois à ce niveau du football continental. Le défi était de tout faire pour que le nom du Bénin puisse résonner une nouvelle fois et l’étendard béninois remonte sur le plan africain, pourquoi pas mondial à travers le sifflet.

Pensez-vous que vous serez à la hauteur du challenge ?
On ne vient pas seulement à une CAN. Tout est processus et c’est un long processus. Je pense que nous avons eu le temps de suivre ce processus-là et c’est le travail bien fait qui a permis à nos autorités de la CAF de nous faire confiance et de nous inviter à cette CAN. On ne va pas rester à ce niveau parce qu’on a pris part à une CAN et on va dormir sur nos lauriers. Non. Nous continuons de travailler parce qu’après la CAN, il y a la Coupe du Monde.

Croyez-vous être parmi les meilleurs à retenir pour les matchs à élimination directe ?
Il n’y a pas de certitude. Nous sommes des athlètes et des soldats. Pour aller au front, c’est aux patrons de désigner ceux qui en sont capables. Il ne faut oublier aussi qu’on tient compte également des équipes qualifiées pour désigner les arbitres.

Votre premier match arbitré lors de cette CAN. Comment l’aviez vécu ?
C’était mon baptême de feu à la CAN. C’était un match d’envergure stressant et qui avait ce qu’il faut. Un arbitre béninois qui après Codjia il y a 14 ans prend le sifflet pour diriger une rencontre, sa première à la CAN, c’est beaucoup de stress et de pression. Il faut faire en sorte que cela puisse plaire à tout le public sportif, aux patrons… Tout cela étant, on a pu quand même manager et tirer notre épingle du jeu.

Le carton rouge sur le match de la Zambie. Un tournant décisif ?
Il faut comprendre qu’aucun arbitre ne voudrait exclure un joueur. Mais il faut considérer l’action et l’ambiance du match. Là, il s’agit du capitaine, de surcroit un défenseur qui avait déjà eu un carton jaune mais qui commet cette faute avec un excès d’engagement, c’est vrai qu’on peut gérer tel que c’est arrivé, l’endroit où la faute a été commise, la communication au niveau des assistants et du 4ème arbitre, on était obligé de sortir le carton jaune pour l’expulser.

Le coup litigieux sur le match, est-ce une décision qu’il a été difficile de prendre ?
On a joué avec la VAR et vous savez que c’est un outil qui vient compléter ce que nous faisons comme travail sur le terrain. Lorsqu’en tant qu’arbitre, vous prenez une décision sur le terrain qui se passe à la fraction de secondes, c’est une première vue qui nous amène à prendre cette décision que celui-là qui est amené à revivre la même action en face de l’écran juge qu’il faut venir revoir l’action pour revoir votre décision. Il est à même de vous appeler. C’est vrai que tout de suite, j’ai sifflé un coup franc parce que selon moi, il y avait une faute à la lisière de la surface de réparation. Mais le collègue de la VAR a dit non le joueur a réussi à éviter le tacle en sautant mais lors de sa chute à l’intérieur de la surface de réparation, il a été bousculé légèrement et il est tombé. Il ne revient pas à lui en tant qu’arbitre de la VAR d’apprécier ce contact à ma place. Il est obligé de t’appeler pour venir revoir l’action, ce contact. Est-ce que ce contact est suffisant pour accorder un pénalty ? Si oui, tu l’accordes, si non, tu t’en abstiens. C’est ce que j’ai fait. J’ai vu le contact et il était déjà déséquilibré avant la surface de réparation. Ce n’est pas sur ça qu’on va accorder un pénalty.



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