Match Bénin-Mozambique : Deuxième et dernière chance pour Moussa Latoundji

Patrice SOKEGBE 7 juin 2022

Pour sa première sortie en match officiel, le sélectionneur national par intérim Moussa Latoundji vient d’enregistrer une lourde défaite qui ne laisse ni les férus du cuir rond, ni les dirigeants du football béninois indifférents. Ainsi, après la débâcle à Dakar face aux Lions de la Teranga (3-1), l’épée de Damoclès plane sur la tête du Coach béninois, quant à son maintien ou non. Manifestement, le match Sénégal-Bénin a révélé les limites de sa capacité à mener les Ecureuils à bon port. Dans les faits de jeu, Moussa Latoundji a accumulé des erreurs qui suscitent moult interrogations sur sa gestion du 11 national. D’abord sur le plan de l’engagement physique et de la détermination face à l’équipe championne d’Afrique, il est à remarquer que les Ecureuils n’étaient pas présents dans le match et l’aveu de l’entraîneur Moussa Latoundji en dit long sur les complexes à éviter dans ce genre de situation. « On a joué contre l’équipe championne d’Afrique aujourd’hui. Je pense qu’ils nous ont montré ce qu’une équipe championne devrait montrer à une autre équipe. On a essayé de mettre notre système en place, ce qui n’a pas marché. Quand on joue contre une équipe de top niveau, des joueurs de classes mondiales, il y a des erreurs qu’il ne faut pas faire. On n’était pas présents dans le match », a noté l’entraîneur par intérim du onze national. Cela sous-tend que, conscient du fait qu’il joue contre le Champion d’Afrique, le sélectionneur national n’a pas su aguerrir physiquement et mentalement ses joueurs. Autrement, le tournoi d’Antalya n’était qu’une balade de santé et ne saurait être comparé aux éliminatoires qui sont d’un niveau généralement assez élevé. L’autre défaillance, c’est le dispositif tactique mis en place par Moussa Latoundji. L’on a vu Tosin Ayégun se retrouver meneur et Anaane Tidjani à l’aile. Pourtant, les performances physiques de Tosin en tant qu’attaquant révèlent clairement qu’il ne devrait pas rester dans l’ombre de Mounié. Même si l’idée était de combler un vide, c’est-à-dire trouver un milieu offensif capable de servir l’avant-centre, c’était une grosse erreur de procéder à une telle expérimentation devant le Champion d’Afrique. L’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’entrée en jeu de Michaël Poté. De toute évidence, c’est une vieille marmite avec laquelle l’on ne saurait plus faire de bonnes soupes. Aligner Poté sur le terrain revient à dire que le Bénin est limité dans les solutions de rechange à la vieille génération. Or, à quelques exceptions près, autour de la quarantaine, certains joueurs ne peuvent qu’apporter de la poisse à une équipe qui joue des compétions d’envergure. Finalement, il est à retenir de l’expédition de samedi à Dakar que face à une équipe en quête de repères, les Lions de la Teranga ont su tirer leur épingle du jeu, avec un triplé de Sadio Mané.
Demain, au stade de Kouhounou, la moindre erreur face au Mozambique serait fatale non seulement pour les Ecureuils mais aussi pour son coach par intérim. Ce qui est certain, le sort du sélectionneur national dépend du score et de la prestation qui résulteront du match Bénin-Mozambique. Alors, à Moussa Latoundji de trouver la formule magique pour remporter de la plus belle des manières la partie et sauver son poste à la tête du onze national qui vacille déjà.



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