« Le Bénin comme un désert de compétences » : Ce qui a changé entre 2016 et 2023

17 avril 2023

7 ans et les propos du président Talon devant le président Emmanuel Macron qui ont le plus heurté la sensibilité des Béninois ont subitement changé. Cette fois-ci, c’est en face de son homologue Paul Kagame, que Patrice Talon fait un heureux constat. En un mot, le Bénin ne serait plus un désert de compétences. Tant mieux. Evidemment, la lecture faite après ces 7 années de gouvernance avec quoiqu’on dise des cadres et compétences ‘‘made in Bénin’’ ne surprend guère. Car les compétences, ce n’était vraiment pas ce qui manquait au pays de Kaba, Béhanzin et Bio Guerra. A l’analyse, en 2016, Patrice Talon n’avait sans doute pas encore eu le temps d’apprécier le savoir-faire de ses compatriotes. Certes, la réputation que se sont faite la plupart d’entre eux n’était pas bonne. L’ancien président Mathieu Kérékou n’était pas allé du dos de la cuillère pour les qualifier ‘‘d’intellectuels tarés’’. Et pour cause, la cupidité, le laxisme, le clientélisme ont pourri leur esprit et anéanti le meilleur de ce qu’ils avaient à offrir pour le développement de leur pays.
En 2016, l’état des lieux n’était donc pas des plus intéressants et le président Patrice Talon avait certainement des craintes à s’appuyer sur des cadres à l’interne. Conséquence, il s’est largement fait entourer et continue même de se faire entourer des Béninois de la diaspora et des compétences de pays étrangers. Néanmoins, depuis 2016, beaucoup de choses ont changé. Les compétences béninoises à l’interne, de par le mode de gouvernance du président Talon, se sont départies, lentement mais sûrement, des aspects négatifs qui entachaient leur qualité. Forcément, avec des améliorations dans leurs prestations, leurs services et leur intégrité, la lecture faite en 2016 ne pouvait que changer. En somme, ‘‘le comme désert de compétences’’ ressemble plus à un dépit d’un Président idéaliste qui, au fil des années, a pu fouetter les égos et bousculer les habitudes. 7ans après, le résultat n’est peut-être pas parfait mais, bon nombre de compétences entre-temps noyées ont émergé. Jadis ‘‘quartier latin de l’Afrique’’, le Bénin n’a, au fait, jamais tari en compétences. Il manquait juste un éclaireur pour les sortir de leur sommeil et leur donner de l’allant. Maintenant que nous y sommes, Talon peut se réjouir et revenir sur ses mots de 2016. Mais, attention à ne pas retomber dans les travers.



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