Missèbo : Fringue d’occasion, le service est complet, les Nigérians sont rois

Isac A. YAÏ 30 juin 2014

Un tohubohu engendré par acheteurs et vendeurs. Tout grouille. Impossible de circuler avec une moto à l’intérieur sans se faire gronder. Les piétons y circulent eux-mêmes à coup de « Agoo ! Agoo ! ». Bienvenu à Missèbo, le premier et le plus grand marché de friperie au Bénin. Les habits dits « France au revoir » tels que Tee-shirts, pantalons jean, pantalon simple, des sous-vêtements des chaussures… y sont vendus et acheté à vil prix et parfois à prix d’or. Missèbo est un marché de friperies populaire. « Les prix dépendent des articles. Le prix des jeans hommes varient 3500 F à 7000 F cfa. Les jeans femmes coûtent entre 2000 et 3000 F cfa », confie Shola, un Nigérian tout en servant ses clients qui continuent de faire leurs choix. Sous hangars continus séparés en lots pars des allées, les clients passent d’un vendeur à un autre sans trop se gêner. A côté de ces vendeurs fies, Il y a aussi des vendeurs ambulants qui trimbalent des piles de vêtements sous les bras. « Ce marché s’anime tous les jours durant toute la semaine et il est toujours plein de monde », confie Yvette, une revendeuse d’habits des enfants. Avec les vacances, ce marché s’animent encore plus. Les jeunes apprenants en classes intermédiaires fréquentent déjà ce marché pour la vente des habits usagers. Ils ne sont pas titulaires de stands, mais démarcheurs de clients. Positionnés de part et d’autre de la voie, ils sont les premiers à vous accueillir pour vous proposer des articles. « grand-frère, venez, il y a de bons jean ici. Ou bien que voulez-vous ? il y a des tee-shirts et de bonnes chemises que vous pouvez porter sur les pantalons jean. Suivez-moi pour faire vos choix », ainsi, Roger, un jeune apprenant qui s’est déjà donné de vacance. « Ces jeunes nous aident à trouver des clients. Quand ils démarchent bien, un objet qu’on peut vendre à 3000 F cfa, on peut le vendre à 4000 voire 4500 F cfa. On se partage la différence et à la fin de la journée, ils sont payés en fonction de leurs efforts. Par exemple Roger peut finir la journée parfois avec 15.000 F cfa comme gain », explique Shola. Mais dans ce marché, tout le monde n’est pas démarcheurs, ni vendeurs encore moins des acheteurs. Dans cet imbroglio, il y a ceux qui guettent le moindre geste d’inattention des usagers pour opérer, c’est-à-dire de soustraire de l’argent de la poche ou du sac des usagers de ce grand marché de friperie : ce sont des "pik-pokets" « Ils sont dans tous les grands marchés. Pour les éviter, il suffit de prendre soin de votre argent, de vos portables ou tout objet qu’on peut facilement voler », a indiqué Roger.

"Une industrie"
Dans ce marché, il n’y a pas que la kermesse de la vente friperie qui focalise l’attention. Un peu plus au fond, au bord de la lagune de Cotonou, un autre spectacle attire l’attention des usagers. Tels les instruments d’un orchestre, le bruit produit par les machines de cette horde de couturiers ne laisse personne indifférent. Souvent tors-nus et assis devant leur machine, ces couturiers coudent des habits en fredonnant certains morceaux des artistes de la musique traditionnelle. « On coud tout ici. Certains vendeurs, avant de vendre leurs articles, viennent les retoucher ici afin de les vendre un peu plus cher sur le marché. De même, certains clients viennent faire des retouches de leurs habits ici pour pouvoir les ajuster par rapport à leur taille. On coud aussi des rideaux car, il y a des tissus de rideaux qui sont vendu dans le marché. Après avoir acheté le tissu, les usagers viennent coudre ces tissus ici selon leur goût », explique Cyprien couturier couvet de sueur tout en écoutant les informations dans un petit poste radio à côté. Dans ce marché de friperie, tout le monde a sa place, soit pour vendre ou pour acheter selon son goût et surtout selon ses moyens, mais pas pour longtemps car, un plan de délocalisation de ce marché est en cours.



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